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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De opere monachorum Du travail des Moines

CHAPITRE XXVII. IL FAUT UTILISER NOS MOYENS, SOUS PEINE DE TENTER DIEU.

Une remarque essentielle : Dieu a dit certainement : « Invoque-moi au jour de la tribulation, je te délivrerai; et tu me glorifieras1 ». Cette promesse n'obligea cependant point saint Paul à ne pas fuir, à ne pas se laisser descendre dans une corbeille le long d'un mur pour échapper aux mains d'un persécuteur2; il ne crut pas devoir plutôt attendre qu'on l'arrêtât et que Dieu le délivrât ensuite, comme il avait sauvé les enfants du milieu des flammes3. — Le Seigneur lui-même a pu dire: « Si l'on vous persécute dans une ville, fuyez dans une autre4 », sans contredire cet autre oracle qu'il a également prononcé : « Si vous demandez quelque chose à mon Père en mon nom, il vous le donnera5 ». — Rappelez-vous, enfin, les disciples de Jésus-Christ fuyant la persécution, et supposez qu'on leur eût posé des questions comme celles-ci: Pourquoi ne pas plutôt affronter les persécuteurs? Pourquoi ne pas invoquer le Seigneur votre Dieu et attendre qu'il vous délivre par des prodiges, comme il fit pour Daniel jeté aux lions et pour saint Pierre enchaîné? Les disciples répondraient: Il n'est point permis de tenter Dieu; c'est à lui d'agir, s'il lui plaît, de cette façon merveilleuse, quand nous aurons épuisé tout expédient, mais tant qu'il nous laissera la faculté de nous enfuir, si la fuite nous sauve, c'est encore lui qui nous aura sauvés.

Par analogie, quand les serviteurs de Dieu ont le temps et la force en suffisance pour suivre le précepte et l'exemple de l'Apôtre et pour gagner leur vie par le travail de leurs mains, si l'on vient à soulever contre eux l'objection des oiseaux du ciel qui ne sèment, ni ne moissonnent, ni n'amassent dans des greniers; ou bien encore des lis qui ne travaillent ni ne filent, la réponse leur sera facile; ils diront : Si une infirmité ou une occupation nous empêchait de travailler, Dieu nous donnerait la nourriture et le vêtement, comme aux oiseaux, comme aux lys, qui n'ont point de labeurs semblables aux nôtres; mais nous ne devons point tenter notre Dieu, quand nous pouvons travailler nous-mêmes; ce pouvoir que nous avons, nous ne l'avons que de sa bonté, et si nous vivons par ce moyen, c'est par un don de Dieu que nous vivons, puisqu'il nous a donné de le pouvoir. Et c'est pourquoi nous sommes sans inquiétude des biens nécessaires à la vie. Tant que nous pouvons travailler, nous sommes nourris et vêtus par ce même Dieu qui donne aux hommes l'aliment et le vêtement; et quand le travail nous est impossible, nous sommes encore nourris et vêtus par ce même Dieu qui donne aux oiseaux leur pâture et aux lys leur parure, parce que nous valons bien mieux qu'eux. Ainsi, dans notre sainte milice, nous ne pensons pas au lendemain; parce que les biens temporels où le lendemain est compté pour beaucoup, n'ont point été le but de notre saint enrôlement; nous n'avons eu en vue que les biens éternels, où l'on ne connaît qu'un aujourd'hui sans fin; de sorte qu'affranchis des affaires du siècle, c'est à Dieu seul que nous voulons plaire6.


  1. Psal. XLIX, 15.  ↩

  2. Act. IX, 25. ↩

  3. Dan. III, 50.  ↩

  4. Matt. X, 23.  ↩

  5. Jean. XVI, 23. ↩

  6. II Tim. II, 4. ↩

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