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La cité de dieu
CHAPITRE IX.
DU BON USAGE QUE LES GENS DE BIEN FONT DES PASSIONS.
Voilà ce que les Stoïciens peuvent dire; mais nous avons déjà répondu là-dessus à ces philosophes au neuvième livre de cet ouvrage1, Où nous avons montré que ce n’est qu’une question de nom-et qu’ils sont plus amoureux de la dispute que de la vérité. Parmi nous, selon la divine Ecriture et la saine doctrine, les citoyens de la sainte Cité de Dieu qui vivent selon Dieu dans le pèlerinage de cette vie, craignent, désirent, s’affligent et se réjouissent; et comme leur amour est pur, toutes ces passions sont en eux innocentes. Ils craignent les supplices éternels et désirent l’immortalité bienheureuse. Ils s’affligent, parce qu’ils soupirent encore intérieurement dans l’attente de l’adoption divine, qui aura lieu lorsqu’ils seront délivrés de leurs corps2. Ils se réjouissent en espérance, parce que cette parole s’accomplira, qui annonce que « la mort sera absorbée dans la victoire3 ». Bien plus, ils craignent de fléchir; ils désirent de persévérer; ils s’affligent de leurs péchés; ils se réjouissent de leurs bonnes oeuvres. Ils craignent de pécher, parce qu’ils entendent que « la charité se refroidira en plusieurs, quand ils verront le vice triompher4 » . Ils désirent de persévérer, parce qu’il est écrit « qu’il n’y aura de sauvé que celui qui persévérera jusqu’à la fin5 ». Ils s’affligent de leurs péchés, parce qu’il est dit : « Si nous nous prétendons exempts de tout péché, nous nous abusons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous6 ». Ils se réjouissent de leurs bonnes oeuvres, parce que saint Paul leur dit: « Dieu aime celui qui donne avec joie7 ». D’ailleurs, selon qu’ils sont faibles ou forts, ils craignent ou désirent d’être tentés, et s’affligent ou se réjouissent de leurs tentations. Ils craignent d’être tentés, à cause de cette parole : « Si quelqu’un tombe par surprise en quelque péché, vous autres qui êtes spirituels, ayez soin de l’en reprendre avec douceur, dans la crainte d’être tentés comme lui8 ». Ils désirent d’être tentés, parce qu’ils entendent un homme fort de la Cité de Dieu, qui dit: « Eprouvez-moi, Seigneur, et me tentez, brûlez mes reins et mon cœur9 ». Ils s’effrayent dans les tentations, parce qu’ils voient saint Pierre pleurer10. Ils se réjouissent dans les tentations, parce qu’ils entendent cette parole de saint Jacques: « N’ayez jamais plus de joie, mes frères, que lorsque vous êtes attaqués de plusieurs tentations11 ?
Or, ils n’e sont pas seulement touchés de ces mouvements pour eux-mêmes, mais aussi pour ceux dont ils désirent la délivrance et craignent la perte, et dont la perte ou la délivrance les afflige ou les réjouit. Pour ne par. 1er maintenant que de ce grand homme qui se glorifie de ses infirmités12, de ce docteur des nations qui a plus travaillé que tous les autres Apôtres13 et qui a instruit ceux de son temps et toute la postérité par ses admirables Epîtres, du bienheureux saint Paul, de ce brave athlète de Jésus-Christ, formé par lui14, oint par lui, crucifié avec lui15, glorieux en lui, combattant vaillamment sur le théâtre de ce monde à la vue des anges et des hommes16, et s’avançant à grands pas dans la carrière pour remporter le prix de la lutte17, qui ne serait ravi de le contempler des yeux de la foi, se réjouissant avec ceux qui se réjouissent, pleurant avec ceux qui pleurent18, ayant à soutenir des combats au dehors et des frayeurs au dedans19, souhaitant de mourir et d’être avec Jésus-Christ20, désirant de voir les Romains, pour, amasser du fruit parmi eux, comme il avait fait parmi les autres nations21, ayant pour les Corinthiens une sainte jalousie qui lui fait appréhender qu’ils ne se laissent séduire et qu’ils ne s’écartent de l’amour chaste qu’ils avaient pour Jésus-Christ22, touché pour les Juifs d’une tristesse profonde et d’une douleur continuelle qui le pénètre jusqu’au cœur23, de ce qu’ignorant la justice dont Dieu est auteur, et voulant établir leur propre justice, ils n’étaient point soumis à Dieu24, saisi enfin d’une profonde tristesse au point d’éclater en gémissements et en plaintes au sujet de quelques-uns qui, après être tombés dans de grands désordres, n’en faisaient point pénitence25 ?
