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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE XXIV. COMMENT ON PEUT TOUT A LA FOIS HAÏR ET AIMER SON ENNEMI. SYSTEME EXTRAVAGANT DES MANICHÉENS.

Et ici je demande aux Manichéens pourquoi ils rattachent exclusivement à la loi de Moïse ce qui a été dit aux anciens : « Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi[^2] ». Est-ce que l'apôtre Paul n'a pas appelé certains hommes : « Haïs de Dieu[^3] ? » Et d'autre part, dans ce même sermon, le Seigneur lui-même nous exhorte à imiter Dieu : « Afin », nous dit-il, « que vous soyez les enfants de votre Père qui est dans les cieux, qui fait lever son soleil sur les bons et sur tes méchants, et pleuvoir sur les justes et les injustes ». Il faut donc chercher en quel sens on doit haïr ses ennemis à l'exemple de Dieu, de qui, suivant Paul, certains hommes sont haïs, et aussi aimer ces mêmes ennemis à l'exemple de Dieu, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et pleuvoir sur les justes et les injustes. Par là, on verra que le Seigneur a voulu redresser l'erreur de ceux qui comprenaient mal ces paroles : « Tu haïras ton ennemi », et leur apprendre, ce qu'ils ignoraient absolument, à aimer leurs ennemis. Mais comment observer l'un et l'autre point? C'est une question qui serait longue à traiter. En attendant, nous avons un moyen de fermer la bouche aux Manichéens qui ne peuvent en général admettre l'idée qu'un homme haïsse son ennemi : c'est de leur demander si leur dieu aime le peuple des ténèbres ; et, si nous devons aimer nos ennemis parce qu'ils ont une partie bonne, pourquoi nous ne devrions pas les haïr parce qu'ils ont une partie mauvaise. Mais il y a une règle qui résout la difficulté, et nous fait voir qu'il n'y a pas de contradiction entre ces paroles de l'ancienne Ecriture : « Tu haïras ton ennemi », et celles-ci de l'Evangile : « Aimez vos ennemis[^1] » c'est qu'il faut haïr tout homme méchant en tant qu'il est méchant, et l'aimer en tant qu'il est homme, de manière à condamner en lui ce que nous avons raison d'y haïr, c'est-à-dire le vice, afin que ce que nous avons raison d'aimer en lui, c'est-à-dire la nature humaine, puisse se corriger du mal et s'en affranchir. Voilà, dis-je, la règle en vertu de laquelle nous haïssons un ennemi à cause de ce qu'il y a de mauvais en lui, c'est-à-dire de l'iniquité, et nous aimons ce même ennemi à cause de ce qu'il y a de bon en lui, c'est-à-dire parce qu'il est une créature faite pour la société et douée de raison, tout en restant convaincus qu'il est mauvais, non par sa propre nature ou celle d'un autre, mais par sa mauvaise volonté personnelle. Quant à nos adversaires, ils pensent que l'homme est, mauvais par la nature du peuple des ténèbres, que leur dieu lui-même, suivant eux, craignait de toute son étendue, avant d'être vaincu en partie; et il a été si bien vaincu par elle dans cette partie, qu'il n'a pu être affranchi tout entier. Les hommes donc, entendant, mais ne comprenant pas ce qui a été dit aux anciens: « Tu haïras ton ennemi », étaient. portés à haïr l'homme, quand ils ne devaient haïr que le vice; et le Seigneur les corrige en disant « Aimez vos ennemis » ; en sorte que celui qui avait dit : « Je ne suis pas venu abolir la loi, mais l'accomplir », qui par conséquent n'effaçait point les paroles écrites dans la loi sur la haine des ennemis, nous obligeait, en nous commandant positivement d'aimer nos ennemis, à comprendre comment nous pourrions tout à la fois haïr le même homme à cause de son iniquité et l'aimer à cause de sa nature. Mais, pour les esprits égarés des Manichéens, cela est difficile à comprendre. Il faut seulement les pousser à bout eu les forçant, autant que le permet leur raison pervertie par un culte menteur, ou plutôt leur folie, à défendre leur propre dieu en qui ils ne peuvent reconnaître de l'amour pour le peuple des ténèbres ; par conséquent, ils ne sauraient s'appuyer sur son exemple pour exhorter quelqu'un à aimer son ennemi. Ce serait au peuple même des ténèbres, plutôt qu'à leur dieu, qu'ils pourraient attribuer l'amour d'un ennemi. Car, si on en croit leurs extravagantes rêveries, ce peuple se serait épris de la lumière voisine de son séjour, aurait voulu en jouir, et pour cela aurait imaginé d'y faire irruption. Et en cela il n'y avait pas de mal, puisque c'était désirer le vrai bien, la source du bonheur. Aussi le Seigneur dit-il : « Le royaume des cieux souffre violence, et ce sont les violents qui le ravissent[^4] ». Et voilà que, selon ces vaines doctrines, le peuple des ténèbres a voulu employer la violence et ravir le bien qu'il aimait, et dont la clarté et la beauté l'avaient séduit; mais, en revanche, le dieu ne put aimer ce peuple envahisseur, qui voulait jouir de lui et, le poursuivant de sa haine, il s'efforça d'en détruire jusqu'au dernier vestige. Or, si les méchants aiment le bien pour en jouir, et si les bons haïssent le mal pour ne pas s'en souiller, dites-nous; Manichéens, lesquels d'entre eux accomplissent l'ordre du Seigneur : « Aimez vos ennemis? » Que si ces deux principes vous paraissent devoir être séparés et se trouver contradictoires entre eux, voilà que votre dieu a accompli ce qui est écrit dans la loi de Moïse. « Tu haïras ton ennemi »; et le peuple des ténèbres, ce qui est écrit dans l'Evangile : « Aimez vos ennemis ». D'autre part votre imagination elle-même n'a pu trouver moyen de trancher la question entre les mouches qui cherchent la lumière, et les mites qui la fuient : car vous prétendez que ces deux espèces d'insectes appartiennent au peuple des ténèbres. Pourquoi donc les unes aiment-elles la lumière qui leur est étrangère, et les autres ont-elles de l'aversion pour cette même lumière et restent-elles plutôt fidèles à leur origine? Serait-ce que les mouches naissent plus pures dans de fétides cloaques que les mites dans d'obscurs cabinets?

