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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXIX.

2.

Chantons donc, mes frères, ce cantique des degrés, mais chantons-le en nous élevant par le coeur, car c’est pour nous élever que le Christ est descendu jusqu’à nous. Jacob vit une échelle, et sur cette échelle il vit les uns monter, les autres descendre : voilà ce qu’il vit. Dans ceux qui montaient nous pouvons voir à notre tour ceux qui s’avancent dans la piété ; et dans ceux qui descendaient ceux qui demeurent en arrière. C’est en effet ce que nous retrouvons dans le peuple de Dieu; les uns s’avancent, les autres demeurent en arrière. Tel est peut-être le sens des échelles, et pourtant on pourrait ne voir que des bons sur ces échelles, et ceux qui montent, et ceux qui descendent. Car ce n’est pas sans raison qu’on ne dit point qu’ils tombaient, mais qu’ils descendaient. Tomber et descendre sont bien différens. Adam tomba1, et c’est pourquoi le Christ descendit. Le premier donc est tombé, mais le second est descendu; l’un tomba par orgueil, l’autre descendit par miséricorde. Mais ce n’est point Jésus-Christ seul qui est descendu du ciel; beaucoup d’autres saints descendent vers nous sur ses traces, et sont descendus vers nous. L’Apôtre était dans une habituelle exaltation du coeur, lui qui disait : « Soit que nous ayons des ravissements, c’est pour Dieu2 ». Ainsi ses ravissements d’esprit étaient des ravissements en Dieu. S’élevant en effet au-dessus de toute fragilité humaine , de tous les siècles qui finissent, de tout ce qui ne vient au monde que pour s’évanouir par la mort, de tout ce qui passe, son coeur fixé en Dieu habitait autant qu’il lui était possible dans une indicible contemplation , dans laquelle « il ouït », dit-il, « des paroles ineffables, que l’homme ne saurait répéter3 ». Mais, nonobstant l’impuissance de ses paroles, il n’en voyait pas moins en quelque manière ce qu’il ne. pouvait nous redire. Toutefois, s’il eût voulu demeurer dans ce qu’il voyait sans pouvoir le redire, il n’aurait pu s’élever à cette hauteur et te faire voir ce qu’il voyait lui-même. Qu’a-t-il donc fait? Il est descendu. Car il a dit au même endroit « Soit que nous ayons des extases, c’est pour Dieu; soit que nous soyons plus calmes, c’est pour vous ». Or, qu’est-ce à dire que nous soyons plus calmes? que nous parlions de manière à être compris par vous, Car le Christ en sa naissance et en sa passion s’est fait tel que les hommes pussent parler de lui, puisqu’un homme parle facilement d’un autre homme. Mais parler de Dieu dans son essence divine, comment un homme le pourrait-il? Un homme parle donc facilement d’un homme, et dès lors, afin que ceux qui sont élevés en grandeur pussent descendre vers les petits, sans toutefois leur rien dire que de grand, celui qui est grand par excellence s’est fait petit, afin que les grands parlassent de lui aux petits. Vous venez d’entendre dans la lecture de saint Paul la vérité de cette parole ; car ainsi s’exprimait l’Apôtre, si vous y avez pris garde : « Je n’ai pu vous parler comme à des e hommes spirituels, mais seulement comme à des hommes charnels4 ». C’est donc dans les hauteurs qu’il parle aux hommes spirituels, et il s’abaisse pour parler aux hommes. Et pour vous montrer que quand il s’abaisse, il parle de celui qui s’est abaissé, voici commue saint Jean parle du Christ demeurant en lui-même « Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu, et le Verbe était Dieu. Voilà ce qui était en Dieu, au commencement. Toutes choses ont été faites par lui, et rien n’a été fait sans lui5 ». Saisis, si tu le peux ; prends, c’est là ton pain. Mais, diras-tu, c’est là un pain, je l’avoue, et cependant je ne suis qu’un enfant qui ai besoin de lait pour devenir capable de prendre une plus solide nourriture. Donc, parce qu’il te faut du lait, et que le Verbe est une nourriture solide, voilà qu’au moyen de la chair cette nourriture passe par ta bouche. De même qu’au moyen de la chair, la nourriture d’une mère devient un lait qu’elle transmet à son enfant; de même le Seigneur, qui est la nourriture des anges, le Verbe s’est fait chair6 pour devenir un lait. Et l’Apôtre a dit : « Je vous ai nourris de lait, et non de viandes solides, que vous n’eussiez pu supporter ; à présent même, vous ne le pouvez encore7». Mais pour donner ce lait à des enfants, l’Apôtre est descendu à leur niveau, et, en s’abaissant ainsi, il leur a donné celui qui s’est abaissé. Car il s’écrie : « Me suis-je vanté au milieu de vous de savoir autre chose que Jésus-Christ, et Jésus-Christ crucifié8? » S’il eût dit simplement Jésus-Christ, ce Jésus-Christ est aussi dans sa divinité le Verbe qui était en Dieu, Jésus-Christ est le Fils de Dieu; mais à ce point de vue les enfants ne sauraient l’atteindre. Comment donc pourront l’atteindre ceux qui ne sont capables que de lait ? Jésus-Christ, dit l’Apôtre, et Jésus Christ crucifié. Sucez ce qu’il a daigné se faire pour vous, et vous croîtrez en ce qu’il est lui-même. Dans l’Eglise donc, les uns montent, les autres descendent ; et c’est par ces échelles qu’ils montent, par elles qu’ils descendent. Qui sont-ils, ceux qui montent? Ceux qui font des progrès dans l’intelligence des choses spirituelles. Et ceux qui descendent, qui sont-ils? Ceux qui ont le goût et l’intelligence des choses spirituelles, autant que le peuvent des hommes, et qui néanmoins s’abaissent au niveau des petits, afin de leur tenir un langage proportionné à leur faiblesse, de les nourrir de lait, jusqu’à ce qu’ils deviennent assez forts pour prendre une nourriture spirituelle. Isaïe, mes frères, fut lui-même un de ceux qui s’abaissèrent à notre niveau : on voit facilement par quels degrés il est descendu. En parlant de l’Esprit-Saint : « Sur lui», dit-il, « reposera l’Esprit de sagesse et d’intelligence, l’Esprit de conseil et de force, l’Esprit de science et de piété, l’Esprit de crainte du Seigneur9 » ; il commence par. la sagesse, et descend jusqu’à la crainte. De même que celui qui enseigne descend de la sagesse à la crainte, toi qu’il enseigne, élève-toi de la crainte à la sagesse. Car il est écrit que le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur. Ecoutez maintenant le psaume: représentons-nous un homme qui va monter10. Où seront ses degrés? Dans son coeur. D’où s’élèvera-t-il? De l’humilité ou de la vallée des pleurs. Où va-t-il s’élever? A ce je ne sais quoi d’ineffable, que dans son impuissance le Prophète appelle « le lieu qu’il a disposé11 ».


  1. Gen. III, 5.  ↩

  2. II Cor. V, 13.  ↩

  3. Id. XII, 14. ↩

  4. I Cor III, 1.  ↩

  5. Jean, I, 1, 2.  ↩

  6. Id. 14.  ↩

  7. I Cor. III, 2.  ↩

  8. Id. II, 2. ↩

  9. Isa. X, 2,2.  ↩

  10. Prov. I, 7.  ↩

  11. Ps. LXXXIII, 7. ↩

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