Edition
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Apologeticum
XXXVI.
[1] Si haec ita sunt, ut hostes deprehendantur qui Romani vocabantur, cur nos, qui hostes existimamur, Romani negamur? Non possumus et Romani non esse et hostes esse, cum hostes reperiantur, qui Romani habebantur. [2] Adeo pietas et religio et fides imperatoribus debita non in huiusmodi officiis consistit quibus et hostilitas magis ad velamentum sui potest fungi, sed in his moribus quibus divinitas imperat tam vere quam circa omnes necesse habent exhiberi. [3] Neque enim haec opera bonae mentis solis imperatoribus debentur a nobis. Nullum bonum sub exceptione personarum administramus, quia nobis praestamus, qui non ab homine aut laudis aut praemii expensum captamus, sed a deo exactore et remuneratore indifferentis benignitatis. [4] Idem sumus imperatoribus qui et vicinis nostris. Male enim velle, male facere, male dicere, male cogitare de quoquam ex aequo vetamur. Quodcunque non licet in imperatorem, id nec in quemquam: quod in neminem, eo forsitan magis nec in ipsum qui per deum tantus est.
Übersetzung
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Apologétique
XXXVI.
S'il est donc avéré que ces conspirateurs, qui gardaient le nom de Romains, sont des ennemis publics, ne pourrait-il pas se faire aussi que nous qui passons pour ennemis, et auxquels on refuse le nom de Romains, soyons aussi Romains et rien moins qu'ennemis? Non! la fidélité et le dévouement dus aux empereurs ne consistent pas en témoignages extérieurs, sous le masque desquels la trahison est si habile à se cacher; ils consistent dans les sentiments pacifiques que nous sommes obligés d'entretenir pour tous les hommes comme pour les empereurs. Car ce n'est pas aux empereurs seuls que nous devons vouloir du bien: nous faisons le bien sans acception de personnes, parce que c'est pour nous-mêmes que nous le faisons, sans attendre ni louange, ni récompense d'aucun homme. Notre rémunérateur est Dieu, qui nous a prescrit cette charité universelle qui s'étend à tous indistinctement. Nous sommes pour les empereurs les mêmes que pour nos proches et nos voisins. Vouloir du mal à qui que ce soit, en faire, en dire, en penser même, nous est également interdit. Ce qui n'est point licite contre l'empereur, ne l'est contre personne: ce qui ne l'est contre personne, l'est peut-être encore moins contre celui que Dieu a élevé si haut.