Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XVI. IL A FALLU DES RITES DIFFÉRENTS, UN AUTRE LANGAGE FOUR PROPHÉTISER CE QUI DEVAIT ARRIVER, ET INDIQUER CE QUI EST ACCOMPLI.
En attendant, qu'il nous suffise de réfuter les calomnies que Fauste a avancées dans son ignorance, de démontrer l'extravagante erreur de ceux qui croient que, les signes et les sacrements étant changés; les choses promises par le rite prophétique ne sont pas celles qui sont accomplies par 1e rite évangélique ; ou qui pensent que, si les choses sont les mêmes, on devrait, quand elles sont accomplies, les annoncer au moyen des mêmes sacrements qui servaient à les prophétiser avant leur accomplissement. Car si les sons des mots qui forment le langage, varient selon le temps ; si on exprime différemment la même chose quand elle est à faire ou quand elle est faite ; si ces deux mots mêmes : « devant être fait», et « fait » , n'ont pas la même quantité, les mêmes lettres, les mêmes syllabes ni un même nombre : qu'y a-t-il d'étonnant qu'on ait employé des signes et des rites différents pour promettre la passion et la résurrection futures du Christ, et pour indiquer qu'elles étaient accomplies : puisque les mots mêmes « futur » et « fait », « devant souffrir » et « ayant souffert », « devant ressusciter » et « ressuscité », n'ont pu avoir la même longueur ni se produire par les mêmes sons? Que sont au fond les sacrements matériels, sinon des paroles rendues visibles, très-saintes il est vrai, mais néanmoins sujettes à changement et dépendantes du temps ? Car Dieu est éternel, et cependant l'eau et toutes les cérémonies qui se rattachent au baptême, se font, passent, et ne sont pas éternelles ; et, là encore, ces syllabes passagères, ces sons rapides qui forment le mot « Deus, Dieu », ne produisent point l'effet sacré, si elles ne sont pas prononcées.Tout cela se fait et passe, tout cela bruit et passe ; et cependant la puissance qui opère en cela, demeure éternellement, et le feu spirituel communiqué par là est aussi éternel. Ainsi donc, celui qui dit: Si le Christ n'avait pas aboli la loi et les Prophètes, les sacrements prescrits par la loi et les Prophètes subsisteraient et se célébreraient encore dans les assemblées chrétiennes; celui-là peut dire aussi : Si le Christ n'avait pas aboli la loi et les Prophètes, on annoncerait encore qu'il naîtra, qu'il souffrira, qu'il ressuscitera; tandis que ce qui prouve qu'il n'est pas venu abolir tout cela, mais l'accomplir, c'est qu'on ne promet plus qu'il naîtra, qu'il souffrira, qu'il ressuscitera, ainsi que les anciens sacrements le signifiaient; mais qu'on annonce qu'il est né, qu'il a souffert, qu'il est ressuscité, comme l'indiquent les sacrements célébrés chez les chrétiens. Celui donc qui est venu, non abolir, mais accomplir la loi et les Prophètes, a aboli, par cet accomplissement même, ce qui n'était que la promesse et le gage de l'accomplissement de ce qui est certainement accompli. C'est comme s'il faisait disparaître ces mots : Il naîtra, il souffrira, il ressuscitera, qui étaient justes quand il s'agissait du futur, et y substituait ceux-ci : Il est né, il a souffert, il est ressuscité, qui sont maintenant les seuls vrais, puisque les autres sont accomplis et ont, pour cela même, disparu.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
16.
Interim adversus calumniosam imperitiam Fausti demonstrare suffecerit, quanto errore delirent, qui putant signis sacramentisque mutatis etiam res ipsas esse diversas, quas ritus propheticus praenuntiavit promissas, et quas ritus evangelicus adnuntiavit impletas, aut qui censent, cum res eaedem sint, non eas aliis sacramentis adnuntiari debuisse completas quam iis, quibus adhuc complendae praenuntiabantur. p. 512,25 Si enim soni verborum, quibus loquimur, pro tempore commutantur, eademque res aliter adnuntiatur facienda, aliter facta, sicut ista ipsa duo verba, quae dixi, facienda et facta, nec paribus morarum intervallis nec isdem vel totidem litteris syllabisve sonuerunt: quid mirum, si aliis mysteriorum signaculis passio et resurrectio Christi futura promissa est, aliis iam facta adnuntiatur, quandoquidem ipsa verba futurum et factum, passurus et passus, resurrecturus et resurrexit, nec tendi aequaliter nec similiter sonare potuerunt? Quid enim sunt aliud quaeque corporalia sacramenta nisi quaedam quasi verba visibilia, sacrosancta quidem verum tamen mutabilia et temporalia? Deus enim aeternus est, nec tamen aqua et omnis illa actio corporalis, quae agitur, cum baptizamus, et fit et transit, aeterna est; p. 513,12 ubi rursus etiam illae syllabae celeriter sonantes et transeuntes, cum dicitur deus, nisi dicantur, non consecratur. Haec omnia fiunt et transeunt, sonant et et transeunt; virtus tamen, quae per ista operatur, iugiter manet et donum spiritale, quod per ista insinuatur, aeternum est. Qui ergo dicit, si Christus legem et prophetas non solvisset, illa sacramenta legis et prophetarum in christianorum congregationibus et celebrationibus permanerent, potest dicere: Si Christus legem et prophetas non solvisset, adhuc promitteretur nasciturus, passurus et resurrecturus, cum ideo magis haec non solverit, sed adimpleverit, quia iam non promittitur nasciturus, passurus, resurrecturus, quod illa sacramenta quondam personabant, sed adnuntiatur, quod natus sit, passus sit, resurrexerit, quod haec sacramenta, quae a christianis aguntur, iam personant. p. 513,26 Qui ergo venit legem et prophetas non solvere sed adimplere, ipsa adimpletione abstulit ea, per quae adhuc promittebatur implendum, quod iam constat impletum, tamquam si verba ista tolleret nasciturus, passurus, resurrecturus, quae cum haec futura essent, recte dicebantur, et institueret dici natus est, passus est resurrexit*, quae illis completis et ob hoc ablatis recte dicuntur.