Übersetzung
ausblenden
Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE IV. QUOI QU'IL EN DISE, FAUSTE ADMET DEUX DIEUX.
Fauste se presse trop de se croire justifié, pour avoir dit : « Nous n'admettons pas deux dieux, mais Dieu et Hylé ». Car demandez-lui ce que c'est que Hylé, et vous aurez bientôt la définition d'un autre dieu. Si, en effet, à l'exemple des anciens, les Manichéens donnaient le nom de Hylé à la matière encore informe, mais susceptible de recevoir les formes corporelles, personne de nous ne les accuserait d'en faire un dieu. Mais quelle erreur, quelle folie, ou d'appeler la matière des corps créatrice des corps, ou de nier que Dieu ait créé les corps ? Mais comme vous attribuez à je ne sais quel autre ce que le vrai Dieu a fait, c'est-à-dire les qualités et les formes des corps, des éléments, des animaux, ce qui les fait corps, éléments, animaux ; quel que soit le nom que vous donniez à cet être, nous avons raison de vous accuser d'erreur et de dire que vous créez un second dieu. Sur le même point vous commettez deux erreurs sacrilèges : la première, en attribuant l'oeuvre de Dieu à un être que vous rougissez d'appeler dieu : mais vous ne pourrez jamais lui ôter ce titre qu'en lui refusant le pouvoir de faire ce que Dieu seul peut faire ; la seconde, en prétendant que le bien que fait le dieu bon est produit par le dieu mauvais et devient un mal; entraînés que vous êtes par une puérile horreur pour tout ce qui afflige et gêne notre faiblesse mortelle, et épris de ce qui lui plaît. Ainsi vous appelez mauvais celui qui a créé le serpent, et le soleil qui nous éclaire vous paraît un si grand bien que vous ne le regardez pas comme créé par Dieu, mais comme mis en évidence ou envoyé. Or, le vrai Dieu en qui, à mon extrême regret, vous ne croyez pas encore, a créé le serpent parmi les êtres inférieurs et le soleil parmi les êtres supérieurs ; et dans des sphères célestes plus élevées, mais déjà spirituelles et non plus corporelles, il a encore fait des êtres beaucoup meilleurs que notre lumière, et que l'homme charnel ne comprend pas, à plus forte raison : vous qui, en détestant la chair, détestez votre propre doctrine, la règle d'après laquelle vous mesurez le bien et le mal. Car il ne peut y avoir d'autre mal pour vous que celui qui blesse le sens charnel, ni d'autre bien que celui qui flatte la vue charnelle.
Edition
ausblenden
Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
4.
Nam cito videtur Faustus se defendisse, cum ait: Non dicimus duos deos, sed deum et hylen. * Porro autem cum quaesieris, quam dicat hylen, audies plane describi alterum deum. Si enim materies informis corporalium formarum capax ab eis hyle appellaretur, quae appellata est ab antiquis, nemo eam nostrum coargueret dici deum. p. 572,28 Nunc vero quantus error est, quanta dementia vel materiem corporum dicere opificem corporum vel opificem corporum negare deum! Quia ergo quod deus verus facit, id est corporum, elementorum, animalium qualitates et formas, ut corpora, ut elementa, ut animalia sint, hoc vos dicitis nescio quem alterum facere, quolibet eum nomine vocitetis, recte dicimini errore vestro deum alterum inducere. In hac enim una re bis erratis errore sacrilego: semel quidem, quod ea, quae deus fecit, eum facere dicitis, quem deum fateri erubescitis – sed nullo modo efficietis, ut non sit deus, nisi eum talia facere negaveritis, qualia non facit nisi deus; p. 573,9 iterum autem, quia ea, quae bonus deus bona facit, vos et a malo fieri et mala esse opinamini, puerili sensu horrentes, quae poenalis mortalitatis imbecillitati non congruunt, et amantes, quae congruunt. Proinde malum dicitis, qui fecit colubrum, istum autem solem tam magnum bonum putatis, ut nec factum a deo, sed prolatum vel missum esse credatis. Deus autem verus, in quem nondum a vobis credi nimium doleo, et colubrum fecit inter alia inferiora et solem inter alia superiora et adhuc in sublimioribus non corporalibus caelestibus, sed iam in spiritalibus multa ista luce longe meliora, quae carnalis homo quilibet non percipit, quanto magis vos, p. 573,20 qui cum carnem detestamini, nihil aliud quam vestram regulam detestamini, qua bona et mala metimini! Neque enim potest in vobis esse cogitatio vel malorum, nisi qualibus carnalis sensus offenditur, vel bonorum, nisi qualibus carnalis acies oblectatur.