11.
« Ils ont dit dans leur coeur, et comme réunis en famille ». Qu’ont-ils dit? « Venez, faisons disparaître de la terre du Seigneur toutes les solennités du Seigneur1 ». C’est Asaph qui donne ici ce titre de Seigneur, car les forcenés n’appelaient pas ainsi celui dont ils détruisaient le temple. « Venez, faisons disparaître de la terre les solennités du Seigneur». Que fait Asaph? Où est « l’intelligence d’Asaph » dans tous ces malheurs? De quoi lui sert ce châtiment même qu’il a reçu? Son esprit dépravé ne se corrige-t-il point? Tout ce qui était debout jadis est maintenant détruit : plus de sacerdoce, plus d’autel des Juifs, plus de victimes et plus de temple. N’a-t-il donc plus à connaître rien qui doive succéder à ces ruines? et ce signe des promesses devrait-il disparaître, si l’objet des promesses n’était venu? Voyons donc ici l’intelligence d’Asaph, voyons s’il a fait des progrès à l’école du malheur. Ecoute ce qu’il dit : « Nous n’avons point vu nos prodiges, tout prophète a disparu, et Dieu ne nous connaît plus2 ». Voilà ces Juifs qui accusent Dieu de ne les plus connaître, c’est-à-dire de les abandonner jusqu’alors dans la captivité, de ne point les délivrer, et qui attendent le Christ jusqu’à présent. Le Christ viendra sans douté, mais il viendra comme juge; il est venu d’abord nous appeler, il viendra ensuite nous juger. Il viendra, puisqu’il est venu; il viendra, cela est évident, mais il viendra d’en haut. Il était devant toi, ô Israël! Tu t’es meurtri, en te heurtant contre lui : pour n’être point écrasé, regarde-le venir d’en haut. Voilà ce qu’ont annoncé les Prophètes: « Quiconque heurtera contre cette pierre sera brisé, elle écrasera celui sur qui elle tombera3 ». Petite elle meurtrit, grande elle écrasera. Déjà tu ne comprends plus tes signes, il n’y a déjà plus de prophète, et tu dis: « Le Seigneur ne nous connaît plus ». C’est toi qui ne le connais plus. « Il n’y a plus de prophète, et Dieu ne vous connaît plus ».