CHAPITRE XLIII. CONCLUSION.
49. Cette vision surnaturelle n'a pas de plus grands ennemis que ces fantômes que notre imagination se crée par le moyen des sens. Prenons donc en horreur cette hérésie, qui, se faisant l'esclave de ces fantômes, jette comme une masse informe et répand la substance divine à travers l'espace, cet espace fût-il infini, et la mutile ensuite sur un point, afin d'y trouver une place pour le mal. Pour comble d'aveuglement, cette hérésie ne saurait comprendre que le mal n'est pas une nature, mais qu'il est contre nature; de plus, comme il est des biens sans lesquels on ne peut concevoir l'existence d'aucune nature, par exemple l'espèce, la forme, l'harmonie des parties, ces hérétiques ont fait de tous ces biens comme autant d'ornements du mal, afin d'ensevelir le mal lui-même sous l'abondance du bien. Mais terminons ici ce livre : si Dieu nous en fait la grâce, nous aurons occasion, dans d'autres écrits, de réfuter toutes ces erreurs issues de l'orgueil et de la démence.
Traduction de M. BURLERAUX