Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
6.
Restat, ut rationem vos exhibere dicatis tam certam et invictam, ut per se ipsam declarata veritate nullam testis auctoritatem, nullam miraculi veritatem requirat. Quid dicitis? Quid profertis? Quam rationem, quam veritatem? Fabula illa est longa et vana, puerile ludibrium et muliebre avocamentum et aniculare deliramentum, continens initium truncum et medium putridum et finem ruinosum. Cum enim vobis ex eius initio dictum fuerit: Immortali, inuisibili, incorruptibili deo quid factura erat gens tenebrarum, si cum ea pugnare noluisset? Et de medio eius: Quomodo est incorruptibilis et incontaminabilis deus, cuius membra in pomis et oleribus manducando et digerendo conteritis, ut purgetis? p. 384,7 Et de fine eius: Quid fecit anima misera, ut in globo tenebrarum perpetuo vinculo puniatur, quae non suo vitio, sed alieno maculata deo suo deficiente mundari non potuit, quo mittente polluta est?, haesitantibus vobis et quid respondeatis non invenientibus conspiciuntur tam multi et tam grandes et tam pretiosi codices vestri et multum dolentur labores antiquariorum et saccelli miserorum et panis deceptorum. Si ergo nec scripturarum auctoritatis antiquitas nec miraculorum potestas nec morum sanitas nec rationis veritas vos asserit, abite confusi et redite confessi ipsum esse Christum omnium in se credentium salvatorem, cuius nomen et cuius ecclesiam ita exhibent praesentia tempora, sicut praeterita nuntiarunt, non per quemlibet de cavernosis latebris procedentem, sed quadam gente et quodam regno ad hoc propagato et instituto, ut ibi de illo cuncta figuris praenotarentur, quae nunc expressa rebus agnoscerentur, p. 384, 23 et ibi per prophetas praedicta scriberentur, quae nunc per apostolos praedicata praestarentur.
Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE VI. SYSTÈME ABSURDE DES MANICHÉENS, EXHORTATION A ENTRER DANS L'ÉGLISE.
Il ne vous reste plus qu'à présenter une raison, tellement certaine, dites-vous, tellement irréfutable, que la vérité s'en fait jour par elle-même, sans qu'il y ait besoin ni de l'appui des témoins ni de l'autorité des miracles. Que dites-vous donc? qu'enseignez-vous ? quelle est cette raison ? quelle est cette vérité? Une fable aussi longue que vaine, un jeu d'enfant, un caquet de femme, un conte de vieille : tronquée au commencement, putride au milieu, ruineuse à la fin. Quand, à propos du commencement, on vous demande ce qu'aurait fait le peuple des ténèbres au Dieu immortel, invisible, incorruptible, s'il avait refusé de combattre avec lui; quand, à propos du milieu, on vous demande comment peut être incorruptible, incapable de souillure, un Dieu dont vous mangez et digérez les membres dans les fruits et les légumes, et que vous broyez pour le purifier; quand, à propos de la fin, on vous demande ce qu'a fait une âme misérable, pour être punie d'une captivité perpétuelle dans un lieu de ténèbres, elle qui a été souillée par la faute d'un autre, et non par la sienne, et qui n'a pu se purifier, parce que son Dieu lui a manqué et l'a lui-même plongée dates le vice : quand on vous fait ces questions et que vous hésitez, et que vous ne savez que répondre, on repousse avec mépris vos livres si nombreux, si grands, si précieux, on déplore amèrement ces travaux d'antiquaires, ces misérables paperasses, ce pain mensonger. Si donc vous n'avez pour vous ni l'autorité des anciennes Ecritures, ni le pouvoir des miracles, ni la pureté des moeurs, ni l'appui de la raison, retirez-vous tout confus et revenez en confessant que le Christ est le Sauveur de tous ceux qui croient en lui ; car les temps présents nous montrent son nom et son Eglise comme les temps anciens nous les ont annoncés, non par quelque imposteur sorti d'un antre ténébreux, mais par, une nation particulière, par un royaume spécial, établi et maintenu pour prédire de lui en figures tout ce que les faits expriment aujourd'hui, et afin que les Prophètes écrivissent alors ce que les Apôtres nous prêchent comme des faits accomplis.