4.
Après que le Prophète a pour ainsi dire chassé de ses yeux ces mouches qui l’importunaient, il revient à celui à qui tout à l’heure il disait: « Vous êtes mon soutien et mon protecteur, j’ai espéré en votre parole »; et continuant cette prière : « Protégez-moi », dit-il, « selon votre parole, et je vivrai, et ne me confondez point dans mon attente1 ». Lui, qui avait dit: « Vous êtes mon soutien », implore de plus en plus cette protection et veut arriver à ce bien suprême pour lequel il a tant souffert ici-bas : il est plein de la confiance d’y trouver une vie plus réelle, qu’au milieu des fantômes d’ici- bas. Car c’est à propos de l’avenir qu’il est dit: « Et je vivrai », comme si l’on ne vivait point dans ce corps mortel, puisque ce corps est mort par le péché. Pleins de confiance dans la délivrance de notre corps, nous sommes sauvés par l’espérance, et cet objet de l’espérance que nous ne voyons pas, nous l’attendons par la patience2. Mais cette espérance n’est point vaine, si l’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par l’Esprit-Saint qui nous a été donné3. Et c’est pour le recevoir avec plus d’abondance que le Prophète s’écrie en parlant au Père: « Ne me confondez point dans mon attente ».