15.
« Dieu donc est mon Dieu, en lui est mon espérance ; c’est lui qui a fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui les occupe». Mais en ce qui me concerne, que fait-il pour moi? « Il conserve la vérité pour jamais1 ». Le Prophète nous apprend à aimer Dieu et à le craindre. « Il garde pour toujours la vérité ». Quelle est la vérité qu’il garde pour jamais, quelle vérité et comment la conserver? « Il rend justice à ceux que l’on opprime». Il prend en main la défense de ceux que l’on opprime, et il leur rend justice, mes frères. A qui? A ceux que l’on opprime, en châtiant les oppresseurs. Si donc il favorise les opprimés et châtie les oppresseurs, vois parmi lesquels tu veux être compté. Vois et considère si tu veux être parmi les opprimés, ou parmi les oppresseurs. Voici une parole de saint Paul, qui s’adresse à toi : « C’est être déjà criminel », te dit-il, «que d’avoir des procès. Pourquoi ne pas souffrir qu’on vous fasse tort2 ? » Le voilà qui blâme les hommes de ne vouloir endurer aucun tort. Il ne l’engage pas à souffrir la peine, mais l’injure; car toute peine n’est pas pour cela une injure. Il n’y a d’injure qu’à souffrir contre le droit. te dis pas : Je suis au nombre de ceux qui souffrent l’injure, car j’ai souffert à telle ou elle occasion. Vois si c’est injustement que tu as souffert. Les voleurs souffrent souvent, nais non l’injustice. Les hommes coupables le crimes, de maléfices, d’effractions, d’adultères, de corruption, souffrent tous de grands maux, mais ne souffrent pas l’injustice. Autre est endurer l’injustice, et autre subir une affliction, une peine, une douleur, un châtiment. Considère où tu es, vois ce que tu as fait, la cause de ta souffrance, et tu comprendras par là ce que tu endures; car le droit et l’injustice sont contradictoires , puisque le droit c’est tout ce qui est juste. Mais tout ce qu’on appelle droit, n’est pas le droit pour cela. Que sera-ce si l’on se fait un droit injuste? On ne saurait donc appeler droit ce qui est inique. Le véritable droit est donc bût ce qui est juste. Examine dès lors ce que lu as fait, et non ce que tu souffres. Si tu as fait ce qui est juste, ta douleur est injuste; mais si tu as commis l’injustice, tu souffres justement.