LXXIII. (Ib. XXV, 23.)
Sens mystique de la réponse faite à Rébecca. — Le Seigneur répondit à Rébecca : « Deux nations sont dans tes entrailles, et deux peuples sortant de ton sein seront divisés, et l'un de ces peuples l'emportera sur l'autre, et l'aîné sera assujetti au plus jeune. » L'aîné, suivant le sens spirituel, est la figure des hommes charnels, et le plus jeune, la figure des hommes spirituels, parmi le peuple de Dieu: car, dit l'Apôtre, « ce n'est pas ce qui est spirituel qui vint d'abord, mais ce qui est animal; ce qui est spirituel vint ensuite 1. » Ces paroles s'entendent encore en ce sens qu'Esaü figure le peuple aîné de Dieu, c'est-à-dire les Israélites selon la chair, tandis que Jacob figure sa propre descendance spirituelle. L'histoire vient à son tour compléter cette réponse faite par Dieu; quand elle rapporte que le peuple d'Israël, c'est-à-dire Jacob, le plus jeune; surmonta les Iduméens, c'est-à-dire la nation issue d'Esaü, et les rendit tributaires au temps de David. Les Iduméens demeurèrent longtemps en cet état, jusqu'au roi Joram, sous le règne duquel ils se révoltèrent et se délivrèrent du joug des Israélites, conformément à ce qu'avait prédit Isaac lui-même, après qu'il eut béni le plus jeune à la place de l'aîné : car il fit cette promesse à lainé quand ensuite il le bénit 2.