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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Epistulae ad Galatas expositio Commentaire de l'Épître aux Galates

46. La grâce, nécessaire à la liberté 1.

Nous lisons ensuite : « La chair convoite contre l'esprit et l'esprit contre la chair ; il sont en effet opposés l'un à l'autre, en sorte que vous ne faites pas ce que vous voulez. » Ces derniers mots sont pour plusieurs- l'occasion de croire que l'Apôtre nous refuse le libre arbitre ; mais ils ne remarquent pas que l'Apôtre ne parle ainsi que dans l'hypothèse où les Galates ne voudraient pas conserver la grâce de la foi qu'ils ont reçue et qui leur est nécessaire pour; suivre la direction de l'esprit et ne pas satisfaire les convoitises de la chair; c'est dans le cas Ails rejetteraient cette grâce qu'ils ne pourraient faire ce qu'ils veulent. Que veulent-ils en effet? Produire les oeuvres de justice commandées par la Loi; mais ils sont vaincus par la concupiscence de la chair et ils perdent, en s'y abandonnant, la grâce de la foi. Aussi l'Apôtre écrivait- il encore aux Romains : « La prudence de la chair est ennemie de Dieu ; car elle n'est point soumise à la Loi de Dieu et ne saurait l'être 2. » Effectivement, la charité accomplit la Loi, et la prudence de la chair en recherchant les avantages temporels, lutte contre la charité : comment donc peut-elle être soumise à la Loi de Dieu, c'est-à-dire accomplir avec plaisir et fidélité la justice sans la blesser en rien, puisque même en y travaillant elle sera nécessairement vaincue, dès qu'elle apercevra pour elle un plus grand avantage temporel dans l'iniquité que dans la fidélité à la justice ?

De même en effet que la première vie de l'homme est antérieure à la promulgation de la Loi, et qu'alors aucune iniquité et aucun acte de méchanceté ne lui étant interdits par personne, il ne cherche sous aucun rapport à résister à ses passions déréglées; ainsi sa seconde vie est la vie qu'il mène sous la Loi avant d'avoir reçu la grâce ; le péché lui est alors interdit et il travaille à s'en abstenir, mais il est vaincu parce qu'il n'aime pas encore la justice en vue de Dieu ni en vue d'elle-même et qu'il n'en veut que comme d'un moyen pour se procurer les biens temporels. Si donc il voit, d'un côté la justice et d'autre part une satisfaction temporelle, il est entraîné par le poids même de sa passion pour les biens temporels, et il laisse la justice ; il la laisse, puisqu'il né tenait à elle que pour se procurer ce qu'il va perdre s'il y tient encore. Une troisième vie est la vie de la grâce; il n'est alors aucun intérêt temporel qu'on préfère à la justice, ce qui ne peut se faire que par l'amour spirituel que le Seigneur nous a enseigné par son exemple et accordé par sa grâce. En effet, lors même que durant cette troisième vie, on ressentirait encore ces désirs charnels qui ont leur principe dans la fragilité d'un corps mortel, ils ne parviennent pas à triompher de l'âme en la faisant consentir au péché. Le péché, de cette manière, ne règne plus dans notre corps mortel 3; bien qu'il ne puisse en être complètement banni, tant que ce corps reste un corps mortel. L'empire du péché se détruit donc en nous, premièrement, quand nous obéissons par l'esprit à la Loi de Dieu, quoique notre corps obéisse encore à la Loi du péché 4, c'est-à-dire à l'inclination funeste qui est le châtiment du péché même, dont nous ressentons l'impression dans nos organes, tout en refusant d'y consentir. Ces impressions pourtant finiront par disparaître 'entièrement ; car si l'Esprit de Jésus habite en nous, celui qui a ressuscité Jésus-Christ d'entre les morts, rendra aussi, en considération de l'Esprit qui demeure en nous, la vie à nos corps mortels 5.

Maintenant donc il faut vivre sous la grâce, pour faire dans notre esprit ce que nous voulons, bien que nous ne puissions le faire encore dans notre chair; c'est-à-dire pour ne pas consentir aux inclinations du péché jusqu'à lui abandonner nos organes comme des instruments d'iniquité 6, bien que nous ne puissions anéantir complètement ces impressions. De cette manière, si nous ne jouissons pas encore de cette paix éternelle qui sera complète dans toutes les parties de notre être, nous cesserons au moins d'être sous la Loi, d'être coupables de prévarication en consentant au péché et en restant esclaves de la concupiscence de la chair; et nous serons sous le règne de ta grâce, qui ne laisse peser aucune condamnation sur ceux qui sont en Jésus-Christ 7, attendu que le châtiment est infligé, non pas à celui qui combat, mais à celui qui se laisse vaincre.


  1. Gal. V, 17. ↩

  2. Rom. VIII, 7. ↩

  3. Rom. VI, 12.  ↩

  4. Ib. VII, 25.  ↩

  5. Ib. VIII, 11.  ↩

  6. Ib. VI, 13.  ↩

  7. Ib.VIII, 1-6. ↩

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Commentaire de l'Épître aux Galates

Inhaltsangabe

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