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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LII

9.

L’on confie à un homme un petit sac d’argent : il ne veut point le rendre, il le regarde comme sa propriété, il ne pense pas qu’on puisse le lui réclamer, il le considère comme lui appartenant, il refuse de s’en dessaisir. Il lui est facile de voir ce qu’il craint de perdre, ce qu’il refuse d’avoir; son âme est partagée entre l’argent et la probité. Plus est précieuse à tes yeux l’une rie ces choses, plus on doit craindre de la perdre. Pour garder l’or tu perds la probité. Tu souffres un dommage bien plus considérable que celui de rester pauvre, et le gain que tu as fait te comble de joie: tu as été saisi de crainte là où tu n’avais rien à craindre. Rends cet argent. Je dis trop peu en m’exprimant ainsi: perds-le pour ne point perdre la fidélité. Tu crains de rendre cet argent, et tu consens à perdre la probité. Les martyrs ne se sont point emparés des richesses d’autrui, afin de ne point perdre la foi. Ils ont même poussé le désintéressement jusqu’à mépriser les leurs. Ils ont perdu leur âme pour la retrouver dans la vie éternelle1. Ils ont donc été saisis de crainte quand il fallait craindre. Mais ceux qui ont dit du Christ : « Il n’est pas Dieu, ceux-là ont tremblé quand il n’y avait pas sujet de le faire ».En effet, ils ont dit: «Si nous le laissons aller, les Romains viendront et ils nous ôteront notre pays et notre royaume2». Quelle folie, quelle imprudence de dire dans son coeur: « Il n’est pas Dieu». Tu as craint de perdre la terre, et tu as perdu le ciel ; tu as craint de voir les Romains venir et t’enlever ton pays et ton royaume; auraient-ils été à même de t’enlever ton Dieu? Que te reste-t-il, sinon la nécessité d’avouer que tu as laissé échapper de tes mains ce que tu as voulu conserver contre les droits de la justice? ,En faisant mourir le Christ, tu as perdu ton pays et ton royaume. Vous avez préféré la mort du Christ à la perte de votre pays, et vous avez perdu tout à la fois votre pays, votre royaume et le Christ. La crainte les a portés à crucifier le Sauveur, mais pourquoi cela? « Parce que Dieu disperse les ossements de ceux qui veulent plaire aux hommes». Ils voulaient plaire aux hommes, et ils ont tremblé à la pensée de perdre leur pays. Mais le Christ dont ils ont dit: Il n’est pas Dieu, a mieux aimé déplaire à des hommes de leur caractère, il a préféré déplaire aux enfants des hommes, et non point aux enfants de Dieu. Aussi leurs ossements ont-ils été dispersés, tandis que les siens sont demeurés intacts: « Eux ont été couverts de confusion, parce que « Dieu les a méprisés » .Et de fait, mes frères, ils ne pouvaient, en ce qui les concernait, être couverts d’une confusion plus complète, car la nation juive a cessé d’exister en ces lieux où les Israélites avaient mis le Christ à mort, précisément dans l’intention de conserver leur pays et leur royaume; et toutefois, en leur manifestant ainsi son mépris, Dieu a voulu les exciter à se convertir. Qu’ils reconnaissent donc maintenant le Christ; qu’après avoir dit de lui: Il n’est pas Dieu, ils proclament sa divinité; qu’ils reviennent à l’héritage de leurs pères , Abraham , Isaac et Jacob, et possèdent avec leurs ancêtres la vie éternelle, quoiqu’ils aient perdu la vie temporelle! Comment cela? en cessant d’être enfants des hommes, et en devenant enfants de Dieu ; car tant qu’ils resteront dans leur incrédulité, et ne consentiront point à se convertir, à eux s’appliqueront ces paroles : « Il n’y en a pas qui fasse le bien, il n’y en a pas un seul; ils ont été couverts de confusion, parce que Dieu les a méprisés ». Le Prophète semble se tourner vers eux, et leur dire: « Qui est-ce qui donnera de Sion un Sauveur à Israël? » Insensés, vous outragez, vous insultez, vous souffletez, vous couvrez de crachats, vous couronnez d’épines, vous crucifiez. Savez-vous qui? « Qui est-ce qui donnera de Sion le salut à Israël? » N’est-ce point celui-là même de qui vous avez dit: « Il n’est pas Dieu? » « Ce sera Dieu, quand il fera cesser la captivité de son peuple ». Celui-là seul peut faire cesser la captivité de son peuple, qui a consenti à se livrer entre nos mains. Mais qui est-ce qui le comprendra? « Jacob sera dans la joie, et Israël dans l’allégresse ». Oui, ce Jacob, oui, cet Israël qui a tenu son aîné sous sa dépendance, sera dans l’allégresse, parce qu’il aura l’intelligence de toutes choses.


  1. Matt. X, 39.  ↩

  2. Jean, XI, 48. ↩

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Discours sur les Psaumes

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