14.
Je soutiens donc que le mariage contracté par des vierges qui ont renoncé à leur voeu de virginité est un mariage véritable et non un adultère; mais j'ajoute que le crime qu'elles commettent est pire que l'adultère. En effet, si l'offense faite à un mari par une femme infidèle retombe sur Jésus-Christ dont elle est le membre; combien plus le Sauveur doit-il être offensé quand il se voit refuser ce qu'il n'exigeait pas qu'on lui offrît, mais ce qu'il a le droit de réclamer quand on le lui a voué ! Ne pas accomplir un voeu que l'on a formé de son plein gré, sans aucun ordre antérieur, c'est se rendre d'autant plus coupable que l'on était moins nécessité à vouer. J'insiste sur ce point pour vous empêcher de croire qu'un second ou tout autre mariage soit un crime en lui-même. Ne condamnez donc pas ce mariage dans les autres, mais méprisez-le pour vous-même. La continence pour des veuves est d'autant plus louable qu'en la vouant et la professant elles renoncent et à un plaisir et à un droit. Dès que le voeu en est fait, on doit enchaîner et vaincre le plaisir, parce que ce plaisir n'est plus un droit.