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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Quaestionum in Heptateuchum l. VII Questions sur l'Heptateuque
LIVRE SIXIÈME. QUESTIONS SUR JOSUÉ

IX.(Ib. VII, 15,25.)

1. Sur la punition d'Achar. — Le Seigneur avait ordonné qu'on livrât aux flammes celui qui serait trouvé coupable d'avoir dérobé l'anathème; pourquoi, demande-t-on avec raison, Josué le fit-il donc lapider par le peuple? Ne fallait-il pas s'en tenir, pour déterminer le genre de mort, à la manière dont Josué, plus rapproché du Seigneur, entendit l'ordre divin? Nul, en effet, n'était plus capable que lui d'interpréter les ordres d'en haut. Et au lieu de croire Josué capable d'avoir contrevenu aux ordres du Seigneur, ne vaut-il pas mieux examiner pourquoi Dieu donne le nom de feu à la lapidation? Personne n'eut plus de sagesse que Josué pour comprendre les paroles divines, ni plus d'obéissance pour les mettre à exécution. Aussi, l'Ecriture atteste-t-elle dans le livre du Deutéronome, qu'un châtiment peut très-bien se comparer au feu; voici en effet ce que dit Moïse aux enfants d'Israël: «Il vous a tirés de l'Egypte comme d'une fournaise où l'on fond le fer 1, » image sous laquelle il a voulu évidemment dépeindre une dure tribulation.

2. Pourquoi Achar ne fut point livré aux flammes, mais lapidé. — Il se présente à mon esprit deux raisons qui expliquent, non pas toutes deux, mais l'une ou l'autre, pourquoi Achar n'a pas été jeté avec les siens dans un feu sensible. Ou bien le Seigneur n'a pas jugé sa faute tellement grave qu'elle méritât d'être expiée par un supplice éternel; alors son châtiment peut très-bien s'appeler la peine du feu, en raison de l'expiation et de la purification qui en aurait été la suite. Si le coupable avait été livré aux flammes d'un feu visible, personne n'aurait la pensée de chercher cette interprétation; on s'en tiendrait à ce qu'on verrait clairement exprimé, et l'on n'irait pas plus loin; mais après avoir comparé la sentence de Dieu avec la conduite 'de Josué, incapable de l'enfreindre, nous savons qu'on peut fort bien désigner la lapidation sous le nom de peine du feu; il faut donc reconnaître ici, une manière élégante de dire que ce châtiment a purifié le coupable et l'a préservé de la perte éternelle. Le Lévitique ordonne aussi de purifier par le feu les vases sacrés : et ce commandement n'a pas une signification différente. Ou bien la faute était tellement grave, que l'enfer devait recevoir le coupable après cette vie; alors Josué le condamna au supplice de la lapidation, afin de donner à entendre que ces paroles du Seigneur : «il sera brûlé au feu, » ne marquaient pas la conduite que le peuple avait à tenir, mais celle que tiendrait Dieu lui-même. On ne pourrait adopter ce sens, si le Seigneur avait dit : Vous le livrerez aux flammes, lui et tous ses biens; mais, à en juger par la forme du discours, ses paroles sont moins un commandement qu'une prédiction. Josué, ce grand Prophète, comprit les paroles divines et agit même en cette circonstance d'une manière prophétique; aussi ne pouvait-il mieux faire que de soumettre le coupable à la lapidation; car s'il l'avait livré au feu, on aurait pu voir dans ce dernier supplice l'accomplissement des ordres célestes, qui devaient être entendus dans un autre sens.

3. Achar puni avec tout ce qu'il possédait. — On ne doit pas se préoccuper d'ailleurs de ce que Dieu commande de livrer aux flammes, non seulement le coupable, mais encore tout ce qui est à lui. Car voici ses paroles : « Il sera brûlé et tout ce qui lui appartient . » On peut, en effet, par tout ce qui est à lui, entendre toutes ses œuvres, qui doivent, suivant l'ordre divin, être jetées au feu avec lui; non pas, il est vrai, dans le sens de l'Apôtre, quand il dit de certaines oeuvres qu'elles seront consumées parle feu, mais que leur auteur sera sauvé 2. Car, ces paroles ne peuvent trouver leur application dans le cas où l'on verrait ici un péché digne du feu éternel. En punissant Achar, le peuple amassa donc aussi un monceau de pierres sur ses fils et ses filles, ses troupeaux et tout ce qu'il avait; Josué cependant ne suivit point en cette circonstance une inspiration humaine, mais une inspiration prophétique. soit que, en infligeant la peine de la lapidation à la place de celle du feu, il crût que les enfants d'A.char ne dûssent pas être exceptés de tout ce qui était à lui; soit que à ses yeux, les enfants de cet homme, aussi bien que tout le reste, dussent signifier ses pauvres, destinées aux flammes après sa mort.

4. Justice et Sagesse de Dieu dans les châtiments qu'il inflige. — Il ne faut pas croire cependant que les enfants doivent, pour le péché d'un père dont ils sont innocents, souffrir après la mort le tourment du feu de l'enfer. En effet, quoique la mort, qui nous est réservée à tous, soit la conséquence du premier péché, comme nous sommes nés pour mourir, elle peut être un bien pour plusieurs, quand elle est devancée. C'est pourquoi l'Ecriture. applique ces paroles à un juste : « Il a été enlevé, de peur que la malice ne changeât son esprit 3. » Par quel juste jugement ou par quelle miséricorde de Dieu, la mort atteignit-t-elle donc les enfants d'Achar et les trente guerriers, quoiqu'ils fussent étrangers à sa faute? c'est un secret de Celui en qui l'injustice n'habite point 4. Mais il y eut un résultat évident c'est que le peuple consterné dut s'enquérir de la faute qui avait été commise ; tous les autres alors craignirent d'autant plus d'imiter la conduite du coupable, que la faiblesse humaine répugne à attirer sur soi de la part de tout un peuple, une haine à la fois si terrible et si méritée, et à voir mourir avec soi, pour son péché, des enfants par qui on espérait donner à la famille une postérité.


  1. Deut. IV, 20. ↩

  2. I Cor. III, 15. ↩

  3. Sag. IV, 11.  ↩

  4. Rom. IX. 14. ↩

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