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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXVI.

8.

« J’ai médité les jours anciens1 ». Semblable à celui que l’on maltraite au dehors, il se retire en lui-même dans le secret de sa pensée. Qu’il nous dise alors ce qu’il y fait « J’ai médité les jours anciens ». Tant mieux. Voyez, je vous en supplie, quelles sont ses pensées. Dans son intérieur, dans son âme, il médite les jours anciens. Nul ne vient lui dire : Tu t’es mal exprimé ; nul mie lui dit C’est trop parlé ; nul ne lui dit: Ton opinion est fausse. Que Dieu l’aide ainsi à se contenter de lui-même : qu’il médite les jours anciens, et qu’il nous dise ce qu’il a fait dans le secret de son âme, où en est-il arrivé? qu’a-t-il devancé ? où en est-il demeuré ? « J’ai médité les jours anciens, et je me suis souvenu des années éternelles ». Quelles sont ces années éternelles? Sublime pensée t Voyez si cette pensée n’exige point un grand silence. Loin de moi tout bruit du dehors, tout fracas des choses humaines, quand je veux méditer intérieurement les années éternelles. Sont-elles bien éternelles, ces années qui sont les nôtres, qui furent celles de nos ancêtres, ou qui seront celles de notre postérité ? Gardons-nous bien de le croire. Que nous reste-t-il de ces années? Dans la conversation, nous disons: Cette année; mais que possédons-nous de cette année, sinon le jour où nous sommes? car les jours qui ont précédé ont passé, et il n’en reste rien ; les jours à venir ne sont point encore. Nous ne sommes que dans un jour, et nous disons : Cette année; disons plutôt : Aujourd’hui, si nous voulons parler du présent. Que nous reste-t-il, en effet, de toute l’année? Tout ce qui est écoulé de l’année, n’existe déjà plus; tout ce qu’il y a dans l’avenir n’existe point encore ; comment dire : Cette année ? Corrige ton langage et dis: Aujourd’hui. C’est vrai, je dirai : Aujourd’hui. Et maintenant encore fais-y attention ; les heures du matin sont écoulées, les heures à venir ne sont point encore. Corrige donc une seconde fois ton langage, et dis : Cette heure. Mais dans cette heure quelle est ta part? Il s’en est écoulé une partie déjà, et l’autre partie n’existe point encore. Dis donc : Le moment. Quel moment? Pendant que j’articule des syllabes, si j’en dois prononcer deux, la seconde ne résonne que quand l’autre n’est déjà plus ; et même dans cette syllabe, s’il y a deux lettres, la seconde lettre ne résonne que quand la première n’est plus. Quelle est donc notre part dans ces années? Ces années sont mobiles ; il nous faut penser aux années éternelles, aux années qui demeurent, qui ne s’écoulent point dans le va-et-vient des jours, aux années dont l’Ecriture a dit ailleurs, en parlant à Dieu : « Pour vous, vous demeurez le même, et vos années ne s’en vont point2 ». Telles sont les années que cet homme qui devance a méditées en silence, et non dans un babil extérieur : « Et je me suis souvenu des années éternelles ».


  1. Ps. LXXVI, 6. ↩

  2. Ps. CI, 28. ↩

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Discours sur les Psaumes

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