Si l’on doit appeler vices ces mouvements qui naissent de l’amour de la vertu et de la charité, il ne reste plus que d’appeler vertus les affections qui sont réellement des vices. Mais puisque ces mouvements suivent la droite raison, étant dirigés où il faut, qui oserait alors les appeler des maladies de l’âme ou des passions vicieuses? Aussi Notre-Seigneur, qui a daigné vivre ici-bas revêtu de la forme d’esclave, mais sans aucun péché, a fait usage des affections, lorsqu’il a cru le devoir faire. Comme il avait véritablement un corps et une âme, il avait aussi de véritables passions. Lors donc qu’il fut touché d’une tristesse mêlée d’indignation26, en voyant l’endurcissement des Juifs, et que, dans une-autre occasion, il dit: «Je me réjouis pour l’amour de vous de ce que je n’étais pas là, afin que vous croyiez27 »; quand, avant de ressusciter Lazare, il pleura28, quand il désira ardemment de manger la pâque avec ses disciples29, quand enfin son âme fut triste jusqu’à la mort aux approches de sa passion30 nous ne devons point douter que toutes ces choses ne se soient effectivement passées en lui. Il s’est revêtu de ces passions quand il lui a plu pour l’accomplissement de ses desseins, comme il s’est fait homme quand il a voulu.
Mais quelque bon usage qu’on puisse faire des passions, il n’en faut pas moins reconnaître que nous ne les éprouverons point dans l’autre vie, et qu’en celle-ci elles nous emportent souvent plus loin que nous ne voudrions; ce qui fait que nous pleurons même quelquefois malgré nous, dans une effusion d’ailleurs innocente et toute de charité. C’est en nous une suite de notre condition faible et mortelle; mais il n’en était pas ainsi de Notre-Seigneur Jésus-Christ, qui était maître de toutes ces faiblesses. Tant que nous sommes dans ce corps fragile, ce serait un défaut d’être exempt de toute passion; car l’Apôtre blâme et déteste certaines personnes qu’il accuse d’être sans amitié31 . Le Psalmiste de même condamne ceux dont il dit: « J’ai attendu quelqu’un qui « prendrait part à mon affliction, et personne n’est venu32 ». En effet, n’avoir aucun sentiment de douleur, tandis que nous sommes dans ce lieu de misère, c’est, comme le disait un écrivain profane33, un état que nous ne saurions acheter qu’au prix d’une merveilleuse stupidité. Voilà pourquoi ce que les Grecs appellent apathie34, mot qui ne pourrait se traduire que par impassibilité, c’est-à-dire cet état de l’âme dans lequel elle n’est sujette à aucune passion qui la trouble et qui soit contraire à la raison, est assurément une bonne chose et très-souhaitable, mais qui n’est pas de cette vie. Ecoutez, en effet, non pas un homme vulgaire, mais un des plus saints et des plus parfaits, qui a dit: « Si nous nous prétendons exempts de tout péché, nous nous abusons nous-mêmes, et la vérité n’est point en nous35 ». Cette apathie n’existera donc en vérité que quand l’homme sera affranchi de tout péché. Il suffit maintenant de vivre sans crime, et quiconque croit vivre sans péché éloigne de lui moins le péché que le pardon. Si donc l’apathie consiste à n’être touché de rien, qui ne voit que cette insensibilité est pire que tous les vices? On peut fort bien dire, il est vrai, que la parfaite béatitude dont nous espérons jouir en l’autre vie sera exempte de crainte et de tristesse; mais qui peut soutenir avec quelque ombre de raison que l’amour et la joie en seront bannis? Si par cette apathie on entend un état entièrement exempt de crainte et de douleur, il faut fuir cet état en cette vie, si nous voulons bien vivre, c’est-à-dire vivre selon Dieu; mais pour l’autre, où l’on nous promet une félicité éternelle, la crainte n’y entrera pas.
