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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE LIII. ELLES SONT L'IMAGE DE LA VIE PRÉSENTE ET DE LA VIE FUTURE.
C'est là le sens de ces paroles: « Tu désires la sagesse: observe les commandements, et Dieu te la donnera[^4] », c'est-à-dire les commandements concernant la justice, mais la justice qui vient de la foi, qui s'exerce à travers les tentations et les incertitudes, qui en croyant humblement à ce qu'elle ne comprend pas, mérite d'en avoir un jour l'intelligence. Il me semble que la signification des paroles que je viens de citer : « Tu désires « la sagesse, observe les commandements, et le Seigneur te la donnera », est précisément la même que celle que renferme ce texte : « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas[^1] » : pour nous apprendre que la justice appartient à la foi et l'intelligence à la sagesse. Il ne faut donc point blâmer l'ardeur de ceux qui brûlent du désir de voir la vérité, mais les ramener à l'ordre qui est de commencer par la foi et de s'efforcer, par des moeurs régulières, d'atteindre le but où l'on tend. Dans la condition présente, la vertu est pénible; mais au terme, objet des désirs, la sagesse brille dans sa lumière. A quoi bon, dira-t-on, croire ce qui ne m'est point démontré ? Donne-moi une parole qui me fasse voir le principe de toutes choses. C'est là, en effet, que se porte le premier et le plus vif élan de l'âme raisonnable et vide de la vérité, nous lui répondons ce que tu désires est beau et très-digne de ton amour; mais Lia se marié avant Rachel, que cette ardeur donc se soumette à l'ordre, au lieu de s'y soustraire; car sans l'ordre on ne peut parvenir au terme si vivement désiré. Mais quand on y sera parvenu, on possédera tout à la fois, dans cette vie nouvelle, et l'intelligence du beau et le fruit des travaux de la justice. Quelque pénétrante, quelque pure que puisse être chez les mortels la vue du bien immuable, néanmoins le corps, qui se corrompt, appesantit l'âme, et cette dépouille terrestre abat l'esprit et le trouble de mille soins[^2]. Il faut tendre à ce but unique, mais supporter bien des choses pour l'atteindre.
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Eccli. I, 33.
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Is. VII, 9.
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Sag. IX, 15.
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Reply to Faustus the Manichaean
53.
To this purpose it is written: "Thou hast desired wisdom; keep the commandments, and the Lord shall give it thee." 1 The commandments are those concerning righteousness, and the righteousness is that which is by faith, surrounded with the uncertainty of temptations; so that understanding is the reward of a pious belief of what is not yet understood. The meaning I have given to these words, "Thou hast desired wisdom; keep the commandments, and the Lord shall give it thee," I find also in the passage, "Unless ye believe, ye shall not understand;" 2 showing that as righteousness is by faith, understanding comes by wisdom. Accordingly, in the case of those who eagerly demand evident truth, we must not condemn the desire, but regulate it, so that beginning with faith it may proceed to the desired end through good works. The life of virtue is one of toil; the end desired is unclouded wisdom. Why should I believe, says one, what is not clearly proved? Let me hear some word which will disclose the first principle of all things. This is the one great craving of the rational soul in the pursuit of truth. And the answer is, What you desire is excellent, and well worthy of your love; but Leah is to be married first, and then Rachel. The proper effect of your eagerness is to lead you to submit to the right method, instead of rebelling against it; for without this method you cannot attain what you so eagerly long for. And when it is attained, the possession of the lovely form of knowledge will be in this world accompanied with the toils of righteousness. For however clear and true our perception in this life may be of the unchangeable good, the mortal body is still a weight on the mind and the earthly tabernacle is a clog on the intellect in its manifold activity. The end then, is one, but many things must be gone through for the sake of it.