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Werke Augustinus von Hippo (354-430) De Civitate Dei

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La cité de dieu

CHAPITRE III.

LES ENNEMIS DE DIEU NE LE SONT POINT PAR LEUR NATURE, MAIS PAR LEUR VOLONTÉ.

L’Ecriture appelle ennemis de Dieu ceux qui s’opposent à son empire, non par leur nature, mais par leurs vices; or, ce n’est point à Dieu qu’ils nuisent, mais à eux-mêmes. Car ils sont ses ennemis par la volonté de lui résister, non par le pouvoir d’y réussir. Dieu, en effet, est immuable et par conséquent inaccessible à toute dégradation. Ainsi donc le vice qui fait qu’on résiste à Dieu est un mal, non pour Dieu, mais pour ceux qu’on appelle ses ennemis. Et pourquoi cela, sinon parce que ce vice corrompt en eux un bien, savoir le bien de leur nature? Ce n’est donc pas la nature, mais le vice qui est contraire à Dieu. Ce qui est mal, en effet, est contraire au bien. Or, qui niera que Dieu ne soit le souverain bien? Le vice est donc contraire à Dieu, comme le mal au bien. Cette nature, que le vice a corrompue, est aussi un bien sans doute, et, par conséquent, le vice est absolument contraire à ce bien; mais voici la différence:

s’il est contraire à Dieu, c’est seulement comme mal, tandis qu’il est contraire doublement à la nature corrompue, comme mal et comme chose nuisible. Le mal, en effet, ne peut nuire à Dieu; il n’atteint que les natures muables et corruptibles, dont la bonté est encore attestée par leurs vices mêmes ; car si elles n’étaient pas bonnes, leurs vices ne pourraient leur être nuisibles. Comment leur nuisent-ils, en effet? n’est-ce pas en leur ôtant leur intégrité, leur beauté, leur santé, leur vertu, en un mot tous ces biens de la nature que le vice a coutume de détruire ou de diminuer? Supposez qu’elles ne renfermassent aucun bien, alors le vice, ne leur ôtant rien, ne leur nuirait pas, et partant, il ne serait plus un vice; car il est de l’essence du vice d’être nuisible. D’où il suit que le vice, bien qu’il ne puisse nuire au bien immuable, ne peut nuire cependant qu’à ce qui renferme quelque bien, le vice ne pouvant être qu’où il nuit. Dans ce sens, on peut dire encore qu’il est également impossible au vice d’être dans le souverain bien et d’être ailleurs que dans un bien. Il n’y a donc que le bien qui puisse être seul quelque part; le mal, en soi, n’existe pas. En effet, ces natures mêmes qui ont été corrompues par le vice d’une mauvaise volonté elles sont mauvaises, à la vérité, en tant que corrompues, mais, en tant que natures, elles sont bonnes. Et quand une de ces natures corrompues est punie, outre ce qu’elle renferme de bien, en tant que nature, il y a encore en elle cela de bien qu’elle n’est pas impunie1. La punition est juste, en effet, et tout ce qui est juste est un bien. Nul ne porte la peine des vices naturels, mais seulement des volontaires, car le vice môme, qui par le progrès de l’habitude est devenu comme naturel, a son principe dans la volonté. Il est entendu que nous ne parlons en ce moment que des vices de cette créature raisonnable où brille la lumière intelligible qui fait discerner le juste et l’injuste.


  1. C’est la propre doctrine de Platon, particulièrement développée dans le Gorgias. ↩

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De civitate Dei (CCSL)

Caput III: De inimicis dei non per naturam, sed per contrariam uoluntatem, quae cum ipsis nocet, bonae utique naturae nocet, quia uitium, si non nocet, non est.

Dicuntur autem in scripturis inimici dei, qui non natura, sed uitiis aduersantur eius imperio, nihil ei ualentes nocere, sed sibi. inimici enim sunt resistendi uoluntate, non potestate laedendi. deus namque inmutabilis est et omni modo incorruptibilis. idcirco uitium, quo resistunt deo qui eius appellantur inimici, non est deo, sed ipsis malum, neque hoc ob aliud, nisi quia corrumpit in eis naturae bonum. natura igitur contraria non est deo sed uitium, quia malum contrarium est bono. quis autem neget deum summe bonum? uitium ergo contrarium est deo, tamquam malum bono. porro autem bonum est et natura quam uitiat; unde et huic bono utique contrarium est; sed deo tantummodo tamquam bono malum, naturae uero, quam uitiat, non tantum malum, sed etiam noxium. nulla quippe mala deo noxia sed mutabilibus corruptibilibus que naturis, bonis tamen ipsorum quoque testimonio uitiorum. si enim bonae non essent, eis uitia nocere non possent. nam quid eis nocendo faciunt, nisi adimunt integritatem pulchritudinem, salutem uirtutem et quidquid boni naturae per uitium detrahi siue minui consueuit? quod si omnino desit, nihil boni adimendo non nocet ac per hoc nec uitium est. nam esse uitium et non nocere non potest. unde colligitur, quamuis non possit uitium nocere incommutabili bono, non tamen posse nocere nisi bono, quia non inest, nisi ubi nocet. hoc etiam isto modo dici potest, uitium esse nec in summo posse bono nec nisi in aliquo bono. sola ergo bona alicubi esse possunt, sola mala nusquam; quoniam naturae etiam illae, quae ex malae uoluntatis initio uitiatae sunt, in quantum uitiosae sunt, malae sunt, in quantum autem naturae sunt, bonae sunt. et cum in poenis est natura uitiosa, excepto eo, quod natura est, etiam hoc ibi bonum est, quod inpunita non est. hoc enim est iustum et omne iustum procul dubio bonum. non enim quisquam de uitiis naturalibus, sed de uoluntariis poenas luit. nam etiam quod uitium consuetudine nimioue progressu roboratum uelut naturaliter inoleuit, a uoluntate sumpsit exordium. de uitiis quippe nunc loquimur eius naturae, cui mens inest capax intellegibilis lucis, qua discernitur iustum ab iniusto.

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