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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE VII. C'EST LA LOI MOSAÏQUE QUE LE CHRIST EST VENU, NON ABOLIR, MAIS ACCOMPLIR.
Augustin. Dès que tu conviens que le Christ a dit : « Je ne suis pas venu abolir a la loi ou les Prophètes, mais les accomplir[^1] » (et il te semblerait dur de repousser l'autorité de l'Evangile : ne trouve donc pas moins dur de contredire l'Apôtre qui nous dit: « Toutes ces choses ont été des figures de ce qui nous regarde[^2] », et encore, à propos du Christ: « Il n'y a pas eu a en lui oui et non, mais oui : en effet, toutes a les promesses de Dieu sont en lui le oui[^3] », c'est-à-dire sont réalisées, accomplies en lui) : dès lors, dis-je, tu verras clairement quelle est la loi qu'il a accomplie et comment il l'a accomplie. Tu seras dispensé de te promener à travers trois espèces de lois et trois espèces de Prophètes, en cherchant une issue pour sortir, sans la trouver. Car il est manifeste, et le Nouveau Testament lui-même nous l'atteste souvent en termes plus clairs que la lumière du soleil, quelle est la loi, quels sont les Prophètes que le Christ est venu, non abolir, mais accomplir. C'est la loi même qui, donnée par Moïse, est devenue la grâce et la vérité par Jésus-Christ[^4]. C'est, dis-je, la loi donnée par Moïse, duquel le Christ a dit « Car c'est de moi qu'il a écrit[^5] ». C'est certainement cette loi qui est survenue pour que le péché abondât[^6]: ce que vous avez l'habitude de lui reprocher, dans votre inintelligence. Lisez donc ce passage et voyez que c'est d'elle qu'on dit : « Ainsi la loi est sainte, et le commandement saint, juste et bon. Ainsi ce qui est bon est donc devenu pour moi la mort? Loin de là. Mais le péché, pour paraître péché, a, par une chose bonne, opéré pour moi la mort[^7] ». Car la loi ne commandait pas le péché, pour que, elle survenant, le péché abondât; mais la promulgation du commandement saint, juste et bon, avait rendu coupables de rébellion des orgueilleux qui présumaient beaucoup d'eux-mêmes ; afin que, humiliés par là, ils apprissent â recourir à la grâce par la foi, pour n'être plus soumis à la loi par la prévarication, mais associés à la loi par la justice. En effet, le même Apôtre dit: « Avant que la foi vînt, nous étions sous la garde de la loi, réservés pour cette foi qui a été révélée ensuite. Ainsi », ajoute-t-il, « la loi a été notre pédagogue dans le Christ Jésus; mais la foi étant venue, nous ne sommes plus sous le pédagogue[^8] » ; parce que, étant affranchis par la grâce, nous ne sommes plus liés par la prévarication de la loi. En effet, avant que nous fussions humiliés et reçussions la grâce spirituelle, la lettre, en nous commandant ce que nous ne pouvions exécuter, ne faisait que nous donner la mort. C'est pourquoi le même Apôtre dit : « La lettre tue, mais l'esprit vivifie[^9] ». Et encore : « Car si une loi eût été donnée qui pût vivifier, la justice viendrait vraiment de la loi; mais l'Ecriture a tout renfermé dans le péché, afin que la promesse fût accomplie par la foi en Jésus-Christ en faveur des croyants[^10] ». Il dit encore: « Car ce qui était impossible à la loi, parce qu'elle était affaiblie par la chair, Dieu, en envoyant son Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair par le péché même, afin que la justice de la loi s'accomplît en nous, qui ne marchons point selon la chair, mais selon l'esprit[^11] ». Voilà ce que signifie : « Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l'accomplir ». Car comme la loi, en aggravant le péché, rendait les hommes orgueilleux coupables du crime de rébellion, parce qu'elle leur commandait ce qu'ils ne pouvaient exécuter, la justice de la loi elle-même s'est accomplie chez ceux qui apprennent à être doux et humbles de coeur, par la grâce de l'esprit du Christ qui est venu non abolir la loi, mais l'accomplir. Et comme il est difficile en cette vie mortelle, à ceux mêmes qui sont sous l'empire de la grâce, d'accomplir en tout sens ce qui est écrit dans la loi : « Tu ne convoiteras pas[^12]», le Christ, devenu prêtre par le sacrifice de sa chair, nous obtient l'indulgence et, en cela même, accomplit encore la loi; afin que ce qui nous est difficile à cause de notre faiblesse, nous soit accordé par la perfection de celui qui est notre chef et dont nous sommes les membres. Ce qui fait dire à Jean: « Mes petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez point; cependant, si quelqu'un pèche, nous avons pour avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste; et il est lui-même expiation pour nos péchés[^13] ».
