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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De opere monachorum Du travail des Moines

CHAPITRE XXXII. MAUVAISE MANIÈRE DONT LES MOINES CHEVELUS INTERPRÈTENT L'ÉCRITURE. — L'APÔTRE SAINT PAUL A FAIT PROFESSION D'UNE CHASTETÉ PARFAITE. — PRÉCEPTE FAIT AUX HOMMES DE NE POINT SE VOILER LA TÊTE. — L’AME FIGURÉE PAR L'HOMME ET LA CONCUPISCENCE PAR LA FEMME.

40. Pour défendre leur chevelure, nos gens ont inventé encore un argument, presque impossible à redire, et déplorable autant que ridicule. — L'homme, avouent-ils, a reçu de l'Apôtre défense de porter longue chevelure; mais «ceux qui se sont faits eunuques pour le royaume des cieux1 », ne sont plus des hommes.

Etrange folie ! vraiment : parler ainsi c'est emprunter contre les oracles les plus évidents de l'Ecriture les armes et l'esprit de la plus détestable impiété; c'est persévérer dans une voie tortueuse; c'est tenter d'introduire une doctrine empoisonnée; ce n'est plus être cet « homme heureux qui n'est point allé dans l'assemblée des impies, qui ne s'est point arrêté dans la voie des pécheurs, qui ne s'est point assis dans la chaire de pestilence2». En effet, celui qui méditerait jour et nuit sur la loi de Dieu, y trouverait saint Paul lui-même qui, professant certainement la chasteté parfaite, a pu dire : « Je voudrais que tous les hommes vécussent comme moi-même3». Et cependant, vierge, il veut être et se montrer homme aussi, non-seulement en vivant comme tel, mais en faisant l'aveu qu'il l'est toujours. Voici ses paroles: «Quand j'étais enfant, je parlais comme un enfant, j'avais les goûts de l'enfant et les pensées de l'enfant; mais quand je suis devenu homme, je me suis défait de tout ce qui tenait de l'enfant4 ». — Mais que rappelé-je l'Apôtre, puisque nos contradicteurs prouvent par leur langage qu'à l'endroit même de Notre-Seigneur et sauveur Jésus-Christ, ils ne savent que penser? Car est-ce d'un autre que lui qu'il est dit : « Jusqu'à ce que nous parvenions tous à l'unité d'une même foi et d'une même connaissance du Fils de Dieu, à l'état d'un homme parfait et à la mesure de l'âge et de la plénitude de Jésus-Christ, afin que nous ne soyons plus comme des enfants qui flottent et se laissent emporter à tout vent de doctrine, par la tromperie des hommes et par leur adresse à machiner l'erreur5 ? » Telles sont, en effet, les tromperies qui leur servent à duper les inhabiles; telle est l'adresse et telles sont les machinations de l'ennemi qui les emportent eux-mêmes au hasard; et dans ces évolutions malheureuses ils entraînent et forcent aussi à évoluer tristement les âmes des faibles qui s'attachent à leurs doctrines, de sorte qu'elles ne savent plus où elles en sont.

Ainsi, encore, ils ont ouï ou ils ont lu ce texte de l'Ecriture : « Vous tous qui avez été baptisés en Jésus-Christ, vous vous êtes revêtus de Jésus-Christ; ici donc il n'y a plus juif, ni gentil ; esclave ni libre; homme ni femme6 » ; et ils ne comprennent pas que cela est dit uniquement au point de vue de la concupiscence charnelle des sexes; parce que, dans cet homme intérieur dont nous prenons la nature nouvelle par le renouvellement de notre âme7, le sexe ainsi entendu s'efface et n'est plus. — Qu'ils ne renient donc point leur qualité d'hommes, sous prétexte qu'ils ne font point les fonctions de leur sexe viril. Quand des chrétiens mariés les remplissent, ils ne sont pas chrétiens sans doute à cause des fonctions qui leur sont communes avec tous autres gens même non chrétiens, avec les animaux mêmes. Autre chose est l'action permise à l'humaine faiblesse, ou la dette payée à la propagation physique de l'espèce; autre chose est un signe adopté par la profession de chrétien et dans le but de gagner une vie éternelle et incorruptible. Par suite, ce précepte qui défend aux hommes de se voiler la tête reçoit figurément son application dans notre corps, mais réellement il s'accomplit dans notre âme où se trouve l’image et la gloire de Dieu, comme le prouvent les paroles mêmes qui le formulent: « L'homme, est-il dit, ne doit pas se couvrir la tête, parce qu'il est l'image et la gloire de Dieu ». Et, où se trouve cette image de Dieu, saint Paul encore nous le révèle en disant : « N'usez point de mensonge les uns envers les autres; dépouillez le vieil homme avec ses oeuvres, et revêtez-vous du nouveau, qui se renouvelle pour connaître Dieu selon l'image de celui qui l'a créé8 ».

Peut-on douter que ce renouvellement s'opère dans l'âme? Si l'on en doutait encore, qu'on écoute un oracle encore plus exprès «Selon la vérité de Jésus, vous devez déposer le vieil homme quant à son ancienne conduite, l'homme qui se corrompt suivant ses passions d'erreur. Au contraire, renouvelez-vous dans l'intérieur de votre âme, et revêtez-vous de l'homme nouveau qui a été créé selon Dieu9 ». — Eh quoi, les femmes n'ont-elles rien à prétendre à ce renouvellement de l'âme, de cette partie où se trouve l'image de Dieu? Qui oserait le dire? Toutefois leur sexe physique ne porte point le trait et le signe de cette image : aussi on leur commande d'être voilées. Elles sont femmes, et par là même, elles représentent plutôt cette partie de nous-mêmes qu'on peut appeler concupiscentielle, qui doit être sous l'empire de l'âme, comme celle-ci doit être elle-même soumise à Dieu dans toute vie parfaite et bien réglée.

Ainsi, dans un seul et même homme, il y a l'âme et la concupiscence ; l'une qui conduit, l'autre qui est conduite; l'une qui commande, l'autre qui obéit : la différence des sexes en deux personnes humaines, l'homme et la femme, reproduit aussi ce double trait. Tel est le mystère qui fait dire à l'Apôtre que l'homme ne doit point se voiler la tête, et que la femme doit porter le voile. Car l'âme s'élève avec d'autant plus de gloire vers les régions supérieures, que vous mettez plus de force à arracher la concupiscence loin des basses régions; et un jour arrive enfin où l'homme tout entier; avec ce corps même aujourd'hui mortel et si fragile, se revêt, par la résurrection dernière, d'incorruptibilité et d'immortalité; et, dès lors, la mort est ensevelie dans sa victoire10.


  1. Matt. XIX, 12.  ↩

  2. Psal. I, 1.  ↩

  3. I Cor. VII, 7. ↩

  4. I Cor. XIII, 11.  ↩

  5. Ephes. IV, 13, 14.  ↩

  6. Galat. III, 27, 28.  ↩

  7. II Cor. IV, 16. ↩

  8. Coloss. III, 9, 10.  ↩

  9. Ephes. IV, 21-24. ↩

  10. I Cor. XV, 54. ↩

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