8.

Le Prophète continue: « J’ai vu la dernière consommation de toutes choses, votre loi est d’une étendue infinie¹ ». Il avait pénétré dans le sanctuaire de Dieu, et avait compris la fin des choses². Or, par consommation, il faut, je crois, entendre ici, combattre à mort pour la vérité³, endurer tous les maux pour le bien le plus réel et le plus grand; et la fin de cette consommation serait d’être élevé en gloire dans le royaume du Christ, qui n’a point de fin, d’y posséder, sans craindre la mort ou la douleur, une vie souverainement glorieuse, une vie acquise par la mort, par les douleurs et les opprobres de cette vie. Cette loi d’une étendue infinie, je ne saurais l’entendre que de la charité. De quoi servirait en face de la mort la plus atroce, et au milieu des plus affreux supplices, de rendre témoignage à la vérité, si la charité ne dictait cette confession? Ecoutons l’Apôtre: « Quand je livrerai mon corps pour être brûlé, si je n’ai point la charité, tout cela ne me sert de rien⁴. Or, cet amour de Dieu a été répandu « dans nos coeurs, par le Saint-Esprit qui nous a été donné⁵». Mais cette effusion nous met au large, et si nous sommes au large, nous parcourons sans peine la voie étroite, avec la grâce de ce même Dieu à qui nous disons : « Vous avez élargi la voie sous mes pieds, et mes démarches n’ont pas été affaiblies⁶ ». Il est donc large ce commandement de la charité, et il est double, puisqu’il nous fait aimer Dieu et le prochain. Pourrait-elle être plus vaste quand elle renferme la loi et les Prophètes⁷?