Cette crainte, en effet, dont saint Jean dit: « La crainte ne se trouve point avec la charité; car la charité parfaite bannit la crainte, parce que la crainte est pénible36 » ; cette crainte, dis-je, n’est pas du genre de celle qui faisait redouter à saint Paul que les Corinthiens ne se laissassent surprendre aux artifices du serpent37, attendu que la charité est susceptible de cette crainte, ou, pour mieux dire, il n’y a que la charité qui en soit capable; mais elle est du genre de celle dont parle ce même Apôtre quand il dit : « Vous n’avez point reçu l’esprit de servitude pour vivre encore dans la crainte38 ». Quant à cette crainte chaste « qui demeure dans le siècle du siècle39 », si elle demeure dans le siècle à venir (et comment entendre autrement le siècle du siècle ?), ce ne sera pas une crainte qui nous donne appréhension du mal, mais une crainte qui nous affermira dans un bien que nous ne pourrons perdre. Lorsque l’amour du bien acquis est immuable, on est en quelque sorte assuré contre l’appréhension de tout mal. En effet, cette crainte chaste dont parle le Prophète signifie cette volonté par laquelle nous répugnerons nécessairement au péché, en sorte que nous éviterons le péché avec cette tranquillité qui accompagne un amour parfait, et non avec les inquiétudes qui sont maintenant des suites de notre infirmité. Que si toute sorte de crainte est incompatible avec cet état heureux où nous serons entièrement assurés de notre bonheur, il faut entendre cette parole de l’Ecriture: « La crainte chaste du Seigneur qui demeure dans le siècle du siècle », au même sens que celle-ci: « La patience des pauvres ne périra jamais40 » non que la patience doive être réellement éternelle, puisqu’elle n’est nécessaire qu’où il y a des maux à souffrir, mais le bien qu’on acquiert par la patience sera éternel, au même sens peut-être où l’Ecriture dit que la crainte chaste demeurera dans le siècle du siècle, parce que la récompense en sera éternelle.
Ainsi, puisqu’il faut mener une bonne vie pour arriver à la vie bienheureuse, concluons que toutes les affections sont bonnes en ceux qui vivent bien, et mauvaises dans les autres. Mais dans cette vie bienheureuse et éternelle, l’amour et la joie ne seront pas seulement bons, mais assurés, et il n’y aura ni crainte ni douleur. Par là, on voit déjà en quelque façon quels doivent être dans ce pèlerinage les membres de la Cité de Dieu qui vivent selon l’esprit et non selon la chair, c’est-à-dire selon Dieu et non selon l’homme, et quels ils seront un jour dans cette immortalité à laquelle ils aspirent. Mais pour ceux de l’autre Cité, c’est-à-dire pour la société des impies qui ne vivent pas selon Dieu, mais selon l’homme, et qui embrassent la doctrine des hommes et des démons dans le culte d’une fausse divinité et dans le mépris de la véritable, ils sont tourmentés de ces passions comme d’autant de maladies, et si quelques-uns semblent les modérer, on les voit enflés d’un orgueil impie, d’autant plus monstrueux qu’ils en ont moins le sentiment. En se haussant jusqu’à cet excès de vanité de n’être touchés d’aucune passion, non pas même de celle de la gloire, ils ont plutôt perdu toute humanité qu’ils n’ont acquis une tranquillité véritable. Une âme n’est pas droite pour être inflexible, et l’insensibilité n’est pas la santé.
-
Chap. 4, 5. ↩
-
Rom. VIII, 23. ↩
-
I Cor. XV, 54. ↩
-
Matth. XXIV, 12. ↩
-
Ibid. X, 22. ↩
-
I Jean, I, 8. ↩
-
II Cor. IX, 7. ↩
-
Galat. VI, 1. ↩
-
Ps. XXV, 11. ↩
-
Matth. XXVI, 75. ↩
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Jac. I, 2. ↩
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II Cor. XII, 5. ↩
-
I Cor. XV, 10. ↩
-
Galat. I, 12. ↩
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Ibid. 19. ↩
-
I Cor. IV, 9. ↩
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Philipp. III, 14. ↩
-
Rom. XII, 15. ↩
-
II Cor. VII, 5. ↩
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Philipp. I, 23. ↩
-
Rom. I, 11, 13. ↩
-
II Cor. XI, 2, 3. ↩
-
Rom.IX, 2. ↩
-
Ibid. X,3. ↩
-
II Cor. XII, 21. ↩
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Marc, III, 5. ↩
-
Jean, XI, 15. ↩
-
Ibid. 35. ↩
-
Luc, XXII, 15. ↩
-
Matth. XXVI, 38. ↩
-
Rom. I, 31. ↩
-
Ps. LXVIII, 21. ↩
-
Cet écrivain est Crantor, philosophe de l’école de Platon. Voyez les Tusculanes (lib. III, cap. 6). ↩
-
Sur l’apateia stoïcienne, voyez Sénèque, Lettres, IX. ↩
-
Jean, I, 8. ↩
-
Jean VI, 18. ↩
-
II Cor. XI, 3 . ↩
-
Rom. VIII, 15 . ↩
-
Ps. XVIII, 10. ↩
-
Ps. IX, 19. ↩
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Zweiundzwanzig Bücher über den Gottesstaat (BKV)
