2.
Ce psaume nous montre que les titres empruntés à l’histoire peuvent très-bien s’entendre dans le sens prophétique, selon le motif que nous découvrons dans la composition du psaume. Quoi de plus opposé, d’après l’histoire, que ce titre du psaume cinquante-sixième : « Pour la fin, n’altérez rien; à David, pour l’inscription du titre, alors qu’il fuyait devant Saül dans la caverne »; et ce titre du cinquante-neuvième : « Pour la fin, à ceux qui seront changés, pour l’inscription du titre, à David, pour être une leçon, alors qu’il incendia la Mésopotamie, la Syrie, la Syrie Sobal, et que Jacob se retourna, et frappa douze mille hommes dans la vallée des salines ». A l’exception de ces mots : « Pour l’inscription du titre, à David lui-même, et pour la fin », tout le reste est bien différent, puisque l’un chante l’humilité de David, l’autre sa vaillance; l’un sa fuite, l’autre ses victoires. Et toutefois les deux dernières parties de ces psaumes, dont les titres sont si différents, ont servi à composer celui-ci, ce qui prouve que les deux psaumes n’ont qu’un même but, non pas à s’en tenir à la superficie de l’histoire, mais en s’élevant à la hauteur de la prophétie, en faisant converger la fin de l’un et la fin de l’autre vers un seul chant, dont le titre serait: «Chant du psaume, pour David lui-même1 », titre qui n’a rien de semblable aux deux autres, sauf ce seul mot : « A David lui-même ». Car Dieu a parlé jadis à nos pères, par le moyen des Prophètes, en beaucoup de manières et en beaucoup de circonstances2, ainsi que l’a dit l’Epître aux Hébreux. Et toutefois il a toujours annoncé Celui qu’il a envoyé depuis afin d’accomplir les oracles des Prophètes: «Toutes les promesses de Dieu ont en lui leur vérité3 ».