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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De bono viduitatis Avantages de la viduité

10.

Ruth, mariée deux fois, est appelée heureuse; Anne, restée longtemps veuve après un premier mariage bientôt rompu, est dite plus heureuse; gardez-vous toutefois de conclure sur-le-champ que vous êtes plus heureuse que Ruth.

Pour juger les saintes femmes de ces temps prophétiques, il ne faut pas oublier que ce n'était point la concupiscence qui les poussait au mariage, mais l'obéissance; ne devaient-elles pas travailler à la propagation du peuple de Dieu, d'où devaient sortir les prophètes du Christ? Ce peuple lui-même, au sein duquel, qu'il le sût ou non, tout arrivait en figure', était-il autre chose que le prophète de Jésus-Christ, devant lui fournir la chair dont son humanité serait formée? C'était pour aider à cette propagation, que la loi portait une sentence de malédiction sur quiconque restait stérile en Israël1. Dans le mariage des saintes femmes, ne voyez donc aucunement le désir des jouissances, mais la pieuse ambition de devenir mères; aussi peut-on croire avec justice qu'elles auraient fui toute relation conjugale, si la postérité eût pu leur advenir par tout autre moyen. D'un autre côté, la pluralité des femmes était permise aux hommes; mais il est évident que cette concession avait pour but, non pas de favoriser la concupiscence, mais de faciliter la multiplication des familles. En effet, si la pluralité des femmes était permise aux hommes, la pluralité des hommes était interdite aux femmes ; cette pluralité, en ne favorisant pas la fécondité, n'était propre qu'à les couvrir de honte.

Voilà ce qui nous explique pourquoi Ruth, restée sans cette postérité exigée en Israël, après la mort de son mari, en désira un autre qui la rendît mère. Ruth cependant, quoique mariée deux fois, fut moins heureuse qu'Anne, restée veuve après un premier mariage. La raison en est que cette dernière mérita de devenir la prophétesse de Jésus-Christ. Avait-elle des enfants? L'Ecriture nous le laisse ignorer. Nous devons plutôt croire, qu'inspirée par l'Esprit-Saint, elle a pu prévoir que Jésus-Christ naîtrait d'une vierge, comme après sa naissance elle a pu le reconnaître comme Dieu. Si elle a pu, même sans enfant, refuser un second mariage, c'est qu'elle voyait arriver le temps où Jésus-Christ serait moins honoré par la maternité que parla continence. Supposons maintenant que Ruth savait par avance que d'elle sortirait la race qui donnerait naissance à Jésus-Christ, et que c'est en conséquence de cette prévision certaine qu'elle a contracté un second mariage; dans ce cas, je n'ose plus affirmer que le veuvage d'Anne fut plus heureux que la fécondité de Ruth.


  1. Deut. XXV, 5-10. ↩

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