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Werke Augustinus von Hippo (354-430) Contra Faustum Manichaeum

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Contre Fauste, le manichéen

CHAPITRE LXX. CERTAINS DÉFAUTS SONT DES INDICES DE VERTU. ZÈLE DE MOÏSE, DE SAUL, DE PIERRE.

Je ne m'arrête point à prouver que si Dieu n'ordonna pas à Moïse de tuer l'Egyptien, il le permit du moins dans ses vues d'avenir et en exécution, d'un rôle prophétique. Laissant de côté ce point de vue, je prends les faits tels qu'ils sont, en dehors de leur signification prophétique, et, consultant la loi éternelle, je trouve qu'un homme qui n'exerçait aucun pouvoir régulier, n'en devait pas tuer un autre, même insolent, même méchant. Cependant les âmes capables de vertu et naturellement fécondes produisent d'abord souvent des défauts qui indiquent précisément la vertu qui ira le mieux à leur naturel, quand elles auront été cultivées par les commandements. Comme les laboureurs jugent propre à donner du froment une terre où ils voient pousser des herbes de haute taille, quoique inutiles; estiment qu'un sol couvert de fougères qu'il faudra certainement arracher, est apte à produire des ceps vigoureux; ne doutent pas qu'une montagne couverte d'oliviers sauvages ne soit excellente pour la culture du véritable olivier : ainsi l'émotion en vertu de laquelle Moïse, sans y être régulièrement autorisé, ne peut supporter qu'un voyageur, son frère, soit impunément maltraité par un méchant citoyen, n'est point étrangère aux vertus les plus fécondes. C'est le produit vicieux, il est vrai, d'une âme encore inculte, mais aussi le signe d'une grande fécondité naturelle. Enfin Celui qui, par des voix divines et l'entremise de son ange, a appelé Moïse sur le mont Sinaï, pour en faire le libérateur de son peuple captif en Egypte; qui, par le miracle du buisson enflammé qui ne se consumait point, et par les paroles du Seigneur, l'a préparé à cueillir les fruits de l'obéissance[^1]; c'est le même que Celui qui a appelé du ciel Saul persécuteur de l'Eglise, qui l'a abattu à terre, relevé, rempli; qui l'a en quelque sorte frappé, taillé, greffé, fécondé[^2]. En effet, cette fureur avec laquelle Paul persécutait l'Eglise, par zèle pour les traditions de ses pères[^3], était comme un défaut de sauvageon, mais l'indice d'une sève puissante. Autant faut-il en dire de Pierre quand, tirant son épée pour défendre le Seigneur, il coupa l’oreille d'un persécuteur; action que le Seigneur reprit avec menace, en disant : « Remets ton épée au fourreau; car celui qui se sert du glaive, périra par le glaive[^4] ». Or, user du glaive, c'est s'armer pour répandre le sang, en dehors de l'ordre ou de là permission du pouvoir légitime. Le Seigneur avait bien commandé à ses disciples de porter des armes, mais non de s'en servir pour frapper. Qu'y a-t-il donc d'inconvénient à ce que Pierre soit devenu le Pasteur de l'Eglise après cette faute, comme Moïse est devenu le chef de la Synagogue après avoir tué l'Egyptien? L'un et l'autre ont dépassé la mesure de la justice, non par une cruauté digne de condamnation, mais par une vivacité susceptible de correction : l'un et l'autre ont péché par haine de l'injustice d'autrui, et par un amour, charnel encore, l'un pour son frère et l'autre pour le Seigneur. C'était un défaut à retrancher ou à déraciner; et néanmoins un si grand coeur, comme une terre fertile, était propre à produire des vertus.

  1. Ex. III, 4.

  2. Act. IX, 4.

  3. Gal. I, 14.

  4. Matt. XXVI, 51, 52.

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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres

70.

Ut interim omittam, quod, cum percussisset Aegyptium, quamquam illi deus non praeceperit, in persona tamen prophetica ad hoc divinitus fieri permissum est, ut futurum aliquid praesignaret, unde nunc non ago, p. 666,18 sed omnino tamquam nihil significaverint facta illa discutio consultaque illa aeterna lege reperio non debuisse hominem ab illo, qui nullam ordinatam potestatem gerebat, quamvis iniuriosum et improbum occidi. Verumtamen animae virtutis capaces ac fertiles praemittunt saepe vitia, quibus hoc ipsum indicent, cui virtuti sint potissimum accomodatae, si fuerint praeceptis excultae. Sicut enim et agricolae quam terram viderint quamvis inutiles, tamen ingentes herbas progignere, frumentis aptam esse pronuntiant, et ubi filicem aspexerint, licet eradicandam sciant, validis vitibus habilem intellegunt, p. 667,3 et quem montem oleastris silvescere aspexerint, oleis esse utilem cultura accedente non dubitant, sic ille animi motus, quo Moyses peregrinum fratrem a cive improbo iniuriam perpetientem non observato ordine potestatis inultum esse non pertulit, non virtutum fructibus inutilis erat, sed adhuc incultus vitiosa quidem, sed magnae fertilitatis signa fundebat. Ipse denique per angelum suum divinis Moysen vocibus evocavit in monte Sina, per quem liberaretur ex Aegypto populus Israhel, eumque miraculo visionis in rubo flammante et non ardente verbisque dominicis ad frugem oboedientiae praeparavit, qui etiam Saulum ecclesiam persequentem de caelo vocavit, prostravit, erexit, implevit, tamquam percussit, amputavit, inseruit, fecundavit. p. 667,15 Illa namque Pauli saevitia, cum secundum aemulationem paternarum traditionum persequebatur ecclesiam, putans officium deo se facere, tamquam silvestre erat vitium, sed magnae feracitatis indicium. Hinc erat illud Petri, cum evaginato gladio volens defendere dominum aurem persecutoris abscidit, quod factum dominus satis minaciter cohibuit dicens: Reconde gladium; qui enim gladio usus fuerit, gladio cadet. Ille autem utitur gladio, qui nulla superiore ac legitima potestate vel iubente vel concedente in sanguinem alicuius armatur. Nam utique dominus iusserat, ut ferrum discipuli eius ferrent, sed non iusserat, ut ferirent. Quid ergo incongruum, si Petrus post hoc peccatum factus est pastor ecclesiae, sicut Moyses post percussum Aegyptium factus est rector illius synagogae? p. 668,2 Uterque enim non detestabili immanitate, sed emendabili animositate iustitiae regulam excessit, uterque odio improbitatis alienae, sed ille fraterno, iste dominico, licet adhuc carnali, tamen amore peccavit. Resecandum hoc vitium vel eradicandum, sed tamen tam magnum cor tamquam terra frugibus, ita ferendis virtutibus excolendum.

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