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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME LXXXIII.

3.

Or, Dieu nous met sous le pressoir et nous foule, afin que cet amour qui nous porte vers les biens du monde, biens terrestres, fugitifs et périssables, ait à souffrir dans ces mêmes biens, au milieu des misères qui nous accablent et des tribulations sans nombre, et afin que nous commencions à chercher ce repos, qui n’est ni en cette vie, ni en cette terre. Alors, comme il est écrit, le Seigneur devient le refuge du pauvre1». Qu’est-ce à dire « le pauvre? » Celui qui est dénué de tout secours, sans appui, sans-assistance , sans rien qui soutienne ses présomptions. C’est à ces pauvres que Dieu vient en aide. Quelles que soient en effet leurs richesses ici-bas , ces hommes s’inclinent devant cette parole de l’Apôtre : « Ordonnez aux riches de ce monde de n’être « point orgueilleux, et de ne pas mettre leur confiance en des biens sans consistance2». Puis considérant combien est incertain ce qui leur causait de la joie, avant qu’ils entrassent au service de Dieu, c’est-à-dire avant qu’ils fussent sous les pressoirs, ils comprennent ou que ces richesses leur sont une cause de tourments, pour les gouverner avec prudence, pour les garder avec sûreté, ou s’ils ont eu pour elles quelque inclination, ils y ont trouvé plus de crainte que de vraie joie. Quoi de plus incertain qu’un bien avec cette inconstance? Ce n’est point sans raison que l’on a donné à la monnaie une forme arrondie, parce qu’elle n’est point stable. Ces hommes, quels que soient leurs biens, sont néanmoins pauvres. Ceux qui ne possèdent rien, mais qui désirent posséder, sont au nombre des riches que Dieu doit condamner. Car Dieu n’envisage point la possession, mais la volonté. Que ces pauvres donc, privés de tout bien terrestre, et qui en comprendraient l’instabilité, s’ils les possédaient, qui gémis. sent devant Dieu, qui n’ont rien ici-bas qui leur plaise et les attache, qui sont dans les peines et dans les épreuves comme sous un pressoir, qu’ils fassent couler une huile pure, un vin généreux. Quel est ce vin et cette huile, sinon les saints désirs? Dans leur détachement de la terre, ils n’ont plus rien à désirer que Dieu. Car ils aiment celui qui a fait le ciel et la terre. Ils l’aiment sans être encore avec lui. Dieu se refuse à leur désir, afin de l’accroître; et il s’accroît afin de pouvoir enfin posséder Dieu. Ce qui doit combler ce désir n’est pas un bien médiocre, et on doit être exercé pour s’élever à la hauteur d’un si grand bien. Ce que Dieu doit donner, n’est point une de ses créatures, mais lui-même qui a tout créé. Exerce-toi, ô chrétien, à posséder Dieu; désire longtemps ce que tu dois avoir toujours. Dieu condamna ceux des Israélites qui se hâtaient trop : partout l’Ecriture condamne la précipitation de ceux qui ne savent attendre. Quels sont, en effet, ces impatients? Ceux qui s’étant tournés vers Dieu, parce qu’ils ne trouvaient ici. bas ni le repos qu’ils cherchaient, ni les joies qu’ils se promettaient, manquent de courage au milieu du chemin, regardent comme trop long ce qu’il leur reste à vivre ici-bas, et cherchent en cette vie un repos trompeur même quand on l’obtient. Ils tournent la tête en arrière, ils quittent leurs résolutions sant considérer cette parole effrayante : « Souvenez-vous de l’épouse de Loth3 ». Pourquoi est-elle devenue une statue de sel4, sinon afin d’être le condiment des hommes, et de les amener à la sagesse? Son exemple pernicieux te deviendra salutaire, si tu évites sa faute. Souvenez-vous, est-il dit, de la femme de Loth. Elle regarda en arrière cette Sodome dont elle était délivrée, elle demeura à l’endroit où elle avait tourné la tête; elle doit y demeurer afin de servir de leçon à tous ceux qui passeront en ces lieux. Donc une fois délivrée de cette Sodome, de notre vie passée, ne regardons plus en arrière. Car, se hâter, c’est ne point regarder les promesses de Dieu qui nous paraissent éloignées, c’est envisager ce qui est proche, et dont nous avons été délivrés. Qu’a dit saint Pierre à propos de ces hommes? « Il leur est arrivé ce qu’a dit un proverbe très-véritable : Le chien retourne à son vomissement5 ». Ta conscience était sous le poids de ses crimes, 1e pardon te les a en quelque sorte fait vomir, et a ainsi soulagé ta poitrine; une mauvaise conscience est devenue une bonne conscience; pourquoi retourner à ton vomissement? Si tu as en horreur le chien qui agit de la sorte, que seras-tu devant Dieu?


  1. Ps. IX, 10. ↩

  2. I Tim. VI, 17. ↩

  3. Luc, XVII, 32.  ↩

  4. Gen. XIX, 26.  ↩

  5. II Pierre, II, 22.  ↩

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Discours sur les Psaumes

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