3.
« Car c’est vous, Seigneur, qui êtes mon espérance, vous avez élevé bien haut votre asile, et le trial n’approchera point de vous ». C’est au Seigneur que le Prophète adresse ces paroles: « C’est vous, Seigneur, qui êtes mon espérance; vous avez placé bien haut votre asile; le mal n’approchera point de vous, et le fléau n’abordera point votre tente ». Viennent ensuite ces paroles que cita le démon, comme vous l’avez entendu1: « Car le Seigneur a ordonné à ses anges de prendre soin de vous et de vous garder dans toutes vos démarches. Ils vous porteront dans leurs mains, de peur que vous ne heurtiez votre pied contre la pierre2 ». A qui parle-t-il ainsi? A celui à qui il a dit : « C’est vous, Seigneur, qui êtes mon espérance ». Il n’est pas nécessaire d’expliquer à des chrétiens quel est ce Seigneur. Si leur pensée se porte sur Dieu le Père, comment les anges le prendront-ils dans leurs mains, de peur que son pied ne heurte contre la pierre ? Vous le voyez donc, le Christ Notre-Seigneur, parlant au nom de son corps, parle tout à coup de la tête. Car c’est à votre tête que s’adresse cette parole : « C’est vous, Seigneur, qui êtes mon espérance, et vous avez placé bien haut votre asile.— Et vous avez placé bien haut votre asile, parce que vous êtes mon espérance ». Qu’est-ce à dire ? Que votre charité veuille bien écouter: « Car c’est vous, Seigneur, qui êtes mon espérance : vous avez placé bien haut votre refuge ». Ne nous étonnons point alors des paroles qui suivent : « Le mal n’approchera point de vous, puisque vous avez élevé bien haut votre asile; et parce que cet asile est placé bien haut, le fléau non plus ne l’atteindra point ». Mais nulle part, dans l’Evangile, nous ne lisons que les anges aient porté le Seigneur, de peur que son pied ne heurtât contre la pierre. Et toutefois, c’est de lui que nous entendons ces paroles, qui sont accomplies et que le Prophète n’eût pas jetées en avant si elles n’eussent dû s’accomplir. Nous ne pouvons dire non plus que le Christ viendra de nouveau, de manière que son pied ne heurte point contre la pierre ; car il viendra pour juger. Où donc cette parole s’est-elle accomplie? Que votre charité veuille bien écouter.