CHAPITRE XXXIX. FRAGILITÉ HUMAINE.
40. S'il est des membres de son corps, de la sainte Eglise, qui doivent aspirer à fournir à l'Esprit-Saint un lieu de repos, n'est-ce pas ceux qui professent la sainteté virginale ? Comment peut-il reposer, s'il ne trouve pas de lieu convenable? Ce lieu, n'est-ce pas le cœur humble; ce cœur il le remplit et ne le quitte point, il l'élève et ne l'abaisse pas. Ecoutons ces paroles d'une clarté évidente : « Sur qui se reposera mon Esprit? Sur celui qui est « humble, tranquille, et qui craint mes oracles1 ». Déjà votre vie est juste , pieuse, pure, sainte et d'une chasteté virginale ; cependant vous êtes encore en ce monde, et vous n'êtes pas humilié d'entendre ces paroles: «Est-ce que toute la vie humaine sur la terre n'est pas une tentation2 ? » Ne trouvez-vous pas votre présomption condamnée par ces mots. « Malheur au monde à cause de ses scandales3 ? » Vous ne tremblez pas d'être du nombre de la multitude dont la « charité se refroidit parce qu'abonde l'iniquité4 ». Vous ne frappez pas votre poitrine à ces paroles: « Que celui qui se flatte d'être debout, prenne garde de tomber5». Entre ces avertissements du ciel d'un côté, et de l'autre entre ces dangers de la vie, à quoi bon insister pou persuader l'humilité aux vierges saintes?