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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LVIII.
PREMIER DISCOURS SUR LE PSAUME LVIII.

7.

Il en est d’autres pour être forts, et ce qui leur donne de la force, ce ne sont ni leurs richesses, ni une santé robuste, ni une éclatante position dans le monde : c’est la confiance en leur propre justice. Cette classe d’hommes, il faut l’éviter, la craindre, la détester, mais non l’imiter. Ne me parlez pas de la beauté de leur corps, de leur fortune, de leur naissance, des honneurs qu’on leur rend : leur confiance ne vient pas de là : où est, en effet, l’homme assez aveugle pour ne pas comprendre que tous ces avantages sont de courte durée, sans consistance, caducs et passagers? Leur confiance vient de la considération de leur propre justice. Telle fut la force qui empêdia les Juifs de passer par le trou de l’aiguille1. Dès lors qu’ils ont cru être justes, et qu’ils se sont regardés comme jouissant d’une santé parfaite, ils ont refusé le remède et fait mourir le médecin. Ce ne sont pas des hommes de cette force que le Sauveur est venu appeler : ce sont des infirmes. « Le médecin », dit-il, « n’est pas nécessaire à ceux qui se portent bien, mais à ceux qui se portent mal; car je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs à la pénitence ». Ils étaient forts, ceux qui insultaient les disciples du Christ, parce que leur maître visitait les infirmes et mangeait avec eux. « Pourquoi », leur disaient-ils, « votre maître s’assied-il à la table des publicains et des pécheurs2?» O hommes forts, qui n’avez nul besoin du médecin! vous ne puisez votre force que dans la folie : le bon sens n’en est pas la source. Rien de plus fort que les frénétiques: ils sont bien autrement robustes que ceux qui jouissent d’une santé parfaite; mais plus grandes sont leurs forces, plus proche est leur mort. Daigne le Seigneur nous faire la grâce de ne point imiter de telles gens. Chacun de nous doit craindre de suivre leur exemple. Le Maître de l’humilité, qui a partagé notre infirmité humaine pour nous rendre participants de sa divinité, qui est descendu sur la terre pour nous enseigner notre chemin et devenir lui-même notre voie3, Jésus-Christ a bien voulu nous recommander, surtout son humilité4. Il n’a pas dédaigné de se faire baptiser par son serviteur, afin de nous apprendre à faire l’aveu de nos fautes, à devenir faibles pour devenir forts, et à pouvoir, de préférence, dire avec saint Paul : « Quand je suis faible, c’est alors que je suis fort5 ». Ainsi l’Apôtre témoignait-il ne pas vouloir être du nombre de ces forts. Mais en voulant se montrer forts, c’est-à-dire, en présumant de leur vertu comme s’ils étaient justes, les Juifs se sont heurtés contre la pierre de scandale6. L’Agneau leur a semblé être un bouc: ils l’ont tué, comme s’il en était un; et par là ils ont mérité de n’être point rachetés par l’Agneau. Voilà les forts qui se sont vantés de leur justice, et se sont élevés contre le Christ. Ecoutez-les parler. Certains habitants de Jérusalem avaient été envoyés par eux avec l’ordre de s’emparer du Sauveur : ces émissaires n’osèrent point accomplir heur mission, car le moment n’était point encore venu pour Jésus-Christ, dont les forces étaient réelles, de vouloir se laisser prendre : alors ceux qui les avaient envoyés, leur dirent : Pourquoi donc n’avez-vous pu vous emparer de sa personne? Jamais, répondirent-ils, jamais homme n’a parlé comme lui. Et ces forts répliquèrent Est-ce que parmi les Pharisiens ou les Scribes il y en a un seul pour croire en lui? En dehors de cette populace, qui ne connaît point la loi, personne n’ajoute foi à ses paroles’. Ils se sont préférés à une foule d’infirmes, qui se précipitaient au-devant du médecin : pourquoi, sinon parce qu’ils étaient robustes? Mais, par un nouvel et plus criant abus de leur force, ils ont entraîné à leur suite toute cette foule et mis à mort le médecin, qui pouvait guérir les uns et les autres. Pour lui, par cela même qu’on l’a fait mourir, il s’est servi de son sang comme d’un remède propre à guérir les malades. « Les forts se sont précipités sur moi7 ». Réfléchissez bien au sort de cette classe d’hommes; et, s’il est défendu au chrétien de mettre sa confiance en sa propre justice, voyez s’il nous est permis de l’appuyer sur autre chose. Voyez où en sont réduits ceux qui se glorifient de leurs richesses, de leur force corporelle, de la noblesse de leur origine, des dignités qui les distinguent dans le monde, puisque ceux-là tombent si lourdement, qui se glorifient de leur justice, comme s’ils en étaient la source. « Les forts se sont précipités sur moi ». Du nombre de ces hommes était le pharisien, car il se vantait de ses forces. « Je vous rends grâces », disait-il, de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont injustes, ravisseurs du bien d’autrui, adultères, ni même comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine; je donne la dîme de tout ce que je possède». Voilà un fort qui se vante de sa forcé : Voici maintenant un infirme, qui se tient bien loin, et qui, par son humilité même, se rapproche de Dieu. « Mais le publicain se tenait bien loin, et n’osait pas même lever les yeux au ciel. Il se frappait la poitrine et disait : O Dieu, soyez-moi favorable, à moi pécheur. En venté, je vous le dis, cet homme s’en retourna plus juste que le pharisien ». Vois en quoi consiste la justice : « Celui qui s’élève sera humilié, et celui qui s’humilie sera élevé8». Tels sont les forts qui se sont précipités sur le Christ : ce sont des orgueilleux qui, méconnaissant la justice divine, et pénétrés de la valeur de leur propre justice, ne se sont point soumis à celle de l’Eternel9.


  1. Matt. XIX, 24. ↩

  2. Id. IX, 11, 13. ↩

  3. Jean, XIV, 6. ↩

  4. Matt. III, 13.  ↩

  5. II Cor. XI, 10.  ↩

  6. Rom. IX, 32.  ↩

  7. Jean, VII, 45-49. ↩

  8. Luc, XVIII, 11-14.  ↩

  9. Rom. X, 3.  ↩

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