9.
« La pourriture et la corruption se sont mises dans mes plaies1».Il n’a point la santé celui qui a des plaies, surtout quand il y a dans ces plaies corruption et puanteur. D’où vient la puanteur? de la corruption. Qui ne comprend cela d’après les actes de la vie humaine? Qu’un homme ait un bon odorat spirituel, il sentira l’odeur qui s’exhale des péchés. A cette odeur des péchés est opposée l’odeur dont saint Paul a dit: « Nous sommes la bonne odeur du Christ, devant Dieu, partout pour ceux qui se sauvent2.». Mais d’où s’exhale cette odeur, sinon de l’espérance? D’où encore, sinon du souvenir du sabbat? D’une part, en effet, nous gémissons en cette vie; d’autre part nous espérons pour l’autre vie. Ce qui nous fait gémir, c’est l’odeur fétide; ce qui nous fait espérer, c’est la bonne odeur. Si donc nous n’étions pas attirés par cette odeur, nous n’aurions aucun souvenir du sabbat. Mais, parce que le Saint-Esprit nous la fait sentir au point de dire à notre époux: «Nous vous suivrons à l’odeur de vos parfums3 », nous détournons notre odorat des puanteurs, et nous nous tournons vers lui pour respirer quelque peu. Mais si nous ne sentons aussi l’odeur de nos péchés, nous ne confesserons point, dans nos gémissements, que « la puanteur et la corruption sont dans nos plaies ». Pourquoi ? « A cause de ma folie ». De même que plus haut il a dit: « A la vue de mes péchés»; de même il dit maintenant: «A la vue de ma folie ».