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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXIII.

15.

« La malice de leur langue n’a pas réussi; elle s’est retournée contre eux-mêmes1 ». Qu’ils aiguisent leur langue comme on aiguise un glaive, qu’ils s’affermissent, s’ils le veulent, dans leurs injustes résolutions; en vérité, ils ont eu raison de s’y affermir, puisque « la malice de leur langue n’a pas réussi, et qu’elle s’est retournée contre eux ». Leurs projets pouvaient-ils réussir contre Dieu ? « L’iniquité », a dit le Prophète, « s’est menti à elle-même2. La malice de leur langue n’a pas réussi ; elle s’est retournée contre eux ». Le Sauveur est sorti vivant du tombeau où l’avaient jeté ses ennemis. Ceux-ci avaient passé devant sa croix ou s’y étaient arrêtés, comme le Psalmiste l’avait prédit longtemps auparavant en ces termes : « Ils ont percé mes mains et nies pieds, et compté tous mes os; ils m’ont regardé et considéré attentivement3». Alors, ils secouaient la tête en disant: « S’il est le Fils de Dieu, qu’il descende donc de la croix ! » Ils avaient voulu, en quelque sorte, s’assurer s’il était le Fils de Dieu, et, à leur avis, ils avaient reconnu qu’il ne l’était pas, puisqu’en dépit de leurs insultes, il n’était pas descendu de la croix; s’il l’avait fait, ils auraient avoué sa filiation divine4. Pour toi, mon frère, que penses-tu de ce qu’il est resté sur sa croix, et de ce que, néanmoins, il est ressuscité? Quel profit ont-ils tiré de leur conduite à son égard? Et quand même il ne serait point sorti vivant de son tombeau, en auraient-ils été plus avancés? Non, car il leur serait advenu ce qui est advenu aux persécuteurs des martyrs. Les martyrs ne sont point encore revenus à la vie; leurs persécuteurs n’y ont rien gagné, puisque nous célébrons aujourd’hui le triomphe éternel des victimes. A quoi a donc abouti la fureur des ennemis de notre Dieu? « Leurs flèches sont devenues comme des traits lancés par des enfants ; la malice de leur langue n’a pas réussi, elle s’est retournée contre eux ». Jusqu’où ont-ils poussé cette malice, dont les calculs leur ont fait défaut? Jusqu’à placer des gardes auprès du tombeau du Christ; car bien qu’ils l’eussent fait mourir, qu’il fût enseveli, il leur inspirait encore des craintes. Ils dirent donc à Pilate « Ce séducteur ». Ainsi appelaient-ils Notre-Seigneur Jésus-Christ, et ce devait être là un sujet de consolation pour tous les chrétiens que le nionde calomnie. Ils s’adressèrent donc à Pilate et lui dirent : « Etant encore en vie, ce séducteur a dit qu’il ressusciterait trois jours après sa mort. Ordonnez donc qu’on garde son tombeau jusqu’au troisième jour, de peur que ses disciples ne viennent l’enlever, et qu’ils ne disent au peuple qu’il est ressuscité d’entre les morts; cette dernière erreur serait pire que la première. Vous avez des gardes, leur répondit Pilate: allez, et gardez-le comme vous voudrez. Ils s’en allèrent donc, établirent une garde près du sépulcre, en y plaçant des soldats, et ils apposèrent leur sceau sur la pierre5 ».

Les Juifs appostèrent auprès du tombeau de Jésus des soldats pour le garder: tout à coup la terre trembla, et le Sauveur sortit vivant du séjour de la mort, et il s’opéra, autour de son tombeau, de tels prodiges que les soldats, chargés de le garder, auraient pu en rendre témoignage s’ils avaient voulu rapporter les faits comme ils les avaient vus; malheureusement, l’amour de l’argent, qui avait aveuglé un compagnon de Jésus, dans la personne de Judas, paralysa la langue des soldats auxquels fut confiée la garde du divin tombeau. « Nous vous donnerons de l’argent, leur dirent les Juifs: vous direz donc que, pendant votre sommeil, ses disciples sont venus et l’ont enlevé6 ». En vérité, « les profonds calculs de leur malice ont été déjoués ». O malheureuse astuce ! ne faut-il pas que tu aies perdu de vue la lumière d’une réflexion éclairée, que tu te sois précipitée dans les ténèbres d’une noire méchanceté pour tenir ce langage : Dites que, pendant votre sommeil, ses disciples sont venus et qu’ils l’ont enlevé? Comment I tu en appelles au témoignage de gens endormis ! Ne dormais-tu pas toi-même en imaginant une pareille combinaison, qui montre surabondamment ta faiblesse? Car s’ils dormaient, qu’ont-ils pu voir? Et s’ils n’ont rien vu, méritent-ils le nom de témoins? « Mais ils n’ont pu réussir dans leurs vains projets ».

Ils se sont écartés des rayons de la lumière divine; ils ont vu échouer leurs entreprises, et puisqu’au moment d’agir, ils n’ont pu venir à bout de rien, ils ont manifesté leur impuissance. Pourquoi cela? Parce que l’homme s’est approché, et aussi le coeur profond, et Dieu a été exalté. Oui, aussitôt que la résurrection de Jésus-Christ fut connue dans le monde, au moment où, par la descente du Saint-Esprit, des disciples, jusqu’alors découragés et dominés par la crainte, se montrèrent assez fermes pour annoncer la mort de leur Maître et tout ce qu’ils avaient vu, alors fut exaltée et glorifiée la grandeur du Dieu qui avait paru au pied d’un tribunal, et y avait subi une condamnation ignominieuse pour nous relever du milieu de notre bassesse jusqu’à lui: et quand les Apôtres, pareils â des trompettes divines, eurent annoncé à l’univers l’avènement futur de Celui qu’ils avaient vu jugé par des hommes, et qui viendra les juger à son tour, alors « tous ceux qui les virent, furent plongés dans le trouble ». Dieu fut donc glorifié : le Christ fut annoncé; dès lors plusieurs d’entre les Juifs s’aperçurent que leurs coreligionnaires avaient échoué dans la réalisation de leurs projets : une foule de miracles s’opéraient, en effet, sous leurs yeux, au nom de Celui qu’ils avaient crucifié et fait mourir de leurs propres mains. Ils se séparèrent donc de coeur et d’affection de leurs frères endurcis, trouvant dans l’opiniâtre impiété de ces malheureux aveugles un sujet de dégoût et d’horreur : et, mieux inspirés par rapport à leur salut, ils s’adressèrent aux Apôtres, et leur dirent : « Que ferons-nous? Tous ceux qui les virent, furent plongés dans le trouble7». En d’autres termes, on vit tomber dans le trouble tous ceux qui s’aperçurent de l’inutilité de leurs projets, et comprirent que leurs malicieux complots tourneraient à leur propre confusion et à leur propre perte.


  1. Ps. LXIII, 9.  ↩

  2. Id. XXVI, 12. ↩

  3. Ps. XXI, 17, 18. ↩

  4. Matth. XXVII, 40-43. ↩

  5. Matth. XXVII, 63-66. ↩

  6. Matth. XXVIII, 12, 13. ↩

  7. Act. II, 1-37.  ↩

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Discours sur les Psaumes

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