9. Im Leben der Gerechten haben die Gemütserregungen eine Stelle, aber sie sind auf das rechte Ziel gerichtet.
Indes haben wir uns mit den genannten Philosophen über die Frage der Gemütserregungen schon auseinandergesetzt im neunten Buch1 und darauf hingewiesen, daß es ihnen mehr um Worte als um die Sache und mehr um Rechthaberei als um die Wahrheit zu tun sei. Bei uns dagegen kennen die auf der irdischen Wanderschaft gottgemäß lebenden Bürger der heiligen Stadt Gottes in Band 16, S. 759Übereinstimmung mit der Heiligen Schrift und der gesunden Lehre alle diese Regungen, Furcht, Begierde, Schmerz, Freude, und weil ihre Liebe auf das rechte Ziel gerichtet ist, so sind bei ihnen auch alle diese Regungen in der rechten Ordnung. Sie fürchten die ewige Strafe und begehren nach dem ewigen Leben; sie empfinden Schmerz in der Gegenwart, weil2 sie in sich selbst noch erseufzen, die Annahme an Kindesstatt, die Erlösung ihres Leibes, erst noch erwartend; sie freuen sich in Hoffnung, weil3„erfüllt werden wird das Wort, das geschrieben steht: Verschlungen ist der Tod vom Siege“. Weiter fürchten sie zu sündigen, begehren auszuharren, fühlen Schmerz ob ihrer Sünden, freuen sich an guten Werken. Die Furcht zu sündigen schöpfen sie aus dem Wort4: „Weil die Ungerechtigkeit Überhand nimmt, wird die Liebe bei vielen erkalten“, und das Verlangen auszuharren aus dem Wort5: „Wer ausharrt bis ans Ende, der wird selig werden“, und den Schmerz ob ihrer Sünden aus dem Wort6: „Wenn wir sagen, wir hätten keine Sünde, so betrügen wir uns selbst, und die Wahrheit ist nicht in uns“, und die Freude an guten Werken aus dem Wort7: „Einen freudigen Geber liebt Gott“, Weiter — je nach ihrer inneren Schwäche oder Stärke — fürchten sie versucht zu werden oder verlangen danach; sind betrübt in Versuchungen oder freuen sich in solchen. Ihre Furcht schöpfen sie aus dem Wort8: „Wenn einer von irgendeiner Sünde übereilt worden sein sollte, so überweiset ihr, die ihr geistlich seid, einen solchen im Geiste der Sanftmut, und hab acht, daß nicht auch du versucht wirst“ ; und ihr Verlangen, versucht zu werden, aus dem Worte, das ein Held des Gottesstaates spricht9: „Prüfe mich, Herr, und versuche mich, erforsche mit Feuer meine Nieren und mein Herz“; und den Schmerz in Versuchungen aus dem Beispiel des weinenden Petrus, und die Freude in solchen aus den Worten des Jakobus10: „Erachtet es als eitel Freude, Band 16, S. 760meine Brüder, wenn ihr in mancherlei Versuchungen fallet“.
