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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Enarrationes in psalmos Discours sur les Psaumes
DISCOURS SUR LE PSAUME CXLV.

4.

Ne vous étonnez point qu’une âme vile et pécheresse soit toujours préférable au corps le plus parfait, le plus accompli; non point par son mérite, maïs par sa nature. Sans doute l’âme pécheresse a toujours quelque souillure par ses désirs déréglés; et néanmoins l’or, fût-il souillé, est toujours plus précieux que le plomb le plus pur. Que votre esprit passe en revue toutes les créatures, et vous ne trouverez pas incroyable que l’âme la plus vile soit plus précieuse que le corps le plus excellent. L’âme et le corps sont bien différents; j’ai un reproche pour l’âme, un éloge pour le corps; un reproche pour l’âme qui est dans l’injustice, un éloge pour le corps qui est vigoureux. Et toutefois, dans son genre, je puis louer ou blâmer l’âme, comme je puis blâmer ou louer le corps. Si vous me demandez quel est le meilleur, ou ce que j’ai blâmé, ou ce que j’ai loué, ma réponse vous étonnera. Assurément j’ai blâmé l’un, j’ai loué l’autre; et quand on me demande quel est le meilleur, je réponds: Ce que j’ai blâmé est préférable à ce que j’ai loué. Si ma réponse te surprend, souviens-toi de ce que j’ai dit à propos du plomb et de l’or. J’ai blâmé l’or il n’est pas bon, il est souillé, il n’est ni brillant ni épuré ; ce plomb est très-bon, rien de plus net. J’ai blâmé l’un, j’ai loué l’autre; je les mets sous tes yeux, blâmant l’un et louant l’autre. Mais après ce reproche et cette louange, si tu me demandes quel est le meilleur, je répondrai l’or le moins pur est préférable au ploiaib le plus net. Comment préférable? Pourquoi le blâmer dès lors? Pourquoi l’ai-je blâmé? Parce que cet or n’est point ce qu’il peut être. Que peut-il être? Epuré, bien supérieur. Je l’ai blâmé parce qu’il n’est point encore épuré. Pourquoi ai-je loué le plomb? Parce qu’il est épuré au point de ne pouvoir devenir meilleur. Tu dis de même d’un cheval, qu’il est excellent, d’un homme qu’il est très-mauvais; et néanmoins tu préfères l’homme que tu méprises au cheval que tu estimes. Qu’on vienne à te demander quel est le meilleur des deux, tu répondras: L’homme, non par ses mérites, mais par sa nature. Il en est de même des professions. Tu diras : un excellent savetier, par exemple, et tu blâmeras un jurisconsulte, parce que beaucoup de lois lui échappent; te voilà donc louant un savetier, blâmant un légiste, et néanmoins, qu’on te demande celui qui est supérieur, tu préféreras le légiste, tout imparfait qu’il soit, au plus habile savetier. Que votre charité veuille bien m’écouter. Très-souvent, après avoir beaucoup Joué d’une part, et beaucoup blâmé d’autre part, nous préférons encore ce que nous avons blâmé à ce que nous avons loué. La nature de l’âme est bien supérieure à la nature du corps, elle est plus excellente, elle est spirituelle, incorporelle; elle touche à la substance de Dieu. C’est quelque chose d’invisible, qui régit notre corps, met les membres en mouvement, applique les sens, forme les pensées, produit les actions, reçoit une infinité d’images; et qui pourrait, mes frères bien-aimés, louer l’âme suffisamment? Et si l’on se trouve lourd en faisant l’éloge de l’âme, qui pourra suffire à louer l’auteur de l’âme? Telle est néanmoins la grâce de Dieu, que notre interlocuteur s’écrie : « Bénis le Seigneur, ô mon âme ». Qui pourrait louer Dieu? S’il disait : Chante, ô mon âme, tes propres louanges; peut-être ne trouverait-elle pas assez de paroles. « Bénis Dieu », lui dit-il. Cherche dans la ferveur de ta piété; lu n’auras point assez de louanges. Mieux vaut succomber en louant Dieu, que te louer avec avantage. Dès qu’on loue Dieu, sans expliquer ce que l’on voudrait, la pensée s’avance toujours dans les régions intérieures, et cette ampleur de pensée te rend plus capable de recevoir celui que tu bénis.

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Discours sur les Psaumes

Inhaltsangabe

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