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Matt. V, 17.
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I Cor. X, 6.
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II Cor. I, 20, 21.
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Jean, I, 17.
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Id. V, 46.
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Rom. V, 20.
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Id. VII, 12, 13.
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Gal. III, 23-25.
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II Cor. III, 6.
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Gal. III, 21, 22.
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Rom. VIII, 3, 4.
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Ex. XX, 17.
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I Jean, II, 1, 2.
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Reply to Faustus the Manichaean
7.
Augustin replied: If you allow, in consideration of the authority of the Gospel, that Christ said that He came not to destroy the law and the prophets, but to fulfill them, you should show the same consideration to the authority of the apostle, when he says, "All these things were our examples;" and again of Christ, "He was not yea and nay, but in Him was yea; for all the promises of God are in Him yea;" 1 that is, they are set forth and fulfilled in Him. In this way you will see in the clearest light both what law Christ fulfilled, and how He fulfilled it. It is a vain attempt that you make to escape by your three kinds of law and your three kinds of prophets. It is quite plain, and the New Testament leaves no doubt on the matter, what law and what prophets Christ came not to destroy, but to fulfill. The law given by Moses is that which by Jesus Christ became grace and truth. 2 The law given by Moses is that of which Christ says, "He wrote of me." 3 For undoubtedly this is the law which entered that the offence might abound; 4 words which you often ignorantly quote as a reproach to the law. Read what is there said of this law: "The law is holy, and the commandment holy, and just, and good. Was then that which is good made death unto me? God forbid. But sin, that it might appear sin, wrought death in me by that which is good." 5 The entrance of the law made the offense abound, not because the law required what was wrong, but because the proud and self-confident incurred additional guilt as transgressors after their acquaintance with the holy, and just, and good commandments of the law; so that, being thus humbled, they might learn that only by grace through faith could they be freed from subjection to the law as transgressors, and be reconciled to the law as righteous. So the same apostle says: "For before faith came, we were kept under the law, shut up unto the faith which was afterwards revealed. Therefore the law was our schoolmaster in Christ Jesus; but after faith came, we are no longer under a schoolmaster." 6 That is, we are no longer subject to the penalty of the law, because we are set free by grace. Before we received in humility the grace of the Spirit, the letter was only death to us, for it required obedience which we could not render. Thus Paul also says: "The letter killeth, but the spirit giveth life." 7 Again, he says: "For if a law had been given which could have given life, verily righteousness should have been by the law; but the Scripture hath concluded all under sin, that the promise by faith of Jesus Christ might be given to them that believe." 8 And once more: "What the law could not do, in that it was weak through the flesh, God sent His Son in the likeness of sinful flesh, that by sin He might condemn sin in the flesh, that the righteousness of the law might be fulfilled in us, who walk not after the flesh, but after the Spirit." 9 Here we see Christ coming not to destroy the law, but to fulfill it. As the law brought the proud under the guilt of transgression, increasing their sin by commandments which they could not obey, so the righteousness of the same law is fulfilled by the grace of the Spirit in those who learn from Christ to be meek and lowly in heart; for Christ came not to destroy the law, but to fulfill it. Moreover, because even for those who are under grace it is difficult in this mortal life perfectly to keep what is written in the law, Thou shall not covet, Christ, by the sacrifice of His flesh, as our Priest obtains pardon for us. And in this also He fulfills the law; for what we fail in through weakness is supplied by His perfection, who is the Head, while we are His members. Thus John says: "My little children, these things write I unto you, that ye sin not; and if any man sin, we have an Advocate with the Father, Jesus Christ the righteous: He is the propitiation for our sins." 10