XXII. (Ib. XXI, 42.)
De quelle manière peut-on dire que nul ennemi n'osa résister aux Israëlites? — « De tous leurs ennemis, nul n'osa leur résister en face. » On peut demander comment ces paroles sont vraies, puisqu'il est rapporté précédemment que les ennemis ne permirent pas à la tribu de Dan de descendre dans la vallée, et qu'ils remportèrent la victoire sur elle dans les montagnes 1. Mais il faut user ici du mode d'interprétation dont nous nous sommes servi pour le passage où l'Ecriture cite les noms des douze enfants de Jacob, nés dans la Mésopotamie, quoique Benjamin ne soit pas venu au mondé dans cette contrée 2. Les onze tribus représentent le peuplé tout entier, suivant la règle suffisamment connue, appliquée par nous-mêmes à d'autres endroits des saintes Ecritures. Si l'on demande la raison pour laquelle cette tribu ne reçut pas assez de terres en partage, et, souffrit du voisinage de ceux qui les occupaient, on doit croire que Dieu le permit dans un dessein mystérieux. Cependant lorsque Jacob bénissait ses fils, il prononçait sur Dan des paroles qui donnent lieu de penser que l'Antéchrist sortira un jour de cette tribu 3. Nous ne voulons pas en dire davantage, puisqu'il est possible de résoudre l'objection de la manière suivante : « De tous leurs ennemis, nul n'osa résister en face, » c'est-à-dire, tant qu'ils firent la guerre ensemble sous le commandement. d'un seul chef, avant que les partages fussent déterminés et confiés à la garde de chaque tribu.