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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUM CIII.
TROISIÈME DISCOURS SUR LE PSAUME CIII.

2.

Voici ce qui suit: « Les bêtes de la forêt boiront1». Que boiront-elles? Les eaux qui coulent au milieu des montagnes. Que boiront-elles? Ces eaux qui coulent dans les vallées. Qui boira? Les bêtes de la forêt. Cela se voit à la lettre dans les créatures; les bêtes de la forêt boivent aux fontaines et aux ruisseaux qui coulent entre les montagnes; mais comme il a plu à Dieu de nous présenter sous des figures les secrets de sa sagesse, non pour les dérober à une sainte curiosité, mais pour fermer aux paresseux une entrée qu’il ouvre seulement à ceux qui frappent; il a plu à ce même Dieu de vous exhorter par notre bouche à chercher dans ces créatures corporelles et visibles, dont il est ici question, le sens spirituel qui s’y cache, et dont la découverte fera notre joie. Par les bêtes de la forêt, nous entendons les nations, et l’Ecriture en donne plusieurs témoignages. Deux passages surtout nous paraissent très-évidents. Dans l’arche de Noé, qui est sans aucun doute la figure de l’Eglise, Dieu n’aurait pas fait enfermer toutes sortes d’animaux2, s’il n’eût voulu marquer que tous les peuples seraient ralliés dans cette admirable unité; à moins peut-être que nous ne venions à croire que si tous ces animaux étaient détruits par le déluge, Dieu ne pût ordonner à la terre de les reproduire, comme elle en avait produit tout d’abord à sa parole3. Ce n’est donc pas en vain, ce n’est pas sans raison, ce n’est par aucun besoin, ni par impuissance que Dieu fit enfermer les animaux dans l’arche. Au temps marqué, en effet (car il faut bien produire l’autre témoignage de l’Ecriture, qui a aussi son évidence), au temps marqué, afin d’accomplir dans l’Eglise ce qui était figuré dans l’arche, comme l’apôtre saint Pierre hésitait à livrer aux incirconcis de la gentililé les mystères de l’Evangile, et même comme, sans hésiter, il ne croyait devoir le faire aucunement; un jour qu’il avait faim, et qu’il voulait manger, il monta pour prier. Voilà ce que comprennent ceux qui lisent l’Ecriture, et qui savent nous écouter. Or, pendant qu’il priait, il eut un ravissement d’esprit, appelé extase chez les Grecs; c’est-à-dire que son âme fit taire tout ce qui est corporel, et loin des choses présentes, s’adonna à contempler ce qu’elle voyait. Ce fut alors qu’il vit un certain vase, semblable à un linceul, suspendu par ses quatre coins, qui descendait du ciel en terre, et qui renfermait des animaux de toutes les espèces; et une voix se fit entendre: « Pierre, tue et mange». Mais Pierre, instruit dans la loi, et qui avait grandi dans les coutumes des Juifs, qui observait les préceptes de Moïse, sans les avoir jamais enfreints, répondit: « Loin de moi, Seigneur, car jamais rien de commun n’est entré dans ma bouche ». Ceux qui connaissent les saintes Ecritures, savent que commun, pour les Juifs, signifie impur. Or, la voix lui répondit: « N’appelle point impur ce que Dieu a purifié». Cela se répéta trois fois, et le linceul, qui paraissait descendre du ciel, disparut4. Ce linceul tenait au ciel par les quatre coins, et signifiait les quatre Parties du monde, l’Orient, l’Occident, le Nord, le Midi; et parce que l’univers entier était appelé par l’Evangile, Dieu a suscité quatre évangélistes . Or, ce linceul qui descend trois fois du ciel marque celte parole adressée aux Apôtres : « Allez, baptisez les nations, au nom du Père s et du Fils, et du Saint-Esprit5» De là aussi ce nombre douze qui fut celui des Apôtres. Car ce n’est pas sans raison que le Christ et voulut avoir douze; et ce nombre était tellement sacré, qu’à la place de celui qui était tombé, on ne pouvait se dispenser d’en ordonner un autre. Pourquoi donc douze Apôtres? Parce qu’il y a quatre parties du monde, et que le monde entier est appelé à l’Evangile, de là quatre évangélistes, et tout l’univers appelé au nom de la Trinité à former l’Eglise : or, trois répété quatre fois forme douze. Ne nous étonnons donc plus que toutes les bêtes des forêts viennent boire aux eaux qui coulent au milieu des montagnes, ou à cette doctrine des Apôtres qui coule au milieu de l’Eglise, par une harmonieuse communion. Toutes étaient en effet dans l’arche, toutes dans le linceul; Pierre a dû les tuer toutes, les manger toutes, parce que Pierre est la pierre, et que la pierre est l’Eglise. Mais qu’est-ce à dire, tuer et manger? Tuer ce qu’elles étaient, les faire passer dans ses entrailles. Détourner le païen du sacrilège, c’est tuer ce qu’il est; l’incorporer à l’Eglise en lui donnant les sacrements du Christ, c’est le manger.


  1. Ps. CIII, 11 ↩

  2. Gen. VII, 2, 14 ↩

  3. Gen. II, 24.  ↩

  4. Act. X, 9 -16.  ↩

  5. Matth. XXVIII, 19. ↩

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Discours sur les Psaumes

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