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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De opere monachorum Du travail des Moines

CHAPITRE XII. EFFRAYÉ DES DANGERS QUE COURAIENT LES FAIBLES, L'APÔTRE AIMA MIEUX TRAVAILLER, QUE DE VIVRE DE L'ÉVANGILE.

13. C'est de cette faiblesse qu'il dit en un autre passage : « Nous nous sommes faits comme de petits enfants au milieu de vous; nous avons agi comme la mère nourrice qui a soin de ses enfants ». Le contexte de tout ce morceau explique mieux encore sa pensée dans ce sens. « Car nous n'avons usé, poursuit-il, d'aucune flatterie, comme vous le savez vous-mêmes; nous n'avons point cherché l'occasion de satisfaire la cupidité, Dieu nous en est témoin; ni la gloire qui vient des hommes, de vous ni d'autres; et quoique nous eussions pu, comme les apôtres de Jésus-Christ, vous charger de notre subsistance, nous nous sommes faits parmi vous semblables aux petits enfants et pareils à la nourrice qui a soin de ses enfants1 ».

Ainsi cette affirmation, qu'il fait aux Corinthiens, du droit attaché à son apostolat et qu'il partage avec les autres apôtres tout en déclarant qu'il n'en a point usé, cette affirmation de son droit, il la répète dans ce passage de l'épître aux Thessaloniciens, dans ces mots surtout: « Quoique nous eussions pu vous « être à charge, comme les apôtres de Jésus-Christ», d'après la parole même du Seigneur : « Que l'ouvrier mérite son salaire ».

Que saint Paul parle ainsi toujours sous l'inspiration de la même idée, le texte précité nous en donne la preuve: « Nous n'avons pas pris occasion, dit-il, de satisfaire notre cupidité; Dieu nous en est témoin ». En effet, le règlement du Seigneur établissait une dette en faveur des dignes prédicateurs de l'Evangile ; et ceux-ci, en prêchant, ne cherchaient point ce profit, mais seulement les intérêts du règne de Dieu, en retour duquel on leur offrait le nécessaire. Mais d'autres prédicateurs trouvaient l'occasion que saint Paul nous révèle : « Ceux-là, dit-il, ne servent point Dieu, mais leur ventre2 ». Pour retrancher à ces misérables cette occasion de vénalité, l'Apôtre allait jusqu'à abandonner le recouvrement d'une dette très-légitime.

Cette pensée n'est pas moins évidente dans la seconde aux Corinthiens, où l'Apôtre déclare que d'autres églises ont suppléé à ses besoins. C'est, qu'en effet, il paraît que l'Apôtre était réduit chez les Corinthiens à un tel excès d'indigence, que d'autres églises éloignées lui envoyaient le nécessaire, tandis qu'il refusait d'accepter rien de pareil de ceux qu'il évangélisait alors. Ecoutons-le : « Est-ce que j'ai fait une faute, lorsqu'afin de vous relever, je me suis rabaissé moi-même, en vous prêchant gratuitement le royaume de Dieu? J'ai dépouillé les autres églises en recevant d'elles l'assistance dont j'avais besoin pour vous servir. Et lorsque je demeurais parmi vous, et que j'étais dans la nécessité, je n'ai été à charge à personne; mais nos frères qui étaient venus de Macédoine ont suppléé aux besoins que je pouvais avoir; et j'ai pris garde de ne vous être à charge en quoi que ce soit, comme je le ferai encore à l'avenir. Je vous assure, par la vérité de Jésus-Christ qui est en moi, qu'on ne me ravira point cette grâce dans toute l'Achaïe. Et pourquoi? Est-ce que je ne vous aime pas? Dieu le sait. Mais je fais cela, et je le ferai encore, afin de retrancher une occasion de se glorifier à ceux qui la cherchent, en voulant paraître tout à fait semblables à nous, pour trouver en cela un sujet de gloire3 ».

L'occasion qu'il déclare retrancher ici se trouve donc être exactement la même qu'il a indiquée dans l'autre passage, en disant : « Nous gardant, Dieu le sait, de toute cupidité4». — Et cette déclaration de sa seconde épître aux Corinthiens : « Je me suis abaissé pour vous faire grandir5 », revient à celle qu'il leur a faite dans sa première épître : « Je me suis fait faible avec les faibles » ; et c'est, enfin, ce qu'il. écrit aux Thessaloniciens: « Je me suis fait comme un petit enfant au milieu devons; et tout pareil à la nourrice qui prend soin de ses enfants6 ».

Aussi, faites attention à la suite de ce dernier texte : « Voilà comment, dans l'affection que nous ressentions pour vous, nous aurions souhaité de vous donner non-seulement la connaissance de l'Evangile de Dieu, mais aussi notre propre vie, tant était grand l'amour que nous vous portions. Car vous n'avez pas oublié, mes Frères, quelle peine et quelle fatigue nous avons souffertes, et comme nous vous avons prêché l'Evangile de Dieu, en travaillant jour et nuit, pour n'être à charge à aucun de vous7 ». En effet, il avait dit plus haut : « Nous pouvions cependant vous donner cette charge, comme les apôtres de Jésus-Christ ». Mais le danger des faibles, mais la crainte que des soupçons calomnieux ne leur fissent haïr l'Evangile pour une apparence de vénalité, frappent d'épouvante les entrailles paternelles, maternelles même de l'Apôtre, et lui dictent cette conduite.

Tel est encore son langage dans les Actes des Apôtres, lorsqu'étant à Milet, il envoie à Ephèse pour faire venir les prêtres de cette église, et leur dit entr'autres choses : « Je n'ai désiré de personne ni argent, ni or, ni vêtements ; et vous savez vous-mêmes que ces mains, que vous voyez, ont fourni à moi et à tous ceux qui étaient avec moi, tout ce qui nous était nécessaire. Je vous ai montré en toute manière qu'il faut soutenir ainsi les faibles en travaillant, et se souvenir de ces paroles que le Seigneur Jésus lui-même a dites : Qu'il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir8 ».


  1. Thess. II, 5-7.  ↩

  2. Rom. XVI, 18. ↩

  3. II Cor. XI, 7-12 .  ↩

  4. Loc. jam cit.  ↩

  5. Ibid.  ↩

  6. Ibid. ↩

  7. I Thess. II, 8, 9.  ↩

  8. Act. XX, 33-35. ↩

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