5.
Le Prophète sait bien, et quelles persécutions et quelles contradictions s’élèveront contre lui quand il prêchera la parole de Dieu; aussi a-t-il ajouté : « Que votre main s’étende pour me sauver; car j’ai choisi vos commandements pour mon partage1 ». Afin, dit-il, de ne rien craindre, et d’avoir vos paroles, non-seulement dans le coeur, mais aussi sur les lèvres: « J’ai choisi vos préceptes », et l’amour a étouffé la crainte. Que votre main dès lors s’étende sur moi, et me sauve des mains étrangères. Or, Dieu a sauvé les martyrs en arrachant leur âme à la mort; car sauver seulement le corps de l’homme, est un salut futile2. Cette parole : « Que votre main se fasse», pourrait encore s’entendre du Christ qui est la main de Dieu, selon cette parole d’Isaïe: « Et à qui le bras de Dieu a-t-il été révélé3 ? » Le Fils unique de Dieu n’a pas été fait, puisque tout a été fait par lui4; mais il a été fait de la race de David5,afin d’être Jésus, ou Sauveur, lui qui était déjà créateur. Mais comme cette expression: « Que votre main se fasse», ou «la main du Seigneur se fit», se lit souvent dans l’Ecriture, je ne sais pas si l’on pourrait dans tous ces endroits lui assigner le sens dont nous parlons. Assurément, quand nous entendons ce qui suit: «J’ai désiré, Seigneur, votre salut6», en dépit de tous nos ennemis nous devons l’entendre du Christ qui est le salut de Dieu. C’est lui que les anciens appelaient de leurs soupirs, ils le proclamaient sincèrement; c’est après lui que soupirait l’Eglise, quand il devait sortir du sein de sa mère; c’est lui encore qu’elle appelle de la droite de son Père. A cette pensée le Prophète ajoute : « Et votre loi a fait mes délices ». Car la loi rend témoignage au Christ.