CHAPITRE XXXVII
21. « Ruben, ayant entendu ce discours, le délivra de leurs mains, et dit: « Gardons-nous d'attenter à sa vie. » Ce n'est pas après l'avoir délivré qu'il prononça ces paroles, mais c'est en parlant ainsi qu'il le délivra. C'est donc par anticipation que l'Écriture commence par dire qu'il le délivra, pour rappeler ensuite en peu de mots la manière dont il s'y prit pour le délivrer.
22. Non feriamus eum in animam 1. Le mot anima s'entend ici de la vie du corps animé c'est la cause mise pour l'effet. On peut donner le même sens à ces paroles adressées au démon, au sujet de la personne de Jacob : Animam ejus ne tangas 2, qui équivalent à celles-ci : ne occidas eum. La signification est toute différente dans ces paroles de Notre-Seigneur, où la nature de l'âme est clairement désignée : Nolite timere eos qui occidunt corpus, animant autem non possunt occidere 3.
27. Ces paroles de Juda : Manus autem nostrae non sint super eum 4, équivalent à la formule latine : Manus ei non inferamus.
Ibid. « Car il est notre frère et notre chair.» Il n'y a pas ici deux sens, mais un seul et même sens sous différentes expressions; « notre chair, » n'est que l'application des mots « nôtre frère; » et en effet, le sang du même père coulait dans leurs veines.
31. Occiderunt hoedum caprarum 5. Ce genre de locution revient souvent dans l'Écriture, comme dans ce passage des psaumes : Sicut agni ovium 6; comme s'il pouvait y avoir des chevreaux qui ne soient pas les petits des chèvres, ou des agneaux qui ne soient pas les petits des brebis.