17.
« En mes jours d’abondance , j’ai dit : Je ne serai jamais ébranlé1 ». Dans quelle abondance l’homme a-t-il pu dire: «Je ne serai jamais ébranlé? » Nous entendons ici, mes frères, l’homme vraiment humble. Qui donc est ici-bas dans l’abondance? Personne. Quelle serait l’abondance de l’homme? Les misères et la douleur. Pour les riches, direz-vous, il est une abondance. Plus ils possèdent, plus ils sont pauvres. Les convoitises les dévorent, les passions les agitent , les craintes les déchirent, les chagrins les dessèchent : où est donc leur abondance ? L’homme avait l’abondance dans le paradis terrestre, quand rien ne lui manquait, et qu’il jouissait de Dieu ; mais il a dit : « Je ne serai point ébranlé éternellement ». Comment a-t-il pu dire : « Je ne serai jamais ébranlé? » Quand il écouta cette parole: « Goûtez et vous serez comme des dieux »; lorsqu’à cette parole du Seigneur : « Au jour où vous en mangerez, vous mourrez », le diable opposait celle-ci : « Vous ne mourrez point 2 ». L’homme alors trop crédule écoutait les suggestions du diable et disait: «Je ne serai point ébranlé à jamais ».