13.
Car celui qui a divisé la mer pour y « faire passer son peuple, qui a retenu les eaux comme dans une outre1», en sorte que l’eau s’est arrêtée comme si elle eût été enfermée, peut aussi par sa grâce arrêter le cours de la convoitise et de nos désirs charnels, nous porter à renoncer au monde, afin que nos ennemis, c’est-à-dire nos péchés, étant abîmés dans les eaux, le peuple passe par le sacrement de baptême. Celui qui «les a conduits tout le jour à l’ombre d’une nuée, et toute la nuit à la lueur du feu2», peut encore guider nos pas d’une manière spirituelle, si notre foi crie vers lui : « Redressez mes voies selon votre parole3 ». C’est de lui qu’il est dit ailleurs: « Il redressera votre course, et conduira en paix tous vos pas4 », par Jésus-Christ Notre-Seigneur, qui nous a été révélé en cette vie comme au grand jour, et qui a paru en sa chair comme il apparaissait dans la nuée ; mais qui viendra au jour du jugement comme dans une nuit de terreur. Car alors la tribulation sera pour le monde comme un feu qui brillera aux yeux des justes, et qui consumera les hommes injustes. Celui « qui brisa la pierre au désert, et les désaltéra par d’abondantes eaux; qui fit sortir l’eau de la pierre, et les eaux coulèrent comme des fleuves5», peut sans doute épancher sur l’âme altérée par la foi, les dons de l’Esprit-Saint, dont cette action était la figure; il peut le répandre de cette pierre spirituelle qui les suivait, et qui était le Christ6; ce même Christ qui était là criant: « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi »; et encore: « Celui qui boira de l’eau que je lui donnerai, des fleuves d’eau vive jailliront en lui ». Voilà ce qu’il disait, comme le marque l’Evangile, « de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui7 ».Telle est la pierre qui a frappé le bois de la croix, comme la verge de Moïse, afin d’en faire couler la grâce pour les fidèles.