Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
7.
Testamento autem veteri, ubi quidam cibi carnium prohibentur, cur non sit contraria ista sententia, qua dicit apostolus: Omnia munda mundis et: Omnis creatura dei bona est, si possunt, intellegant hoc apostolum de ipsis dixisse naturis, illas autem litteras propter quasdam praefigurationes tempori congruentes animalia quaedam non natura, sed significatione immunda dixisse. p. 294,21 Itaque verbi gratia, si de porco et agno requiratur, utrumque natura mundum est, quia omnis creatura dei bona est; quadam vero significatione agnus mundus, porcus immundus est. Tamquam si stultum et sapientem diceres, utrumque hoc verbum natura vocis et litterarum et syllabarum, quibus constat, utique mundum est; significatione autem unum horum verbum, quod dicitur stultus, immundum dici potest, non natura sui, sed quoniam quiddam immundum significat. p. 294,29 Et fortasse quod est in rerum figuris porcus, hoc est in rerum genere stultus, et tam illud animal quam istae duae syllabae, quod dicitur stultus, quiddam unum idemque significat. Immundum quippe illud animal in lege positum est eo, quod non ruminet; non autem hoc eius vitium, sed natura est. Sunt autem homines, qui per hoc animal significantur, immundi proprio vitio, non natura; qui cum libenter audiant verba sapientiae, postea de his omnino non cogitant. Quod enim utile audieris, velut ab intestino memoriae tamquam ad os cogitationis recordandi dulcedine revocare quid est aliud quam spiritaliter quodam modo ruminare, quod qui non faciunt, illorum animalium genere figurantur? Unde et ipsa a talibus carnibus abstinentia tale vitium nos cavere praemonuit. p. 295,13 Cum enim thesaurus desiderabilis sit ipsa sapientia, de hac munditia ruminandi et immunditia non ruminandi alio loco scriptum est: Thesaurus desiderabilis requiescit in ore sapientis, vir autem stultus gluttit illum. Hae autem similitudines rerum in locutionibus et observationibus figuratis propter quaerendi et comparandi exercitationem rationales mentes utiliter et suaviter movent. Sed priori populo multa talia non tantum audienda, verum etiam observanda praecepta sunt. Tempus enim erat, quo non tantum dictis, sed etiam factis prophetari oporteret ea, quae posteriore tempore fuerant revelanda. Quibus per Christum atque in Christo revelatis fidei gentium onera observationum non sunt imposita, prophetiae tamen auctoritas commendata. Ecce nos diximus, qua causa, cum secundum domini apostolique sententiam nullas animalium carnes immundas habeamus, veteri tamen testamento, ubi quaedam immundae dictae sunt, non adversemur; vos iam dicite, quare immundas carnes existimetis! p. 296,3
Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE VII. POURQUOI CERTAINS ANIMAUX DÉCLARÉS IMPURS.
Mais comment n'y a-t-il aucune contradiction entre l'Ancien Testament, qui défend l'usage de la chair de certains animaux, et ces paroles de l'Apôtre : « Tout est pur pour ceux qui sont purs », et : « Toute créature de Dieu est bonne[^1] ? » Que nos adversaires comprennent, si leur intelligence peut aller jusque-là, que l'Apôtre entendait parler des natures mêmes, et que les Livres saints n'ont déclaré impurs certains animaux que quant à leur signification, et non quant à leur nature, pour en tirer quelques figures propres à ces temps primitifs. Prenons, par exemple, le pourceau et l'agneau : par nature l'un et l'autre sont purs, parce que toute créature de Dieu est bonne; mais par signification on dira que l'agneau est pur, et le pourceau immonde. De même, quand vous prononcez ces mots, fou et sage, sous le rapport des lettres, des syllabes et du son qui les constituent, les deux mots sont purs; mais on dira que le mot fou est impur, non dans sa nature, mais dans sa signification, parce qu'il représente quelque chose d'impur. Ne pourrait-on pas voir dans l'homme fou la réalité de la figure attachée au pourceau, en sorte que cet animal et les trois lettres du mot fou désigneraient un seul et même objet? La loi a déclaré le pourceau impur, parce qu'il ne rumine pas : ce n'est point sa faute, c'est la nature qui l'a fait ainsi. Or, il est des hommes représentés par cet animal, impurs par vice, et non par nature; je veux dire ces hommes qui écoutent volontiers les paroles de la sagesse, et ensuite n'y pensent plus jamais. Ramener par le charme du souvenir, pour ainsi dire, des entrailles de la mémoire à la bouche de la réflexion, ce que l'on a entendu d'utile, n'est-ce pas en quelque sorte ruminer spirituellement? Ceux qui ne le font pas, sont désignés par ce genre d'animaux. En nous prescrivant de nous abstenir de leur chair, l'Ecriture voulait nous prémunir contre un pareil défaut. Comme la sagesse est un trésor précieux, c'est ainsi que dans un autre endroit elle fait ressortir la pureté attachée à cette action de ruminer, et l'impureté de la condition contraire : « Un trésor précieux réside toujours dans la bouche du sage; mais l'homme insensé l'engloutit[^2] ».
Ces sortes de rapprochements qui se trouvent dans les locutions et les observances figuratives, procurent aux esprits sérieux un exercice utile et agréable, en les forçant à chercher les rapports et à établir la comparaison. Sous l'Ancien Testament un grand nombre de prescriptions semblables furent non-seulement données au peuple pour son instruction, mais imposées comme pratiques obligatoires. C'était alors le temps où il fallait annoncer, aussi bien par des faits que par la parole, les mystères qui devaient être dévoilés dans les siècles postérieurs. Maintenant qu'ils ont été révélés par la bouche et dans la personne du Christ, les prescriptions onéreuses de la loi n'ont pas été imposées à la foi des nations, mais cette foi doit conserver le respect dû à l'autorité des prophéties. Voilà comment nous ne sommes pas en contradiction avec l'Ancien Testament, qui déclare impure la chair de certains animaux, tout en ne regardant aucune chair comme impure, conformément au témoignage du Seigneur et de l'Apôtre : à vous maintenant de nous dire pourquoi vous réputez toute chair impure.
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I Tim. IV, 4.
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Prov. XXI, 20.