Und nicht nur um ihrer selbst willen geben sie sich solchen Regungen hin, sondern auch um anderer willen, deren Erlösung sie wünschen, deren Untergang sie fürchten, und über deren Untergang sie betrübt sind, über deren Rettung sie sich freuen. Einen vor allem wollen wir nennen, die wir von den Heiden her in die Kirche Christi gekommen sind, den Lehrer der Heiden im Glauben und in der Wahrheit, den vortrefflichen Helden, der sich seiner Schwachheiten rühmt11, ihn, der mehr als alle seine Mitapostel gearbeitet12 und durch zahlreiche Briefe die Völker Gottes belehrt hat, nicht bloß die, die er vor Augen sah, sondern auch die, die er im Geiste vorhersah. Auf diesen Mann, den Kämpen Christi, der, von ihm belehrt13, aus ihm gesalbt14, mit ihm gekreuzigt15, in ihm glorreich, auf der Schaubühne dieser Welt, wo er für Engel und Menschen zum Schauspiel ward16, den großen Kampf gesetzmäßig17 gekämpft18 und nach dem Siegespreis der von oben erhaltenen Berufung gerungen hat dem entgegen, was vor ihm lag19, auf ihn, sage ich, schauen die Bürger des Gottesstaates und sehen ihn mit Entzücken sich freuen mit den Fröhlichen und weinen mit den Weinenden20, nach außen in Kämpfen, innen in Furcht21, voll Sehnsucht, aufgelöst und mit Christus zu sein22, voll Verlangen, die Römer zu sehen, um auch bei ihnen einige Frucht zu gewinnen23, eifernd für die Korinther und aus Eifersucht fürchtend, es möchten ihre Gemüter verführt werden zum Abfall von der Keuschheit, die in Christus ist24, in großer Traurigkeit und beständigem Schmerz in seinem Herzen25 über die Israeliten, daß sie die Gerechtigkeit Gottes nicht erkennen und ihre eigene aufzurichten Band 16, S. 761suchen und so der Gerechtigkeit Gottes nicht untergeben sind26; nicht nur seinen Schmerz, sondern selbst seine Trauer bekennend über solche, die vorher gesündigt und nicht Buße getan haben über ihre Unlauterkeit und Unzucht27.
Sind derlei Regungen und Leidenschaften, hervorgehend aus der Liebe zum Guten und aus heiliger Zuneigung, Laster zu nennen, gut, so nenne man die wahren Laster Tugenden. Aber da diese Leidenschaften, indem sie in Tätigkeit treten, wo es am Platz ist, der rechten Vernunft folgen, wie dürfte man sie doch Krankheiten (der Seele) oder schlechte Leidenschaften nennen? Daher hat auch der Herr selber, der völlig sündelos war, während seines Erdenwallens in Knechtsgestalt sie walten lassen, wo er es für recht hielt. Und echt war die menschliche Gemütsbewegung bei ihm, der einen wirklichen Menschenleib und einen wirklichen Menschengeist an sich trug. Wenn also von ihm im Evangelium berichtet wird, daß er sich über die Herzenshärte der Juden zornig betrübte28, daß er sagte29: „Ich freue mich um euretwillen, damit ihr glaubet“, daß er bei der Auferweckung des Lazarus Tränen vergoß30, daß er sehnliches Verlangen trug, mit seinen Jüngern das Osterlamm zu essen31, daß seine Seele beim Herannahen des Leidens traurig war32, so ist das natürlich nicht falsch berichtet. Vielmehr hat er solchen Regungen aus bestimmten Rücksichten Eingang verstattet in seinem menschlichen Gemüte, wenn er wollte, so gut wie er Mensch geworden ist, da er wollte.
Indes – das muß man zugeben – gehören derlei Regungen, und zwar auch die rechten und gottgemäßen, ausschließlich dem irdischen Leben an, nicht dem künftigen, das wir erhoffen, und oft genug müssen wir sie auch gegen unsern Willen über uns ergehen lassen. So kommt es vor, daß wir weinen, wo wir nicht wollen — ich meine natürlich hier nicht aus sündiger Begier, sondern aus rechter Liebe. Bei uns sind also diese Band 16, S. 762Regungen Ausdruck der Schwäche, wie sie in der Menschennatur liegt; nicht so aber bei dem Herrn Jesus, der auch die Schwäche in seiner Gewalt hatte. Immerhin würden wir nicht einmal recht leben, wenn wir deren gar keine hätten, solang wir das irdische Leben mit seinen Schwächen zu führen haben. Wo der Apostel wider gewisse Leute Tadel und verdammendes Urteil ausspricht, nennt er auch als einen ihrer Fehler, daß sie „ohne Gemütserregung“ seien33. Auch der heilige Psalm sagt in vorwurfsvollem Tone34: „Ich wartete, ob einer mittrauere, und es fand sich keiner“. Völlige Unempfindlichkeit