Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE V. FAUSTE RÉFUTÉ PAR LE TEXTE DE SAINT MATTHIEU.
Augustin. La foi catholique, et en même temps apostolique, est que Notre-Seigneur et Sauveur Jésus-Christ est Fils de Dieu selon la divinité, et fils de David selon la chair. Nous le démontrons par l'Evangile et par les lettres des Apôtres, de telle sorte qu'on ne peut contester nos preuves, à moins de rejeter ces parties de l'Ecriture. Nous ne procédons pas comme cet inconnu, que Fauste se donne pour adversaire, qui cite quelques mots, et n'a plus d'autres témoignages à opposer aux arguties de l'imposteur. Quand j'aurai produit ces témoignages, Fauste n'aura plus rien à répliquer; il ne lui restera d'autre ressource que de recourir au moyen par lequel il cherche à éluder les vérités les plus clairement exprimées dans les Ecritures, à savoir de prétendre qu'il y a eu des falsifications et des interpolations dans ces livres divins. J'ai déjà réfuté plus haut, autant que cela m'a paru nécessaire, et dans cet ouvrage même, cette folie, cette manie présomptueuse et cette audace; je n'ai donc pas besoin de répéter ce que j'ai dit, puisqu'enfin il faut songer à garder des bornes. A quoi bon rechercher et recueillir tous les témoignages dispersés dans toutes les Ecritures, pour prouver contre Fauste, par des livres d'une autorité incontestable et divine, que celui que nous appelons Fils unique de Dieu, Dieu en Dieu de toute éternité, est le même que nous appelons aussi fils de David, parce qu'il a pris la forme d'esclave de la Vierge Marie, épouse de Joseph? Mais comme Fauste discute ici sur Matthieu, et que je ne puis pas donner en entier le livre de cet évangéliste, chacun peut le lire et voir comment Matthieu suit jusqu'à sa passion et à sa résurrection celui qu'il nomme fils de David au moment de donner sa généalogie, et ne le distingue point de celui qu'il déclare conçu du Saint-Esprit et né de la Vierge Marie. Et il apporte en preuve ces paroles du Prophète : « Voilà que la Vierge concevra et enfantera un Fils et on le nommera Emmanuel, ce que l'on interprète par, Dieu avec nous[^1] ». Il déclare que celui qui, étant baptisé par Jean, entendit une voix du ciel dire : « Celui-ci est mon Fils « bien-aimé en qui j'ai mis mes complaisances[^2]», est le même que celui qu'on appelle, à partir de l'enfantement de la Vierge : « Dieu avec nous ». A moins que Fauste ne trouve que le nommer Dieu, soit moins que de l'appeler Fils de Dieu. Car pour prouver que Matthieu ne l'a cru Fils de Dieu qu'au sortir du baptême, il se base sur cette parole descendue du ciel : « Celui-ci est mon Fils » ; tandis que l'Evangéliste a déjà cité le témoignage du Prophète inspiré d'en haut, où l'enfant même de la Vierge est appelé : « Dieu avec nous ».
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Luc, VII, 14; Matt. I, 23.
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Matt. III, 17.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
5.
Augustinus respondit: Fides catholica eademque apostolica est dominum nostrum et salvatorem Iesum Christum et filium dei esse secundum divinitatem et filium David secundum carnem. Quod ita probamus ex evangelicis et apostolicis litteris, ut nemo possit contradicere probationibus nostris, nisi qui ipsis litteris contradicit, non sicut sibi Faustus iste proposuit nescio quem pauca verba dixisse et contra eiusdem Fausti versipelles astutias nulla postea testimonia protulisse. Quod ego cum fecero, nihil ei quod respondeat remanebit nisi illud, quo vim manifestissimae veritatis in scripturis sanctis expresse illudere atque evitare conatur, ut falsa illa et divinis codicibus immissa respondeat. p. 710,21 Quam dementiam furiosamque prae-sumptionem et audaciam iam superius in hoc opere, quantum sufficere visum est, refutavi; nec eadem repetere oportet, ut modum sermonis etiam cogitemus. p. 710,24 Quid igitur opus est dispersa per scripturas omnes quaerere atque colligere testimonia, quibus contra istum probemus in libris maximae divinaeque auctoritatis eundem dici filium dei unigenitum semper deum apud deum, qui dicitur etiam filius David propter acceptam formam servi ex virgine Maria coniuge Ioseph? Nunc interim, quia de Matthaeo voluit disputare nec a me totus Matthaei liber huic sermoni inseri potest, legat qui voluerit et videat, quemadmodum Matthaeus eum, quem parentes eius enumeraturus dicit filium David, narrando usque ad passionem resurrectionemque perducat nec alium quam ipsum dicat a virgine Maria de spiritu sancto conceptum et natum. Cui rei adhibet et testimonium de propheta: Ecce virgo accipiet in utero et pariet filium et vocabunt nomen eius Emmanuhel, quod est interpretatum „nobiscum deus“. p. 711,10 Eundemque baptizatum a Iohanne audisse de caelo: Hic est filius meus dilectus, in quo mihi complacui, de quo dictum erat iam ex partu virginis nobiscum deus. Nisi forte visum sit Fausto minus esse, quod dictus est deus quam quod dictus est filius dei. Ex hoc enim conicere conatus est Matthaeo non esse visum, quod filius dei factus sit nisi ex baptismo, quia ibi facta est vox de caelo: Hic est filius meus, cum idem evangelista etiam superius adhibuerit divinum ex propheta testimonium, ubi ipse partus virginis appellatus est nobiscum deus.