8.
Voilà ce que nous pourrions dire, si notre conviction n'était ébranlée par deux témoignages surtout des saintes Écritures, ce qui exige qu'un fait de cette gravité, rapporté dans des livres d'une autorité si grande, soit examiné avec l'aide de Dieu, plus soigneusement encore et plus attentivement, de peur qu'on ne juge avec témérité dans un sens ou dans un autre. Dans l'Epître aux Hébreux, Jephté est compté au rang des saints personnages, ce qui doit nous faire appréhender d'incriminer sa conduite. Nous lisons « Que dirai-je encore? Le temps me manque pour raconter ce qu'ont fait Gédéon, Barac, Samson,.et Jephté, et David, et Samuel, et les Prophètes ; par la foi ils ont triomphé des royaumes ; opérant la justice, ils ont obtenu les promesses 1. » Voilà le premier témoignage voici le second : quand l'Écriture raconte le vœu de Jephté et son accomplissement, elle fait précéder ce récit des paroles suivantes : « Et l'Esprit du Seigneur fut sur Jephté ; et il passa à travers Galaad et Manassé, il traversa les grottes de Galaad, et des grottes de Galaad il alla au-delà des fils d'Ammon, et Jephté fit voeu au Seigneur » et le reste qui concerne ce voeu. Par où il semble que tout ce que fit Jephté, après que l'Esprit du Seigneur fut sur lui, est l'oeuvre de ce même Esprit. Car deux témoignages nous obligent à rechercher quelle fut la cause du fait en question, plutôt que de le condamner précipitamment.
-
Hébr. XI, 32. ↩