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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De bono coniugali De ce qui est bien dans le mariage

CHAPITRE XXIII. LA CONTINENCE ET LA CHASTETÉ CONJUGALE.

28. En comparant ces vertus l'une à l'autre, il est évident que la chasteté virginale l'emporte sur la chasteté conjugale, quoique toutes deux soient bonnes en elles-mêmes. Mais si nous comparons les hommes entre eux, le meilleur sera celui qui possède, le bien le plus excellent. Or celui qui, dans le même genre, possède plus, possède aussi moins; tandis que la réciproque ne peut pas être vraie. Dans le nombre soixante se trouve le nombre trente, tandis qu'il est faux de dire que trente renferme soixante : de même dans l'accomplissement des devoirs on peut ne pas faire les actes de telle vertu que pourtant l'on possède; par exemple on peut avoir la vertu de miséricorde et ne rencontrer aucun malheureux à qui l'on puisse faire l'aumône.

29. De là il suit que c'est à tort que l'on voudrait comparer les hommes les uns aux autres, en ne se plaçant qu'à un seul point de vue. Car il peut se faire que l'un possède ce que l'autre n'a pas, mais qu'il remplace par un bien plus excellent. Ainsi l'obéissance est assurément supérieure à la continence. En effet, nous ne trouvons nulle part, dans les saintes Ecritures, de condamnation portée contre le mariage; tandis que la désobéissance y est partout sévèrement condamnée. Si donc vous me présentez une personne engagée dans la virginité perpétuelle, mais désobéissante, et une autre qui , engagée dans le mariage parce qu'elle n'a pu rester vierge, se montre toujours d'une obéissance parfaite, à laquelle des deux donneriez-vous la préférence? Est-ce à celle qui mérite moins de louanges, que si elle était vierge, ou à celle que l'Ecriture condamne, toute vierge qu'elle soit? De même si vous comparez une vierge intempérante à une épouse. parfaitement sobre, hésiterez-vous à porter un jugement semblable? Le mariage et la virginité sont deux biens dont l'un l'emporte sur l'autre; la sobriété et l'obéissance sont également des biens réels, tandis que l'intempérance et la désobéissance sont des maux véritables. Or il est mieux de posséder tous les biens, ou des biens inférieurs, que d'unir un grand mal à un grand bien; mieux vaut n'avoir que la taille de Zachée avec une bonne santé, que d'être malade avec la taille de Goliath.

30. Mais au lieu de comparer une vierge, de tous points désobéissante, à une épouse obéissante, supposons uniquement que la vierge est moins obéissante que l'épouse, sans oublier que celle-ci n'a que la chasteté conjugale, par elle-même bien inférieure à la chasteté virginale. Je suppose donc qu'il y a d'autant moins d'obéissance qu'il y a plus de chasteté et réciproquement, sans oublier qu'avant d'établir une comparaison entre l'une et l'autre, il demeure bien certain que l'obéissance est la. mère de toutes les vertus. D'où il suit que l'obéissance peut exister sans la virginité, puisque la virginité n'est que de conseil et non de précepte, et , quand je parle d'obéissance, j'entends l'obéissance à l'égard des préceptes. C'est dire clairement que si l'obéissance peut. exister sans la virginité, elle est absolument inséparable de la chasteté. En effet c'est le propre de la chasteté de résister à la fornication, à l'adultère, à toute passion illicite ; autrement , on viole les préceptes divins et on renonce à l'obéissance. Au contraire, la virginité peut exister sans l'obéissance, car une femme, toute résolue qu'elle est de conserver la virginité, peut désobéir et violer les commandements. Ne connaissons-nous pas un grand nombre de vierges, coupables de loquacité, de curiosité, d'intempérance, d'avarice, d'orgueil, et semant la discorde? Or il y a là violation formelle d'autant de préceptes, et autant d'actes de désobéissance ;qui donnent la mort, comme ils l'ont donnée à la première femme. Ainsi, non-seulement je préfère une épouse obéissante à une vierge qui ne l'est pas ; je mets encore une épouse plus obéissante au-dessus d'une vierge qui l'est moins.

31. C'est en vertu de l'obéissance qu'Abraham, à la fois époux et père, accepta d'immoler lui-même son. fils unique ; quand sur lui seul reposait l'accomplissement de cette promesse: « Je te susciterai une race en Isaac1 ». Avec quel empressement, plus vif encore, il eût embrassé la virginité, si Dieu la lui eût demandée ! Comment, dès lors, ne pas nous étonner de rencontrer des chrétiens de l'un et de l'autre sexe, qui, après avoir embrassé la continence absolue, n'obéissent qu'avec une coupable négligence aux préceptes, et montrent tant d'ardeur à se refuser ce qui leur est permis? Comment ne pas voir que c'est une profonde erreur de vouloir comparer ces pères et ces mères des temps primitifs, avec les hommes et les femmes de notre époque qui vivent sans doute dans la virginité, mais qui sont moins obéissants ; lors même que les patriarches n'auraient pas été intérieurement disposés à faire ce que font extérieurement ceux-ci ? Si donc, il leur est un jour donné de suivre l'Agneau en chantant le cantique nouveau selon cette parole de l'Apocalypse: « Ceux-là suivent l'Agneau, qui n'ont jamais connu de femmes2 » ; le seul mérite qu'ils auront à présenter, ce sera d'être restés vierges. Toutefois qu'ils se gardent bien de se préférer aux saints patriarches qui ont usé chastement du mariage. Nous l'avons dit, tout ce qui, dans l'usage du mariage, se fait en dehors des exigences de la génération, est toujours une souillure, ne fût-elle que vénielle ; autrement, s'il n'y avait aucune faute, pourquoi le pardon que promet l'Apôtre ? Or, je dis que si les enfants qui suivent l'Agneau n'avaient pas persévéré dans la virginité, je m'étonnerais beaucoup qu'ils fussent innocents de ces souillures.


  1. Gen. XXI, 12. ↩

  2. Apoc. XIV, 4. ↩

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De ce qui est bien dans le mariage

Inhaltsangabe

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