Übersetzung
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Contre Fauste, le manichéen
CHAPITRE XIII. LA CHAIR DES ANIMAUX. PRINCIPES DES CATHOLIQUES SUR CE POINT.
Si vous nous demandez pourquoi, de toutes les espèces d'aliments interdits au peuple hébreu en figure de l'avenir, nous ne nous abstenons que des chairs mortes et immolées aux idoles, écoutez ce que je vais dire, et préférez une fois la vérité à de vaines calomnies. L'Apôtre nous 'explique pourquoi il ne convient pas au chrétien de manger des viandes immolées, quand il dit : «Je ne veux pas que vous ayez aucune société avec les démons». Au fond, ce n'est point l'immolation qu'il blâme, puisque nos pères la pratiquaient pour figurer d'avance le sang du sacrifice par lequel le Christ nous a rachetés; « Mais », dit-il, « ce qu'immolent les Gentils, ils l'immolent aux démons et non à Dieu ». Après quoi il ajoute ce que je rapportais tout à l'heure : « Je ne veux pas que vous ayez aucune société avec les démons[^4] ». En effet, si la chair immolée était immonde par sa nature, elle souillerait même celui qui en mangerait sans le savoir : car elle n'en serait pas moins impure, pour être mangée par ignorance. .Mais il faut s'en abstenir par raison de conscience, pour ne pas avoir l'air d'entrer en société avec les démons. Quant à la chair morte, il me semble qu'elle n'est point en usage parmi les hommes, parce que la chair des animaux qui meurent naturellement, sans être tués, n'est ni saine ni bonne pour la vie du corps, qui est le but de l'alimentation. Pour ce qui concerne l'ordre donné en figure aux anciens, c'est-à-dire à Noé après le déluge, relativement à l'effusion du sang[^1], nous en avons déjà expliqué le sens, et la plupart le savent[^2]. Lis dans les Actes des Apôtres le commandement fait par les Apôtres eux-mêmes aux Gentils, de s'abstenir de la fornication, des viandes immolées aux idoles et du sang, c'est-à-dire de la chair d'animaux dont le sang n'aurait pas été répandu. D'autres expliquent ce passage différemment, et pensent qu'il s'agit ici du sang humain et de la souillure contractée par l'homicide. Il serait long et inutile d'entrer maintenant dans cette discussion. Si les Apôtres ont prescrit alors aux chrétiens de s'abstenir du sang des animaux, de ne pas manger des chairs étouffées, ils ont choisi, ce me semble, une chose facile à observer, en rapport avec le temps, peu onéreuse, que les Gentils pouvaient pratiquer en même temps que les Israélites, à cause de la pierre angulaire qui des deux ne faisait qu'un[^3] ; et aussi propre à leur rappeler qu'au moment où Dieu donnait ce commandement, l'arche de Noé figurait l'Église universelle, prophétie qui commençait déjà à s'accomplir par la conversion des Gentils à la foi. Mais cette époque une fois passée, où les deux murs, celui qui provenait de la circoncision et celui qui provenait de l'incirconcision, quoique réunis dans la pierre angulaire, conservaient cependant plus visiblement encore certaines propriétés particulières, et où l'Église des nations est devenue telle qu'elle ne renferme plus aucun Israélite charnel : quel est le chrétien qui s'abstienne encore de manger des grives ou des oisillons, à moins que leur sang n'ait été répandu, ou qui ne mange pas de lièvre mort, s'il a été assommé sur la tête et sans blessure? Et s'il en est, par hasard, quelques-uns qui n'osent toucher à de tels aliments, ils sont ridicules aux yeux des autres, tant tout le monde est bien pénétré de cette sentence de la Vérité : « Ce n'est pas ce qui entre dans votre bouche qui vous souille, mais ce qui en sort[^5] » : par où le Sauveur condamne, non aucune espèce d'aliment en usage parmi les hommes, mais les péchés commis contre la justice.
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I Cor. X, 20.
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Gen. IX, 6.
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Act. XV, 29.
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Eph. II, 11-22.
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Matt. XV, 11.
Edition
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Contra Faustum Manichaeum libri triginta tres
13.
Si autem et hoc quaeritis, cur ex omnibus cibis, a quibus in umbra futurorum populus est ille prohibitus, nos morticino et immolaticio non vescimur, et hoc audite et calumniis vanitatis verum aliquando praeponite. Cur enim non expediat immolaticio vesci christiano, apostolus dicit: Nolo vos inquit socios fieri daemoniorum. Neque enim ipsam immolationem reprehendit, quam faciebant patres praefigurantes sanguinem sacrificii, quo nos Christus redemit, sed quae immolant gentes, daemoniis inquit immolant et non deo. p. 771,21 Deinde adiecit, quod dixi: Nolo vos socios fieri daemoniorum. Nam si natura ipsa immolaticiae carnis esset immunda, utique et nescientem contaminaret; neque enim eo minus ipsa esset, quo minus ab sciente acciperetur; sed propter conscientiam, ne daemonibus communicasse videatur, ‹abstineat›. Morticinum autem puto quod ad escam usus hominum non admisit, eo quod non occisorum, sed mortuorum animalium morbida caro est nec apta ad salutem corporis, cuius causa sumimus alimentum. Nam quod de effundendo sanguine antiquis in figura praeceptum est, id est ipsi Noe post diluvium – quod iam quid significaret ostendimus – plerique intellegunt et in actibus apostolorum hoc legi praeceptum ab apostolis, ut abstinerent gentes tantum a fornicatione et ab immolatis et a sanguine, id est ne quicquam ederent carnis, cuius sanguis non esset effusus. p. 773,1 Quod alii non sic intellegunt, sed a sanguine praeceptum esse abstinendum, ne quis homicidio se contaminet. Hoc nunc discutere longum est et non necessarium, quia et si hoc tunc apostoli praeceperunt, ut animalium sanguine abstinerent christiani, ne praefocatis carnibus vescerentur, elegisse mihi videntur pro tempore rem facilem et nequaquam observantibus onerosam, in qua cum Israhelitis etiam gentes propter angularem illum lapidem duos in se condentem aliquid communiter observarent, simul et admonere[nt] in ipsa arca Noe, quando deus hoc iussit, ecclesiam omnium gentium fuisse figuratam, cuius facti prophetia iam gentibus ad fidem accedentibus incipiebat impleri. p. 772,18 Transacto vero illo tempore, quo illi duo parietes, unus ex circumcisione, alter ex praeputio venientes, quamvis in angulari lapide concordarent, tamen suis quibusdam proprietatibus distinctius eminebant. At ubi ecclesia gentium talis effecta est, ut in ea nullus Israhelita carnalis appareat, quis iam hoc christianus observat, ut turdos vel minutiores aviculas non attingat, nisi quarum sanguis effusus est, aut leporem non edat, si manu a cervice percussus nullo cruento vulnere occisus est? Et qui forte pauci adhuc tangere ista formidant, a ceteris irridentur. Ita omnium animos in hac re tenuit illa sententia veritatis: Non quod intrat in os vestrum, vos coinquinat, sed quod exit, nullam cibi naturam, quam societas admittit humana, sed quae iniquitas committit peccata condemnans. p. 773,7