Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE VIII. SUBLIME HARMONIE DU CORPS HUMAIN, D'APRÉS SAINT PAUL.
D'un autre côté, l'Apôtre, en parlant des diverses fonctions de l'ordre spirituel, qui cependant rentrent toutes dans l'unité et nous enseignent un mystère évidemment sublime et divin, emploie une comparaison tirée de notre propre chair, et ne manque pas de dire, à cette occasion, que Dieu même en est l'auteur. Comme le passage est très-important, je le cite ici en entier, malgré sa longueur il est pris dans la première Epître aux Corinthiens : « Quant aux dons spirituels, je ne veux pas, mes frères, que vous soyez dans l'ignorance.
Or, vous savez que quand vous étiez gentils, vous couriez aux idoles muettes, selon qu'on vous y conduisait. Je vous déclare donc que personne, parlant dans l'Esprit de Dieu, ne dit anathème à Jésus; et personne ne peut dire Seigneur Jésus, que par l'Esprit-Saint. A la vérité, il y a des grâces diverses, mais c'est le même Esprit; il y a diversité de ministères, mais c'est le même Seigneur; et il y a des opérations diverses, mais c'est le même Dieu qui opère tout en nous. Or, à chacun est donnée la manifestation de l'Esprit pour l'utilité; car à l'un est donnée par l'Esprit la parole de sagesse ; à un autre, la parole de science selon le même Esprit; à un autre, la foi par le même Esprit; à un autre, la grâce de guérir par le même Esprit; à un autre, la vertu d'opérer des miracles; à un autre, la prophétie ; à un autre, le discernement des esprits; à un autre, le don des langues diverses ; à un autre, l'interprétation des discours ; or, tous ces dons, c'est le seul -et même Esprit qui les opère, les distribuant à chacun comme il veut. Car comme le corps est un, quoique ayant beaucoup de membres, et que tous les membres du corps, bien que nombreux, ne sont cependant qu'un seul corps; ainsi est le Christ. Car nous avons tous été baptisés dans un seul Esprit, pour former un seul corps, soit juifs, soit gentils, soit esclaves, soit libres; et tous nous avons été abreuvés d'un seul Esprit. En effet, le corps n'est pas un seul membre, mais beaucoup. Si le pied disait : Puisque je ne suis pas main, je ne suis pas du corps; ne serait-il point pour cela du corps? Et si l'oreille disait : Puisque je ne suis pas oeil, je ne suis pas du corps; ne serait-elle point pour cela du corps ? Si tout le corps était oeil, où serait l'ouïe ? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat? Mais Dieu a placé dans le corps chacun des membres où il a voulu. Que si tous n'étaient qu'un seul membre, où serait le corps? Il y a donc beaucoup de membres, mais un seul corps. L'oeil ne peut pas dire à la main : Je n'ai pas besoin de ton office; ni la tête dire aux pieds : Vous ne m'êtes pas nécessaires; mais, au contraire, les membres du corps, qui paraissent les plus faibles, sont le plus nécessaires ; et les membres du corps que nous regardons comme plus vils, nous les revêtons avec plus de soin, et ceux qui sont honteux, nous les traitons avec plus de respect ; nos parties honnêtes n'en ont pas besoin ; mais; Dieu a réglé le corps de manière à accorder plus d'honneur à celle qui n'en avait pas en elle-même, afin qu'il n'y ait point de scission dans le corps, mais que tous les membres aient les mêmes soins les uns pour les autres. Aussi dès qu'un membre souffre, tous les autres souffrent avec lui ; ou si un membre est glorifié, tous les autres se réjouissent avec lui[^1] ». S'il vous reste, je ne dis pas un peu de foi chrétienne, pour croire: à l'Apôtre, mais une ombre de sens humain pour saisir l'évidence, que chacun voie et considère en lui-même combien cela est vrai, combien cela est certain, quelle grandeur dans la petitesse, quelle utilité dans l'objet le plus infime; puisque l'Apôtre dit tout cela par manière d'éloge; afin que, par ces humbles êtres matériels.qui se voient, notre intelligence s'élève plus facilement aux sublimes objets spirituels qui ne se voient pas.
- I Cor. XII, 1-26.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
8.
Rursus idem apostolus cum de spiritalibus diversis muneribus et tamen ad unitatem consonis rem plane magnam et divinam et abditam nos doceret, de ista ipsa carne nostra similitudinem dedit, cuius artificem deum, cum haec loqueretur, omnino non tacuit. Quod etsi longum est, tamen, quia valde necessarium, totum ipsum locum ex eius ad Corinthios epistula huic operi me inserere non pigebit. De spiritalibus autem nolo vos ignorare, fratres. Scitis, quando gentes eratis, ad simulacra sine voce quomodo ascendebatis inducti. p. 576,20 Propter quod notum facio vobis, quia nemo in spiritu dei loquens dicit ‘anathema Iesu’, et nemo potest dicere ‘dominus Iesus’ nisi in spiritu sancto. Divisiones autem donationum sunt, idem autem spiritus; et divisiones ministrationum sunt, idem ipse dominus; et divisiones operationum sunt, idem vero deus, qui omnia operatur in omnibus. Unicuique autem datur manifestatio spiritus ad utilitatem: alii quidem datur per spiritum sermo sapientiae, alii sermo scientiae secundum eundem spiritum, alteri autem fides in eodem spiritu, alii donatio curationum in uno spiritu, alii operationes virtutum; alii prophetia, alii diiudicatio spirituum, alii genera linguarum, alii interpretatio linguarum. Omnia autem haec operatur unus atque idem spiritus dividens propria unicuique prout vult. Sicut enim corpus unum est et membra habet multa, omnia autem membra corporis cum sint multa, unum est corpus, ita et Christus. p. 577,9 Etenim in uno spiritu nos omnes in unum corpus baptizati sumus, sive Iudaei sive Graeci sive servi sive liberi; et omnes unum spiritum potavimus. Etenim corpus non est unum membrum, sed multa. Si dixerit pes: ‘quia non sum manus, non sum de corpore’, num ideo non est de corpore? Vel si dixerit auricula: ‘quia non sum oculus, non sum de corpore’, num ideo non est de corpore? Et si totum corpus oculus, ubi auditus? Si totum auditus, ubi odoratus? Nunc autem posuit deus membra singula, unum quodque eorum in corpore prout voluit. Si autem fuissent omnia unum membrum, ubi corpus? Nunc autem multa membra, unum autem corpus. Non potest autem dicere oculus manui: ‘opus te non habeo’, aut iterum caput pedibus: ‘opus vobis non habeo’, sed multo magis, quae videntur membra corporis infirmiora esse, necessaria sunt; p. 577,25 et quae videntur viliora esse corporis, his abundantiorem honorem circumponimus; et quae inhonesta sunt nostra, abundantiorem honestatem habent; quae autem honesta sunt nostra, non opus habent. Sed deus temperavit corpus ei, cui deerat, maiorem honorem dans, ut non esset scissura in corpore, sed idem ipsum ut pro invicem sollicita sint membra. Et sive patitur unum membrum, compatiuntur omnia membra; sive glorificatur unum membrum, congaudent omnia membra. Si ulla non dico fides christiana, ut credatis apostolo, sed ullus sensus humanus in vobis est, ut manifesta cernatis, unusquisque in semet ipso ista videat atque consideret, quam vera, quam certa sint, quam in parvo magna et in extremo quam bona, quandoquidem ista in laude ponit apostolus, ut per haec infirma corporalia, quae videntur, possint facilius illa sublimia spiritalia, quae non videntur, intellegi. p. 578,12