10.
Vous le voyez, ce fugitif ne saurait fuir assez loin pour se dérober aux regards de celui qu’il veut fuir. Où pourra-t-il fuir, lui dont la fuite est mesurée? Voyez ce qu’il dit:
« Où me dérober à votre Esprit? L’Esprit du Seigneur a rempli l’univers entier1». En quel lieu du monde échapper à cet esprit dont le monde est plein ? « Où me cacher à cet esprit, me dérober à votre face ? » il cherche un lieu pour échapper à la colère du Seigneur. Où pourra-t-il s’en aller, celui qui veut fuir le Seigneur ? Quand on recueille un fugitif, on lui demande quel maître il fuit, et si l’on reconnaît que c’est l’esclave d’un homme peu puissant, on Je reçoit sans crainte ; on se dit alors: le maître de cet esclave ne saurait me rechercher. Mais si l’on reconnaît qu’il appartient à quelque maître puissant, on ne le reçoit point, ou du moins on ne le fait qu’avec crainte. Car un homme, fût-il puissant, peut encore être trompé. Mais où donc n’est pas Dieu ? Qui peut tromper Dieu ? qui peut se dérober à Dieu ? A qui Dieu ne pourra-t-il point reprendre son serviteur fugitif? Où donc ira-t-il, ce fugitif, pour se dérober à la face de Dieu ? Il se tourne et se retourne, pour chercher où fuir.
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Sag. I, 7. ↩