3.
« Je vous chanterai des hymnes en présence des anges ». Ce n’est point en présence des hommes, c’est en présence des anges que je vous chanterai des hymnes. Mon psaltérion, c’est ma joie. La joie qui me vient des choses d’ici-bas est avec les hommes, celle qui me vient des choses d’en-haut est avec les anges. Car l’impie ne connaît point la joie du juste. «Il n’y a point, en effet, de joie pour l’impie, a dit le Seigneur1 ». L’impie trouve sa joie dans la taverne, le martyr dans sa chaîne. Quelle n’était pas la joie de cette Crispine dont nous célébrons aujourd’hui la fête ? Sa joie était d’être livrée aux persécuteurs, d’être traînée devant les tribunaux, d’être enfermée dans les cachots, d’être exposée avec ses chaînes, d’être élevée sur le chevalet, d’être écoutée, d’être condamnée: tout cela lui donnait de la joie, et quand ces misérables croyaient à sa misère, elle était dans la joie aux yeux des anges.
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Isa. XLVIII, 22 ; LVII, 21. ↩