  1. Lev. XIX, 18.

  2. Rom. I, 30.

  3. Matt. V, 43, 45.

  4. Matt. XI, 12.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

24.

Nam et hic quaero ab istis, cur proprium velint esse legis Moysi, quod dictum est antiquis: Diliges proximum tuum et oderis inimicum tuum. An et apostolus Paulus non dixit homines quosdam deo odibiles ? Et utique in hac admonitione ipse dominus ad hoc nos hortatur, ut imitemur deum: Ut sitis inquit filii patris vestri, qui in caelis est, qui facit solem suum oriri super bonos et malos et pluit super iustos et iniustos. Quaerendum itaque est, quomodo intellegatur exemplo dei, cui dixit quosdam odibiles Paulus, odio habendos inimicos, et rursus exemplo dei, qui facit solem suum oriri super bonos et malos et pluit super iustos et iniustos, diligendos inimicos. p. 522,27 Sic apparebit dominum male intellegentibus id, quod dictum est: oderis inimicum tuum, inferre voluisse, quod omnino non norant, ut diligerent inimicos suos. Utrumque autem quomodo servandum sit, longum est disputare. Sed ad istos interim, quibus generaliter displicet, si quis oderit inimicum suum, est nobis sermo, qui eorum frontem premat, cum eos interrogamus, utrum diligat deus eorum gentem tenebrarum, aut si propterea nunc inimici diligendi sunt, quod habeant partem boni, cur non ob hoc eos et odisse debemus, quod habeant partem mali. Ea quippe regula et hoc solvitur doceturque non esse contrarium, quod in antiqua scriptura dictum est: Oderis inimicum tuum, et in evangelio: Diligite inimicos vestros, quod unusquisque iniquus homo, in quantum iniquus est, odio habendus est, in quantum autem homo est, diligendus est, p. 523,13 ut illud, quod in eo recte odimus, arguamus, id est vitium, quo possit illud, quod in eo recte diligimus, id est humana ipsa natura emendato vitio liberari. Haec, inquam, regula est, qua et oderimus inimicum propter id, quod in eo malum est, id est iniquitatem, et diligamus inimicum propter id, quod in eo bonum est, id est socialem rationalemque creaturam, nisi quod nos non eum per naturam vel suam vel alienam, sed per propriam voluntatem malum esse convincimus, illi autem per naturam gentis tenebrarum putant esse hominem malum, quam secundum ipsos deus totus timuit, antequam in parte vinceretur, et in parte ab ea sic victus est, ut nec totus liberaretur. 523,25 Audito igitur et non intellecto, quod antiquis dictum erat: Oderis inimicum tuum, ferebantur homines in hominis odium, cum deberent non odisse nisi vitium. Hos corrigit dominus dicendo: Diligite inimicos vestros, ut qui iam dixerat: Non veni legem solvere, sed adimplere, ideoque de odio inimici quod scriptum est in lege non solveret, praecipiendo utique, ut diligamus inimicos, cogeret nos intellegere, quonam modo possemus unum eundemque hominem et odisse propter culpam et diligere propter naturam. Sed hoc ad perversas eorum mentes intellegere multum est. Urguendi sunt tantum, ut secundum calumniae suae perditam rationem vel potius amentiam defendant deum suum, quem non possunt dicere dilectorem gentis tenebrarum, ideoque ad eius exemplum non habent, quemadmodum hortentur, ut suum quisque diligat inimicum. p. 524,10 Potius enim genti ipsi tenebrarum dilectionem inimici tribuere potuerunt quam deo suo. Illa quippe, sicut delirant, vicinam sibi lucem atque contiguam concupivit eaque frui voluit atque, ut frueretur, invadere cogitavit. Neque ista culpa est, cum verum et beatificum bonum appetitur. Unde et dominus dicit: Regnum caelorum vim patitur, et qui vim fecerint, diripient illud. Ecce gens tenebrarum secundum eorum vanitatem vim facere ac diripere voluit bonum, quod amaverat, eius claritate et specie delectata; nec eam vicissim deus dilexit, sed odio detestans frui se volentem funditus eradicare molitus est. Si ergo mali amant bonum, quo fruantur, boni autem oderunt malum, ne polluantur, respondete, Manichaei, quinam eorum impleant, quod dominus ait: Diligite inimicos vestros. p. 524,23 Ecce si has singulas repugnantesque sententias esse vultis, deus vester fecit, quod scriptum est in lege Moysi: Oderis inimicum tuum, et gens tenebrarum, quod scriptum est in evangelio: Diligite inimicos vestros. Quamquam nec fingendo invenire potuistis, quo pacto dirimatis quaestionem inter muscas lucipetas et blattas lucifugas; utramque enim prolem gentis tenebrarum esse contenditis. Unde ergo illae amant a se alienam lucem, illae autem hanc aversando sua potius origine delectantur? An mundius nascuntur muscae in fetidis cloacis quam blattae in obscuris cubiculis? p. 525,5

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