19.
« Vous êtes mon Dieu: sa miséricorde me préviendra1 ». Voilà ce que le Prophète veut faire entendre en disant: « Je vous garderai ma force » ; je ne mettrai point ma confiance en moi-même. Quel bien ai-je pu faire, pour que vous preniez pitié de moi et que vous me fassiez entrer dans la voie de la justice? Qu’avez-vous trouvé en moi, sinon le péché, rien que le péché? Ce que vous m’avez fait en me donnant la vie venait de vous, et je ne pouvais vous offrir autre chose, car tout le reste, c’est-à-dire les péchés que vous m’avez pardonnés, venait de moi. Ce n’est pas moi qui me suis éveillé le premier pour revenir à vous ; c’est vous qui vous êtes approché de moi pour me tirer de mon sommeil, « car sa miséricorde me préviendra ». Sa miséricorde me préviendra avant que je fasse le moindre bien. Que répondra à cela le malheureux Pélage?
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Id. LVIII, 11. ↩