gegen den Schmerz während unseres Verweilens an dieser Stätte des Elends kann in der Tat, wie auch einer von den Gelehrten dieser Welt empfand und aussprach35, „nur sehr teuer erkauft werden, nur um den Preis seelischer Gefühllosigkeit und körperlicher Stumpfheit“. Was also die Griechen ἀπάθεια nennen36, das ist etwas sehr Schönes und Wünschenswertes, wenn es dahin zu verstehen ist (man gebraucht das Wort nämlich von einem geistigen, nicht von einem körperlichen Zustand), daß man frei von solchen Leidenschaften leben soll, die im Gegensatz zur Vernunft auftreten und den Geist verwirren, aber es ist nicht einmal in diesem Sinne dem irdischen Leben beschieden. Nehmen doch gerade die frömmsten, gerechtesten, heiligsten Menschen, nicht etwa die Dutzendmenschen, das Wort für sich in Anspruch37: „Wenn wir sagen, wir hätten keine Sünde, so betrügen wir uns selbst, und die Wahrheit ist nicht in uns“. Also dann wird eine derartige ἀπάθεια vorhanden sein, wenn sich im Menschen keine Sünde finden wird. Einstweilen jedoch lebt man gut genug, « wenn » ohne schweren Fehl; wer dagegen ohne Sünde zu leben vermeint, bringt damit die Sünde nicht weg, sondern beraubt sich so der Verzeihung. Ist aber ἀπάθεια dahin zu verstehen, daß eine Leidenschaft an Band 16, S. 763den Geist überhaupt nicht herankommen kann, so ist sie ja der reinste Stumpfsinn, schlimmer als alle Gebrechen miteinander. Die vollkommene Glückseligkeit schließt also, so könnte man etwa sagen, wohl den Stachel der Furcht und jegliche Traurigkeit aus, aber daß es dort keine Liebe und keine Freude geben werde, kann man nur in offenbarem Widerspruch mit der Wahrheit behaupten. Ist endlich ἀπάθεια ein Zustand, worin keine Furcht schreckt und kein Leid quält, so muß man sich im gegenwärtigen Leben vor ihr hüten, wenn man recht, d. i. gottgemäß leben will; im jenseitigen glückseligen Leben allerdings, dem ewige Dauer verheißen ist, ist diese Art von ἀπάθεια ohne Einschränkung zu erhoffen. Denn die Furcht, von der der Apostel Johannes sagt38: „Furcht ist nicht in der Liebe, sondern die vollkommene Liebe treibt die Furcht aus, denn die Furcht hat Pein; wer aber Furcht hat, ist nicht vollkommen in der Liebe“, diese Furcht ist von anderer Art als die des Apostels Paulus, die Korinther möchten durch die List der Schlange verführt werden39. Eine solche Furcht nämlich, wie Paulus da meint, ist der Liebe eigen, ja ihr allein eigen, dagegen die Furcht, von der Johannes spricht, gehört einer Art an, die mit der Liebe nichts gemein hat und von der der Apostel Paulus seinerseits sagt40: „Denn nicht habt ihr empfangen den Geist der Knechtschaft, um euch wiederum zu fürchten“. Die keusche Furcht jedoch, die in die Weltzeit der Weltzeiten fortdauert41, ist, wenn sie in der künftigen Weltzeit ebenfalls statthat (und anders kann man das Fortdauern in die Weltzeit der Weltzeiten kaum auffassen), nicht die Furcht, die vor einem Übel erschrickt, das eintreten kann, sondern eine Furcht, die festhält an einem Gute, das man nicht verlieren kann. Denn wo die Liebe zu dem erreichten Gut unwandelbar ist, da ist ohne Frage die Furcht vor dem Übel, das es zu meiden gilt, sozusagen sorglos. Unter keuscher Liebe versteht man eben die Willensrichtung, kraft deren es für uns eine Band 16, S. 764Notwendigkeit sein wird, nicht sündigen zu wollen und die Sünde zu meiden aus dem sicheren Gefühl des Besitzes der Liebe, nicht aus Besorgnis, unsere Schwäche möchte uns etwa in Sünden fallen lassen. Oder aber es kann überhaupt keine Art von Furcht statthaben in jener völligen Sicherheit immerwährender glückseliger Freuden, und dann ist der Ausspruch: „Die Furcht des Herrn dauert fort in die Weltzeit der Weltzeiten“ in demselben Sinne zu verstehen, in dem es heißt42: „Die Geduld der Armen wird nicht verloren sein in Ewigkeit“. Denn die Geduld als solche wird auch nicht ewig fortdauern, weil sie nur da nötig ist, wo Übel zu ertragen sind; sondern ewig wird das fortdauern, wohin man gelangt durch Geduld. Und so mag es wohl deshalb von der keuschen Furcht heißen, daß sie fortdauere in die Weltzeit der Weltzeiten, weil das fortdauern wird, wohin die Furcht als solche geleitet.
