Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
1.
Faustus dixit: Omnia munda mundis, immundis autem et coinquinatis nihil mundum; sed inquinata sunt eorum et mens et conscientia. Hoc quoque ipsum, utrum vobis expediat a Paulo dictum credere, considerandum est. Hactenus enim non tantum daemoniis exagitatos constabit (v.l.) Moysen et prophetas, cum tantas de ciborum differentiis tulerint leges, sed etiam quod immundi ipsi fuerint et coinquinati mente atque conscientia sua, ut congrue in ipsos et illud cadere possit, quod sequitur : Deum se scire profitentur, operibus autem negant. p. 756,11 Cui autem hoc magis competit quam prophetis atque Moysi, qui longe aliter vixisse probantur quam dei cognitoribus congruebat. Ego tamen nunc usque praeter adulteria et fraudes et homicidia nihil aliud esse putaveram, unde conscientias pollutas habuisse viderentur Moyses et prophetae; nunc autem hoc demonstrante capitulo scire iam datur etiam hinc eos inquinatae mentis fuisse, quia aliquid putaverint inquinatum. p. 756,18 Quorsum ergo talibus etiam nunc vos visionem divinae maiestatis contingere potuisse arbitramini, cum sit scriptum nisi eos, qui corde puri fuerint, deum videre non posse? At vero hi etiam si casti ab illicitis facinoribus exstitissent, sola tamen haec abstinendi a quibusdam escis superstitio, si mentem contaminat, divinitatis eis potuit negasse conspectum. Evanuit ergo iam atque exstincta simul est Danihelis quoque illa ac trium puerorum gloriatio, qui et ipsi usque ad hanc praedicationem, quae censet nihil immundum, castissimi plane ac bonae mentis iuvenes habiti sunt in Iudaismo, quia scilicet paternarum memores traditionum a gentium dapibus et maxime immolatis omni cum studio se conservaverint illibatos. p. 757,5 Nunc enim demum apparuit et ipsos contaminatos fuisse mentibus et conscientia tum maxime, cum os a sanguine et cibis feralibus abstinebant.
Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE PREMIER. MOÏSE ET LES PROPHÈTES N'ONT PU VOIR DIEU, ÉTANT SOUILLÉS PAR L'ABSTINENCE DE CERTAINS ALIMENTS.
Fauste. « Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais, pour les impurs et pour ceux qui sont souillés, rien n'est pur; leur esprit et leur conscience sont souillés ». — Il y a encore à examiner si vous gagnez à ce que Paul ait dit cela: car jusqu'ici il reste établi, non-seulement que Moïse et les Prophètes étaient inspirés des démons, pour avoir porté tant de lois relatives à la distinction des aliments, mais encore qu'ils étaient eux-mêmes immondes, que leur esprit et leur conscience étaient souillés, au point qu'on peut à bon droit leur appliquer la suite du texte : « Ils confessent qu'ils connaissent Dieu, et ils le nient par leurs oeuvres[^1]». A qui, en effet, ces paroles peuvent-elles mieux s'appliquer qu'à Moïse et aux Prophètes qui ont vécu (c'est chose prouvée) bien autrement qu'il ne convenait à des hommes qui connaissaient Dieu? Jusqu'ici, cependant, je ne voyais d'autres souillures dans leur conscience que des adultères, des fraudes et des homicides ; mais maintenant, grâce à ce chapitre, je vois clairement qu'ils ont encore été souillés pour avoir cru qu'il y a quelque chose de souillé. Sur quel fondement pouvez-vous donc vous imaginer qu'ils aient été honorés de l'aspect de la Majesté divine, puisqu'il est écrit que personne ne peut voir Dieu que ceux qui ont le coeur pur[^2] ? Mais, eussent-ils été d'ailleurs irréprochables, la pratique superstitieuse de l'abstinence de certains aliments eût suffi, si elle souille l'âme, à les rendre indignes de voir la divinité. C'en est donc fait à tout jamais de la gloire de Daniel et des trois enfants de la fournaise. Jusqu'au moment où l'on a annoncé qu'il n'y a rien d'impur, ils passaient chez les Juifs pour des hommes très-purs et très-vertueux, pour avoir observé les traditions paternelles, en s'abstenant rigoureusement de la nourriture des Gentils et surtout des viandes immolées[^3]. Mais maintenant, il est clair que leur esprit et leur conscience étaient souillés, notamment pour s'être abstenus de sang et de la chair des victimes.
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Tit. I, 15, 16.
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Matt. V, 8.
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Dan. 1, 12.