Die Sache verhält sich also so: man muß ein rechtschaffenes Leben führen, um zum glückseligen Leben zu gelangen, und bei rechtschaffener Lebensführung sind alle jene Gemütserregungen auf das rechte Ziel gerichtet, bei verkehrter sind sie verkehrt. Das glückselige und zugleich ewige Leben aber wird zwar die Liebe in sich schließen und die Freude, beides nicht bloß auf das rechte Ziel gerichtet, sondern auch gesichert, nicht aber Furcht und Schmerz. Daraus wird schon einigermaßen klar, wie sich die Bürger des Gottesstaates, indem sie nach dem Geiste, nicht nach dem Fleische wandeln, d. i. gottgemäß, nicht nach dem Menschen, auf der irdischen Pilgerschaft verhalten sollen und wie sie in jener Unsterblichkeit, nach der sie trachten, beschaffen sein werden. Der Staat oder die Genossenschaft der nicht gottgemäß, sondern nach dem Menschen wandelnden Gottlosen dagegen, die eben infolge der Verehrung einer falschen und der Verachtung der wahren Gottheit Menschenlehren anhangen oder Lehren der Dämonen, er wird von den bezeichneten verkehrten Gemütserregungen geschüttelt wie von Fieberschauern und Stürmen. Und finden sich Bürger darin, die solche Regungen zu Band 16, S. 765zügeln und zu mäßigen scheinen, so sind sie in ihrer Gottlosigkeit so hochmütig und stolz, daß sie eben durch ihre Mäßigung reichlich an Dünkel zusetzen, was sie sich an Leiden ersparen. Und wenn manche etwa — selten ist solcher Aberwitz, aber um so unnatürlicher — das an sich besonders hochschätzen, daß sie von gar keiner Gemütsbewegung gehoben und angestachelt oder gebeugt und niedergedrückt werden, ach, so haben sie ihre ganze Menschlichkeit eingebüßt, ohne doch wahre Ruhe des Gemütes zu gewinnen. Unbeweglich ist noch nicht ohne weiters recht beschaffen, und gefühllos nicht auch schon gesund.
-
Oben IX 4, 5. ↩
-
Vgl. Röm. 8, 23. ↩
-
1 Kor. 15, 54. ↩
-
Matth. 24. 12. ↩
-
Ebd. 10, 22. ↩
-
1 Joh. 1, 8. ↩
-
2 Kor. 9, 7. ↩
-
Gal. 6, 1. ↩
-
Ps. 25, 2. ↩
-
Jak. 1, 2. ↩
-
2 Kor. 12, 5. ↩
-
1 Kor. 15, 10. ↩
-
Gal. 1, 12. ↩
-
2 Kor. 1, 21. ↩
-
Gal. 2, 19. ↩
-
1 Kor. 4, 9. ↩
-
2 Tim. 2, 5. ↩
-
Ebd. 4, 7. ↩
-
Phil. 3, 13 f. ↩
-
Röm. 12, 15. ↩
-
2 Kor. 7, 5. ↩
-
Phil. 1, 23. ↩
-
Röm. 1, 11; 13. ↩
-
2 Kor. 11, 2 f. ↩
-
Röm. 9, 2. ↩
-
Röm. 10, 3. ↩
-
2 Kor. 12, 21. ↩
-
Mark. 3, 5. ↩
-
Joh. 11, 15. ↩
-
Ebd. 11, 35. ↩
-
Luk. 22, 15. ↩
-
Matth. 26, 38. ↩
-
Röm. 1, 31. ↩
-
Ps. 68, 21. ↩
-
Cicero, Tusc. 3, 6. ↩
-
impassibilitas im Lateinischen, wenn die Sprache das Wort hätte ↩
-
1 Joh. 1, 8. ↩
-
1 Joh. 4, 18. ↩
-
2 Kor. 11, 3. ↩
-
Röm. 8, 15. ↩
-
Ps. 18, 10. ↩
-
Ps. 9, 19. ↩